Les congrès du PCF

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Le débat de la semaine

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Débat n°5 : quelles pratiques militantes pour améliorer notre action ?

L'écho du débat

Les débat dans les fédérations

Les débats dans les Fédérations

Les éditos

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Contribution de ClaudineGoix du Boischaut - 18

La préparation de ce Congrès se déroule dans un contexte national et international d’une extrême gravité.
La France a emboité le pas en 2012, avec Hollande, (a contrario de tous ses discours de campagne, mais est-ce une surprise !) à la mise en place des politiques d’austérité menées par les gouvernements  successifs depuis les années 80, et l’ensemble des pays européens sous la houlette verrouillée de la Commission Européenne, ne conduisant qu’aux licenciements, démantèlements de l’industrie locale,  liquidations des services publics, installation d’un Etat d’Urgence permanent en France, musèlement de la parole syndicale ouvrière et paysanne, discussion silencieuse du Traité Transatlantique, laisser faire du verrouillage des medias audio et papier. Le Parti de François Hollande qui rêvait depuis 1985 d’être Président accédait au pouvoir. Après avoir promis moult changements « mon ennemi, c’est la finance »… il retournait sa veste et accélérait un processus de droitisation voire d’extrême-droitisation de sa politique
tout au long des mois qui suivirent et que nous subissons tous les jours, actifs/retraités, enfants, adolescents, étudiants, apprentis, commerçants, artisans, paysan-n-e-s, etc…)

UNE LUTTE DES CLASSES COMME JAMAIS !

Lire et relire le livre des sociologues Les Pinçon-Charlot : « la violence des riches » ouvre des pistes de
réflexion et de compréhension de la violence du capitalisme.

Alors que les élections présidentielles de 2012, voyaient le Front de Gauche à 11.5%, les législatives ne nous donnaient plus que 10 élus à l’Assemblée Nationale. L’alliance nouée pour la première devenait
impossible pour la seconde et le Front de Gauche, et le PCF s’écroulaient.
Ce fut le cas aussi pour les élections municipales où nos alliances à géométrie variable ont déboussolé
camarades, sympathisants et l’électorat. Ce le fut encore, et en pire pour les élections départementales
(même si dans certains cantons du Cher nous résistons pas trop mal) et aux régionales où nous nous
écroulons au point que nous perdons tous nos élus n’ayant pas atteint les 5% fatitiques.

ALORS QUE FAIRE ?

Oui, il semble bien que nous ayons tout essayé, que nous ayons raté de prendre certains virages (voir la
contribution de François Dumon), même des alliances qui, en définitive, se retournent contre nous !
Bien sûr, nous avons bien « gérés », avec des membres du PS des villes, des départements et des régions.
Mais, au-delà comment sommes-nous allés vers les gens ? Comment nos Elus et les adhérents et militants
de notre Parti se sont-ils « accaparés » le travail réalisé par ces derniers pour les faire connaître, montrer
leur pertinence, leur bien-fondé ? Comment faire pour que notre Parti ne soit pas seulement l’affaire des
élus ?

Il faut impérativement pour que notre Parti survive aux turbulences capitalistes du monde actuel, plus
féroces et plus dévastatrices que jamais (ici et dans le monde), que ses idées Révolutionnaires soient
réappropriées. Reprenons Marx, même s’il revient sur le devant de nos réflexions et contributions.
Reprenons Jean Jaurès dont nous a parlé si bien parlé à St Amand Montrond Charles Silvestre que nous
avions invité.
Il faut impérativement que notre Parti, que nous les responsables ou adhérents redevenions visibles,
audibles, crédibles et qu’ainsi nous remontions la pente savonneuse sur laquelle nous sommes installés
depuis que le Front de Gauche bat de l’aile.

Il faut impérativement que les idées, les débats que nous proposons actuellement, les rapprochements
indispensables des courants de pensées de nos partenaires et plus largement encore, toutes celles et tous
ceux qui veulent que la France, l’Europe, le monde changent, soient débattus, partagés, analysés, et
porteur d’une autre politique.

Il faut impérativement les réunir sur un socle commun, une base commune, une volonté forte et
indéracinable de vaincre le CAPITALISME INTERNATIONAL qui nous bouffe, fait que nos vies sont
déglinguées, que tout ce qui avait été construit après 1945 et le Conseil National de la Résistance
redevienne des objectifs clairs, simples et accessibles financièrement.

RETROUVER LE GOUT DE L’ACTION COMMUNE ET DU RASSEMBLEMENT

Certes , et ce n’est pas une candidature lancée à la face de tous (JLMélenchon sur TF1), sans concertation
d’aucun des anciens partenaires, ce n’est donc pas une candidature qui fera se lever les foules dans le
contexte actuel de crise financière, sociale, politique, environnementale, etc… Seul un projet commun peut
nous réunir tous : politiques, syndicalistes, citoyennes et citoyens qui prennent conscience que rien ne va
plus, partout et pour tous ceux qui travaillent, étudient, vivent de leur salaire ou de leur retraite.

Retrouver « le goût de l’action commune et du rassemblement » page 8 de « la France en commun » en
reprenant l’intitulé de la page 29 : repenser les territoires en lien avec leur aménagement page 29 et les
défis écologiques et environnementaux évoqués pages 18-25 et 29.

QUELS CONSTATS FAISONS-NOUS DANS le BOISCHAUT département du CHER

. Territoires : ville-centre 10 000 habitants (PME/PMI en voie de disparition, industries mortes,
. Services publics déconstruits, grandes surfaces explosant par leur nombre, perte d’habitants régulière et inexorable, etc….), première grande ville Bourges à 60 Kms, Montluçon (Allier) 50 kms)
. Villages ruraux dont la population est en baisse constante et dont l’âge moyen de longévité augmente
. Activités : agricoles (élevage et céréales), viticoles, artisanales (PME/PMI), mais forte
désindustrialisation depuis une trentaine d’années. Présence de bois et forêts (privées mais aussi
domaniales).
. Services publics malmenés, restructurés, fermés, ouverts de temps en temps depuis la mise en place de la RGPP par Sarkozy et poursuivi par Hollande avec la Loi Notre.

QUELS EFFETS

Les politiques libérales menées ont précipité les villages et leurs habitants dans une crise très dure.

. Isolement accéléré des personnes âgées socialement et médicalement.
. Abandon du patrimoine bâti et villages qui se vident en même temps que les commerces de
proximité ferment et que les moyennes et grandes surfaces prennent leur place.
. Regroupement des écoles maternelles et primaires contraignant les gamins à utiliser des autocars
pour tous leurs transports engendrant des journées trop longues et des questions de sécurité
inhérentes à ces déplacements.
. Pertes des artisans locaux aux savoir-faire indispensables pour la vie quotidienne (électricité,
plomberie, réparations automobiles, électroménager, boulangers, épiciers, etc) et la transmission
aux jeunes intéressés
. Les personnes en âge de travailler partent sur les villes moyennes ou grandes, où l’emploi permet
encore de subvenir à ses moyens essentiels.
. Les agriculteurs ont transformé leur ferme.

o Soit ils deviennent des exploitants agricoles. Dans ce cas, ils achètent des terres, arrachent les haies, les arbres défigurent un paysage séculier.
o Soit ils meurent faute de moyens financiers ou de repreneurs.
o Soient certains décident de travailler autrement : des agriculteurs conventionnels qui prennent conscience que leur métier doit changer. Des jeunes qui s’installent pour travailler et produire autrement, en bio, entre autre, mais pas que.
Et Gérard Le Puill lors de sa venue pour une conférence/débat sur « de quelle agriculture avons-nous besoin ? », a bien démontré les mécanismes actuellement mis en oeuvre.
COMMENT LUTTER ?

ETRE PRESENTS :

Comment vouloir être audibles, si nous ne sommes plus présents.
. Présents sur les marchés, avec un journal de section ou de cellules, rédigé simplement, lisible et proposant des actions aisées à mettre en oeuvre.

. Se rassembler sur une place avec panneaux et relais de la presse (pas toujours facile à obtenir) dans
un contexte capitaliste ou les regroupements de titres et de parole unique ne sont plus que la norme).

. Organiser des conférence/débat en associant toutes celles et tous ceux qui ont des points de convergence avec nous, fêtes annuelles, repas ou banquet républicain.

. Participer à la vie associative (très riche) qui, dans les villages, reste encore un atout pour nous, non seulement d’un point de vue culturel, mais aussi pour parler avec les gens de nos vies, de nos idées ; pour contrer celles qu’ils écoutent à longueur d’antennes radio et télé.

ETRE CANDIDATS A DES ELECTIONS

Mener une campagne sur des cantons de + 1000 km2 n’est pas une mince affaire. Aussi, le lien social est-il
beaucoup plus difficile à maintenir, à tenir, à exister.
Toutefois, lors de la campagne électorale ont rencontre des gens. On prend la mesure de leur difficulté, de
leurs besoins, de leurs envies. On écoute aussi leurs désillusions qui les mèneront vers un vote FN le plus
souvent. Et quand il y a campagne, les résultats sont là. Certes, ce n’est pas la Révolution mais l’on prend
conscience que nos tracts, nos affiches, nos présences marquent les esprits. Seulement la désertification,
l’isolement, la peur, le sécuritaire, les idées racistes, le chacun pour soi gagne et fait que le FN progresse
partout.

MAIS POUR CELA IL FAUT

I° REPENSER NOTRE COMMUNICATION ET DONC NOTRE VISIBILITE

Se battre nationalement (notre Congrès doit en être porteur) pour que les medias certes détenus par des groupes financiers pour la plupart nous donnent plus la parole. Mais surtout, soyons exigeants et donnons-nous les moyens de CREER NOTRE PROPRE RADIO WEB : UTOPIQUE ?
A tout le moins il faut y réfléchir !
Et si nous lancions une campagne de souscription ?!

. En réduisant le nombre de nos publications (qui sont lues par qui et combien ?), et en trouvant des appuis techniques numériques chez nos adhérents ou sympathisants, cela devrait être possible.

. En ne sortant du matériel de « propagande » qu’adapter aux territoires pour lesquels ils sont destinés. Car, comment penser la communication pour le monde rural quand aucun panneau n’est à notre disposition, quand, de plus, le peu d’espace utile n’est pas suffisant vu la grandeur des affiches !!! Et quand, en plus, ne figure plus notre sigle « P.C.F./FRONT DE GAUCHE » !!!!

. En s’appuyant sur les militants qui sont prêts, lors d’échéances électorales à coller, distribuer, être présents partout où cela est utile. Faute de quoi on donne au secteur privé les deux domaines : c’est mal fait, pleins de secteurs ruraux, entre autre, sont oubliés par méconnaissance ou par rentabilité, et NOUS NE SOMMES PAS PRESENTS PHYSIQUEMENT. Ce qui contribue, à une raison supplémentaire de notre affaiblissement.

2° REPENSER L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

La Loi Notre a tout pensé en matière de villes, de métropoles, de mégapoles. Elle l’a pensé comme
structure supra nationale, dans un contexte Européen où la rentabilité, la compétitivité sont les maitres
mots de leurs actions.

Comment vont vivre tous ces habitants. Dans le bruit, le stress, la peur. Dans des transports individuels (Ubérisation) ou collectifs coûtant de plus en plus cher et polluant de plus en plus l’atmosphère. Dans des immeubles mal isolés où tout bruit de voisinage devient insupportable ! Dans un monde déshumanisé, des bureaux où l’isolement individuel est la règle, couper tout lien entre les membres du personnel, les asservir à leurs tâches et ne leur offrir aucune possibilité de conversations, d’échanges personnels ou de conditions de travail digne du XXIè siècle…..

Comme dit page 29, il faut à l’inverse redonner au monde rural toute sa place. Non pas être passéiste et revenir à des modes de vie surannées, mais s’appuyer sur les possibilités qu’il offre.

. CONVAINCRE QU’UNE AUTRE AGRICULTURE EST POSSIBLE
 Car elle est au coeur de la question écologique, de la sécurité sanitaire et alimentaire dans le monde.

Ce n’est pas avec les spoliations de terres arables et du sous-sol en Afrique ou au Brésil, en Roumanie et ailleurs que les populations mangeront à leur faim.
Ce n’est pas en créant des « fermes-usines » comme à Amiens, sur le Plateau de Millevaches ou ailleurs en France que l’on produira mieux. Au contraire, ces fermes ne sont montées que pour faire du spéculatif, du court-termisme. Des emplois n’y sont pas créés puisque tout est en automatisation. Les décisions de justice sont piétinées, l’environnement dévasté (routes, champs, rivières, pollutions de l’air).
L’agriculture que nous défendons va de pair avec le mieux-être, le mieux vivre ensemble. Elle est le respect de l’homme qui travaille, du paiement à son juste prix de son travail et du respect que la société lui reconnaît en tant qu’éleveur ou maraîcher ou arboriculteurs, etc….
Toute la politique de la PAC doit être remise à plat. Le capitalisme ne peut pas, là aussi, entrer par la grande porte sans que nous ne proposions des changements chiffrés. … « Produire autrement, favoriser une  politique industrielle favorable à l’écodéveloppement, une politique de réduction du temps de travail avec création d’emplois correspondant, ainsi que le développement d’emplois utiles intégrant de nouveaux besoins communs » (extraits du programme FDG P.43

. Convaincre qu’avec une économie sociale et solidaire, non seulement on peut cultiver la terre autrement, mais aussi vivre autrement. Approprions-nous toutes les actions qui se passent en France.

Des « locavores », aux offres de cultures dans les villes où chacune chacun, peut, dans des endroits précis semer ou replanter et ensuite cueillir. En passant par la vente directe à la ferme ou les drive-fermiers. Refaisons du « commun » : exigeons que des arbres fruitiers soient plantés dans les villes et les villages, arbres qui font la richesse de leurs patrimoines.

Ne boudons pas devant des initiatives qui nous semblent utopiques. Réfléchir à la mise en place des monnaies locales : l’exemple Basque est fort, la nouvelle monnaie chez nous à Lignières peut être porteuse de nouvelles façons de consommer. Ne boudons pas devant la création des potagers partagés. Ne boudons pas sur les créations initiés par les Associations qui s’occupent de la réinsertion des plus démunis avec ou sans travail…

. Exiger, et défendre activement une toute autre politique des services publics. Donner des exemples simples. Chiffrés des moyens dont dispose la France pour que ceux-ci soient à nouveau opérationnels. Ils sont le coeur de la vie des villes mais surtout des campagnes oubliées, déshabillées, ignorées.

Non la santé n’est pas un luxe et l’hôpital doit disposer de moyens financiers énormes car il ne doit pas être soumis à la loi de l’argent comme c’est le cas en ce moment. Dénoncer la création des Agences Régionales de Santé, super structures comptables qui dérégulent notre système de santé et ne permet plus à nombre d’entre nous d’accéder aux soins dont ils ont besoin.
Non l’éducation de nos enfants et petits-enfants n’est pas un luxe mais le passage obligé pour comprendre l’ Histoire d’hier, d’aujourd’hui et construire celle de demain. Non les services postaux, les services fiscaux ne sont pas un luxe, en témoignent les chiffres faramineux de la fraude fiscale qui pourrait être jugulée si les fonctionnaires étaient suffisamment nombreux.
Non les transports par trains, bateaux ou voie des airs n’est pas un luxe et ils ne doivent pas être des transports low-cost.

3° AUTRE THEME QUI TIENT A COEUR : LES FEMMES

Alors que nous allons célébré partout, la journée Internationale des Droits des Femmes, le 8 mars
prochain, quelles réflexions sur les conditions de vie des femmes dans la société actuelle ?

Elles sont au coeur de nos réflexions car elles sont au coeur de l’exploitation du XXIè Siècle.

Exploitation de classes et exploitation de sexe.

Précarité, flexibilité, temps partiel imposé, sexisme, violences au foyer, travail du dimanche, inégalités salariales qui perdurent malgré le vote de lois, injustice dans l’orientation scolaire sont le lot de la politique menée contre elles par les gouvernements successifs et le MEDEF, le capitalisme. Leur rôle social ne se confond pas avec le « foyer ». Et, à ce sujet, l’intitulé du nouveau Ministère dévolue à je ne sais plus quelle ministre « ministère de la femme, de l’enfant et de la famille » devrait nous alerter et nous mener vers une bataille énorme. Nous savons combien l’éducation reçue par les femmes leur permet d’être des universitaires reconnues, des chercheuses, des cinéastes, des comédiennes de renom, etc…… »Se battre pour l’égalité est indissociable de notre combat pour la liberté. Parvenir à l’égalité entrainerait une déstabilisation de l’organisation sociale telle qu’elle s’est construite aujourd’hui, c’est-àdire de la société capitaliste ! C’est pourquoi, le combat féministe doit être celui de notre organisation politique. Pour y parvenir, il faut des actes forts de la direction nationale. Quelle meilleure occasion qu’un Congrès ? » (Citations de Laurence Cohen).

Conclusion : il est évident que le chantier qui nous attend est énorme et si vaste que tous les domaines ne
peuvent être abordés. Ceci étant, il faut absolument que de notre Congrès sortent une ligne politique
toujours plus claire, plus près de ses adhérents, plus près des gens et de leur intelligence individuelle. C’est
avec elle que nous ferons du collectif.
Je fais mienne la contribution de Jean-Pierre CHARLES.

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