Les congrès du PCF

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Contribution de Pascal Lederer - 75

La lutte contre la loi sur le travail projetée par le trio Valls-Macron-MEDEF, connue sous le nom de loi El Khomri, doit s'intensifier pour deux raisons. D'une part parce que ce projet représente une régression grave des droits des salariés, une attaque multiforme pour amplifier la précarité du travail, faciliter les  licenciements, limiter les possibilités de défense des salariés contre l'arbitraire patronal, augmenter la     durée légale du temps de travail pour dynamiter les 35 heures,   etc.. D'autre part parce que cette lutte, si elle est suffisamment puissante pour  faire échec maintenantau projet El Khomri, peut  faire émerger une alternative politique progressiste pour 2017.

Le piège tendu aux forces progressistes pour les élections présidentielle vise à donner une légitimité démocratique, via le vote, à la poursuite et l'aggravation, en France de la politique ultralibérale menée par l'Europe du traité Sarkozy-Merkel-Hollande, Mastricht; la promotion du FN relooké de M.Le Pen vise à nfermer le choix de 2017 entre FN et une version de la politique libérale personnifiée par Juppé, Sarkozy ou Hollande (ou Valls ou Macron, etc..)

Pour qu'une  perspective politique nouvelle surgisse du  mouvement contre la loi sur le travail, il est indispensable que des propositions progressistes, en lieu et place du projet El Khomri, deviennent partagées par le plus grand nombre de salariés, et qu'elles se cristallisent dans des propositions politiques potentiellement majoritaires en 2017. En même temps, la perspective d'une issue politique démocratique, progressiste pour sortir en 2017de la politique Hollande-Valls-Macron-Sarkozy-Juppé est indispensable pour
stimuler la volonté de lutte des salariés, et donner au mouvement puissant qui se dessine sa pleine efficacité immédiate.
Redonner vie, par l'action populaire pour des réformes de progrès,  à cette perspective,  abîmée en décembre par l'échec du Front de Gauche aux Régionales, peut conribuer puissament à tirer de leur apathie  politique les millions de citoyens qui se sont abstenus en masse à toutes les dernières élections. Elle peut contribuer à détacher de leur soutien légitimiste à Hollande et Valls les millions de citoyens qui leur ont encore apporté leurs suffrages en décembre. Offrir à ces concitoyens, les moyens de redonner un contenu à leurs convictions de gauche, sans qu'ils aient à renier leur  attachement à leur parti, voilà l'enjeu auquel doit s'attaquer  le mouvement social pour que ses débouchés soient durables.
Pourquoi battre aujourd'hui le projet actuel de loi sur le travail si les forces qui veulent cette régression majeure triomphent en 2017 à la faveur de l'élection présidentielle ?
 

Se pose la question des "primaires", c'est à dire des modalités qui amènerait les forces politiques acquises à une remise en cause progressiste de la politique libérale PS-LR-FN à s'entendre sur le nom d'un(e) candidat(e) porteur de leurs aspirations en 2017. Beaucoup supputent à l'heure actuelle les chances d'un tel ou d'un tel, sans voir que la question se posera dans des termes très différents d'aujourd'hui si le mouvement  social, en préparation pour le 9 mars, le 31 mars et sans doute après, a la puissance suffisante pour balayer le pessimisme et le fatalisme qui prévalaient encore il y a quelques jours. Poser aujourd'hui la question des primaires est contre productif, source de divisions dans le camp progressiste: ce qui compte
aujourd'hui est la question du contenu de rassemblement progressiste qu'un candidat éventuel porterait pour cristalliser en 2017 un mouvement politique capable de  bouleverser les plans de la couche dirigeante.

L'urgence est le développement de la lutte pour  le retrait de la loi El Khomri, pour de nouveaux droits des salariés, et en même temps pour la recherche du socle commun de propositions populaires progressistes: c'est la condition pour que resurgisse en France -- et en Europe -- un mouvement le plus puissant possible pour une politique de progrès culturel, économique et écologique et social. Le rôle des communistes est de s'employer à renforcer simultanément le mouvement social et le rassemblement politique pour qu'émerge une proposition de gauche majoritaire crédible en 2017.

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Contribution de Pascal Lederer - 75