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Le débat de la semaine

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Débat n°5 : quelles pratiques militantes pour améliorer notre action ?

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Nos valeurs, socle d’un nouveau rassemblement ! Philippe Lamarche - 93

Le contexte désastreux au plan politique, social, économique et écologique m’apparaît comme un énième prolongement de la crise d’un système capitaliste tenu à bout de bras par ses thuriféraires… Malgré ses échecs maintes fois répétés, il continue à asservir tout ou partie de l’humanité, à rogner nos conquêtes sociales et certains des principes de fonctionnement démocratiques, comme il continue d’épuiser les ressources planétaires.

 

En France, la déliquescence du PS et de sa direction au gouvernement sont l’expression, d’un renoncement à s’attaquer au système capitaliste, ou ne serait-ce qu’à la finance. Le MEDEF est aux manettes du pays et dicte le contenu de la réforme du travail. La casse du service public se poursuit y compris dans un secteur qui m’est cher, celui de la santé, où la médecine à plusieurs vitesses n’est plus une vue de l’esprit ! Et la prolongation jusqu’à on ne sait quand de l’état d’urgence et la constitutionnalisation de la déchéance de nationalité marquent un profond reniement des valeurs de gauche.

 

Il est parfaitement compréhensible que cette situation pèse sur les consciences et les esprits, y compris parmi les militants communistes, visés dans leurs convictions et dans leurs chairs par ces déferlements d’attaques …

 

Un rassemblement nouveau pour une alternative à gauche !

 

Je demeure inlassablement convaincu que nous avons la capacité, nous les communistes, de reconstruire une gauche qui s’attaque au système, au capitalisme financier destructeur au niveau français, comme international. L’avenir appartient à une gauche alternative. Et nous devons mesurer que cet avenir se façonne au présent !

 

Les forces existent dans les partis pour concourir à redresser le pays, en s’appuyant sur le PCF, les composantes du Front de gauche, les socialistes de gauche et les écologistes de gauche, qui analysent comme nous l’impossibilité de mener une politique écologiste dans ce pays, sans remettre en cause le système capitaliste, dont le mètre étalon demeure l’argent au détriment du développement humain et de la planète.

 

Mais il s’agit surtout d’aller piocher dans le parti des abstentionnistes, celui des dégoutés des reniements et du clientélisme pratiqué par l’extrême-droite, la droite et le PS au gouvernement. Ils sont toutes et tous en l’attente d’un vrai programme de gouvernement apte à changer leurs vies. Qu’avons-nous à leur proposer ?

 

Quels outils pour un rassemblement ?

 

La grille de lecture marxiste de la réalité, sociale et économique, demeure plus que jamais un outil pertinent. Tous les modèles alternatifs au capitalisme, du paternalisme au capitalisme financier, la deuxième gauche, ou la troisième voie, les tentatives keynésiennes ou autre, ont échoué, faute d’avoir un substrat scientifique en prise avec le réel ! Ne pas remettre notre grille de lecture au cœur de notre stratégie de prise de pouvoir, serait créer les conditions de notre échec...

Plus largement, convaincre nos partenaires de la pertinence de cette analyse, (maintes fois confirmée à l’épreuve des faits) doit être un enjeu stratégique.

 

Si nous partageons cet objectif, le PCF doit assumer son rôle de pivot, mais aussi de fédérateur. L’expérience menée à Montreuil peut servir à définir les contours du rassemblement que nous voulons constituer. Il serait mensonger de nier les difficultés qui existent parfois dans notre ville. Mais refuser de voir dans le même temps toutes les possibilités qu’offre cette situation en termes de laboratoire d’idée, mais aussi d’action, serait suicidaire.

 

Beaucoup dans la dernière décennie et encore aujourd’hui brocardent les partis politiques. Force est de constater, et dans un souci de pragmatisme, qu’ils régissent encore aujourd’hui notre vie politique nationale. Rien ne se dessine en termes de construction politique alternative à ce modèle d’organisation.

 

Et sur le plan international, que ce soit en Grèce, en Espagne ou en Italie, l’éclosion de mouvements non structurés autour de partis n’a pas démontré une plus grande efficacité pour prendre le pouvoir… Quant au respect des engagements de campagne, elle ne semble pas être intrinsèquement garante du respect d’une prise de décisions collectives.

 

Si la question est bien de construire un nouveau rapport de force, il doit se faire bien évidemment sur nos valeurs (car elles sont justes), mais aussi permettre d’éviter toute aventure personnelle de tel ou tel leader autoproclamé et le contrôle démocratique doit s’exercer par la base.

 

Pour ma part, je considère qu’il ne saurait y avoir de contrôle populaire sans conscience politique. Notre parti a depuis trop longtemps négligé la formation de ses adhérent-e-s. La remettre à l’ordre du jour doit devenir une priorité de notre congrès.

 

Au-delà de ça, il convient d’initier, partout où c’est possible et le plus largement, des débats contradictoires ou non, avec les progressistes. Cette confrontation des idées doit permettre de rehausser la demande politique du peuple, mais aussi d’avoir un feed-back sur ses appréhensions du réel.

 

Nous sommes dans un moment charnière. La période qui s’ouvre jusqu’au premier tour de l’élection présidentielle doit permettre évidemment de trouver la bonne personne – sans laquelle nous serions cantonnés à l’ombre - qui portera le message d’alternative au programme de destruction de nos fondements sociaux portés par la droite et le PS au gouvernement.

 

Mais elle doit d’abord et avant tout nous permettre d’établir une base commune d’objectifs sur lesquels PCF, organisations du Front de gauche dans le respect de leurs sensibilités, socialistes et écologistes de gauche, se mettront d’accord.

 

 

Et c’est en faisant primer le projet sur les choix de personnes que nous saurons adopter les outils techniques (référendum, initiatives populaires, révocations des élu-e-s…) assurant le contrôle démocratique évoqué plus haut, respectueux des électeurs, des militants et de leurs organisations.

 

Le rôle et le devoir des élu-e-s

 

Enfin, je souhaite revenir sur un sujet source d’inépuisables débats, celui du rôle et du rapport à l’élu. La prise de positions électives permet au parti d’avoir des bases humaines, mais aussi économiques au travers de la réversion d’une partie des indemnités. Ce sont deux éléments essentiels pour la propagation de notre analyse politique.

 

Mais la prise de positions électives doit surtout permettre au parti d’avoir des élu-e-s outils, qui travaillent en collaboration avec leurs sections et leurs fédérations. Il me semble utile et nécessaire de rappeler que les élu-e-s sont, d’abord et avant tout, des militants communistes ayant une tâche particulière dans notre organisation ; et non pas, comme ce fut trop souvent le cas par le passé, des électrons libres ne devant de comptes qu’à la population qui les a élus.

 

Ce respect dû à l’organisation est simplement l’expression à l’intérieur de notre parti du contrôle démocratique, dont chaque militant communiste est dépositaire. Si nous voulons changer les rapports de nos concitoyens à la politique, nous avons à appliquer les principes de notre politique nationale à notre propre parti.

 

 

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