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Outil pour révolutionner la société ou simple facilitateur de rassemblement ? Pierric Annoot - 92

Le PCF : outil pour révolutionner la société ou simple facilitateur de rassemblement ?

Lier en permanence stratégie et transformations du PCF

Cela fait maintenant plusieurs congrès que nous mettons à l’ordre du jour la question de la transformation du PCF ou de son évolution.
Tant mieux. Un parti qui ne se poserait pas en permanence cette question ne serait pas un parti vivant, ouvert sur la société et son évolution.
Mais pour travailler cette question de manière efficace, il y a à mon sens deux écueils à éviter. D’abord, ne pas traiter cette question de manière superficielle, sur « des impressions », avec des incantations, mais se baser sur une évaluation précise de l’état du PCF, de nos actions, avec un travail d’analyse des modes d’engagements, du rapport à la politique, et d’une analyse renouvelée des rapports de classe aujourd’hui.
Le second écueil  à éviter est celui qui nous pousse souvent à traiter la question de l’organisation « en soi », comme une sorte de supplément d’âme sans relation avec les questions de projet et de stratégie. Comme si la question de notre outil avait certes une importance, mais dont il faudrait s’occuper sérieusement une fois qu’on aura réglé le reste. Et le reste c’est souvent, pour ne pas dire toujours la tactique électorale en vue de la prochaine échéance.
Or le parti n’étant qu’un outil, nous ne pouvons pas couper la réflexion sur son évolution, sans la lier étroitement à celle de la société que nous voulons et de notre stratégie de conquête dans la bataille idéologique et de conquêtes des pouvoirs.
Quelle société voulons-nous ? Quelle stratégie pour la construire ou, terme plus à la mode, quel chemin pour y parvenir ? Et enfin, de quelle organisation et quel rassemblement avons-nous besoin pour cela ? ce sont 3 questions pour notre congrès qui ne peuvent être séparées.

2017 : une fin en soi ou étape stratégique de conquête et d’élargissement du rapport de force ?

Pourtant, à entendre les prémices de nos débats de congrès, il semble que LA question sera celle de la tactique pour 2017. Primaire ou pas ? Quel périmètre ? Quel calendrier ?
Évidemment qu’il ne faut pas fermer la porte à ce qui bouge et émerge. C’est bien sûr être profondément communiste que de ne pas se couper des initiatives qui cherchent une voie pour le changement.
Mais c’est rappeler une évidence de faire remarquer que nombre des initiateurs des appels pour des primaires ne sont pas de notre courant idéologique et ne portent pas les mêmes ambitions sur les niveaux de changements à opérer dans la société.
Pour toute une partie de l’aile gauche du PS avec qui nous discutons, il s’agirait en creux, de se réunir pour mettre en œuvre le programme de Hollande de 2012. Est-ce la nôtre ambition ? N’avions-nous pas des réponses mieux appropriées aux problèmes de notre temps avec une conception bien plus révolutionnaire avec le programme l’humain d’abord de 2012 ou nos précédentes orientations de congrès ?
C’est là ou est à mon sens le cœur du problème dans nos démarches de rassemblement. A lire les derniers rapports du CN, il semble qu’il suffirait en fait « d’ouvrir la porte », de « dialoguer », de « tendre la main », pour que les choses se fassent.
Or, que proposons-nous comme marqueur d’une politique de gauche dès maintenant pour faire avancer le débat et pousser les uns et les autres à se positionner ? Oui, il y a bien un danger historique de disparition de la gauche en 2017. Mais sauver la gauche pour quoi ? Pour changer quoi ? Sauver la gauche pour qui ? Voilà des questions auxquelles il nous faut immédiatement répondre en même temps que nous disons que nous voulons « rassembler la gauche sur un programme de gauche ». Sinon, cela sonne bien creux.
Dans le même temps ou il faut produire des gestes de rassemblement, il faut mener le débat idéologique sur le fond. C’est bien là où le PCF peut et doit jouer tout son rôle. Le PCF en tant que force organisée, structurée, autour d’un projet, d’une stratégie et d’un formidable vivier militant et réseau d’élu.
D’où mon interrogation dans le titre : le PCF est-il un simple facilitateur de rassemblement ?
Poser la question de la stratégie, de 2017, du rassemblement, c’est donc aussi et surtout poser la question du rôle du parti dans la période. C’est définir  notre stratégie de conquêtes à moyen et long terme et donc aussi la méthode pour déployer notre force militante et les batailles politiques à mener en grand pour être une force motrice dans la bataille de contenu à gauche. Comme disait le philosophe, « une idée devient une force matérielle lorsqu’elle s’empare des masses. »
J’ai en souvenir des débats lors du lancement de la stratégie des fronts ou il était régulièrement répété que dans l’histoire, le PCF s’est toujours renforcé et a toujours joué un rôle historique lorsqu’il était force de rassemblement. En effet. Mais sans être un spécialiste de l’histoire du PCF, si l’on prend quelques périodes importantes comme 1936 et le front populaire, la résistance et le CNR, les années 60 et les luttes anticoloniales puis les années 70 et le programme commun, certes le parti était moteur du rassemblement, mais il l’était aussi par un intense travail d’organisation et de structuration de ses batailles politiques sur tout le territoire, en lien avec des objectifs d’actions et de structuration. Si l’on prend par exemple la grande bataille qu’avait été celle du programme commun, celle-ci a été animée par tous les communistes sur tout le territoire, à tous les échelons du parti de 1972 à 1978.
Or, depuis quelques années, notre stratégie des fronts se résume bien souvent à de la tactique électorale non pas ancrée dans une stratégie de conquêtes, mais dans une stratégie de sauvetage.
Le PCF ne se donne plus la priorité d’animer des grandes batailles nationales sur des thèmes précis, mobilisateurs et structurant de la bataille des idées.
Rendre des idées incontournables à gauche et travailler au rassemblement majoritaire jusque dans les institutions nécessite en permanence de ne pas couper la question électorale de notre stratégie de conquête à moyen et long terme.

Repenser la stratégie d’implantation du PCF, le fonctionnement de notre organisation et de ses directions pour nourrir cette stratégie :

Pour à nouveau être moteur du rassemblement autour d’un projet de transformation sociale, cela implique 2 objectifs prioritaires : repenser le rôle du PCF, l’ouvrir pour le renforcer et redonner du souffle au Front de Gauche.

Nous avons d’abord à redéfinir à qui nous nous adressons en priorité. Depuis plusieurs congrès, nous formulons des incantations sur trois objectifs : quartiers populaires, entreprises, jeunesse. S’ils semblent pertinents, nous devons travailler bien plus finement ce qui traverse ces lieux de vie et de travail et catégories de population. Et surtout, cela doit se traduire ensuite par un véritable travail d’organisation, avec des objectifs ciblés par fédération et une organisation entièrement tournée vers ces objectifs avec des campagnes politiques adaptées.

90% des français sont aujourd’hui salariés. Ce salariat lui-même a subi de profondes mutations. De nouvelles formes d’exploitation du travail sont en cours et vont prendre de l’ampleur avec « l’économie numérique » et ce qu’on appelle « l’uberisation » du travail.
Il y a besoin d’analyser plus finement les processus en cours, de mieux cerner à la fois les nouvelles formes d’exploitations objectives qu’elles induisent mais également comment elles sont vécues et répondent à une profonde aspiration, notamment des jeunes actifs, d’autonomie, de liberté et de mobilité dans le travail.
Où se concentrent aujourd’hui les principales victimes de la violence du capitalisme ? Où se joue l’affrontement le plus fort entre le capital et le travail ? Comment appréhendons-nous de manière précise, les changements intervenus dans notre classe ? Comment les nouvelles formes d’exploitation du travail modifient la conscience de classe ? Nous devons aussi de toute urgence réadapter nos grilles de lectures et notre discours pour mieux articuler discours de classe et oppressions spécifiques afin d’unir tous les dominés dans une conscience et une construction commune. Le congrès doit permettre d’avancer sérieusement sur ces questions en chantier.

Ce travail doit se coupler à l’analyse précise du rapport à la politique de notre classe, des ses modes d’actions et d’engagements, pour une fois encore adapter nos campagnes politiques, réfléchir aux portes d’entrées à l’action politique organisée. Nous parlons par exemple de solidarité concrète pour redonner confiance et une utilité immédiate aux partis politiques. Comment lier ces solidarités concrètes à la mise en perspective politique. Comment être à nouveau des déclencheurs de batailles sur le quotidien qui s’inscrivent en même temps dans une perspective de dépassement du capitalisme ?

A la JC, nous employions souvent cette formule : « Partir du réel, c’est aussi partir des jeunes tels qu’ils sont pour ne pas les laisser là où ils sont. » évidemment cela est vrai pour l’ensemble de notre classe. Comme chacun dans cette société ils sont le produits des influences de la pensée dominante et pour beaucoup travaillés par les contradictions que nous (et d’autres) y apportons. Il est illusoire de vouloir s’adresser aux travailleurs avec un discours plaqué faisant fi de la ou ils en sont. Beaucoup n’ont que faire des théories prémâchées mais cherchent des solutions à leur vécus, a nous de nous y adapter et de tirer le débats sur les responsables de ces situations, le système capitaliste et ces serviteurs. C’est allier et adapter la théorie et la pratique, les idées et leurs diffusions.

Nourrir le débat sur ces questions, c’est redonner du sens à l’activité militante quotidienne, c’est redonner du sens à l’organisation, c’est inscrire chaque initiative militante dans une cohérence d’ensemble, dans un combat commun pour changer le monde. C’est donner à voir que nous sommes des milliers sur nos territoires à mener des batailles avec communes. C’est finalement redonner toute son épaisseur et son utilité au rôle du parti en tant que force organisée dans tous les lieux de vies et d’activité et qui porte un projet de société.
 
Ces batailles politiques du quotidien sont fondamentales pour faire la preuve dans la réalité que les fenêtres d'espoir que nous ouvrons ne sont pas des mirages. En clair, parler de la transformation possible de la société sans jamais faire la preuve concrète de cette possibilité, c'est mener à l'échec du fatalisme.
Nous tentons donc d’allier en permanence la parole et les actes, la visée et l’action. C’est ça faire vivre le communisme au quotidien, et mis bout à bout chacune de nos actions dans les quartiers ou les entreprises permet de faire entrevoir les potentialités de transformation de la société.

Nous devons donc entamer un travail d’état des lieux précis par fédération pour ensuite redonner du sens et remettre en cohérence notre stratégie d’organisation. Cela pourrait donner suite à un grand plan de renforcement qui réponde à nos objectifs. Il pourrait être définis en lien avec nos résultats électoraux et nos potentiels identifiés territoires par territoires…

Évidemment cela nécessite aussi de repenser le rôle et le fonctionnement de nos directions pour en faire des véritables lieu de décision et surtout d’animation collective de nos décisions. Nous ne sommes plus un parti avec des directions permanentes. Mais dans le même temps où nous avons perdu beaucoup de moyens, nous avons stabilisé notre effectif militant depuis 10 ans. Cela exige forcément de réadapter notre fonctionnement pour organiser autant de monde et mieux le faire avec moins de moyens.

Ce travail nécessite donc en 1er lieu une impulsion nationale, une cohérence d’action dans le temps autour d’une stratégie d’organisation.
Or, le fonctionnement de nos instances nationales, notamment de notre CN, ne permettent pas d’avoir un parti entièrement tourné vers l’action.
Notre CN ne prend pas suffisamment en compte la réalité des fédérations et des sections et ne travaillent pas sur la mise en œuvre de nos décisions. Il fonctionne comme un parlement, où les choses se décident en permanence de manière tacite, sans réel débat, sans évaluation d’un CN à un autre de nos décisions antérieures.  
Presque à chaque CN nous prenons des décisions pléthoriques, jamais suivis, jamais mise en œuvre, très peu animée. Par exemple, au CN de septembre 2015, nous avons décidé tacitement (puisque sans débat réel) de 6 batailles lancées dont certaines qui se résument au final à une simple affiche (médias).
Puis le CN ne s’est pas réuni pendant 5 mois et nous avons, au mois de janvier, complètement oubliés les batailles précédemment lancés pour en lancer de nouvelles!
A titre d’exemple: qu’est devenu la bataille pour un référendum sur réforme constitutionnelle ? Sur le CICE ? Sur le coût du capital ? Les  banques ? La Palestine? La solidarité avec la Grèce? En fait nous lançons “des grandes batailles nationales” dans les rapports, mais elles n’atterrissent jamais plus loin que les portes de la coupole de Colonel Fabien.
Mesurons bien comment c’est démotivant et usant dans les sections et fédérations et surtout, à quel point c’est inopérant pour structurer la bataille des idées dans la société.
Nous devons réfléchir à chaque CN aux batailles que nous voulons mener, réfléchir à des batailles structurantes, inscrites dans le temps, avec un calendrier qui les rythment, des rendez-vous réguliers d’évaluations, un véritable suivis des fédérations.
Pour cela, et tenant compte de nos moyens en baisse il faut que l’ensemble du CN soit parti prenante de l’animation nationale, avec une répartition des taches en son sein pour en faire un véritable lieu de suivis et d’animations des batailles.
Nous avons pour cela besoin d'un CN plus resserré qui ne dépasse pas les 150 camarades avec des taches et des responsabilités précises pour chacun de ses membres.
Et lorsqu'on décide d'une campagne nationale, toute l’organisation doit se mettre en mouvement autour de nos décisions plutôt que de sortir des matériels de com qui n’ont rien à voir avec les décisions prises au CN.

Ces questions d'animations doivent se réfléchir à tous les niveaux. Un CN plus resserré, plus tourné vers l'action, nécessite de réfléchir d'autres niveaux de partages et d'animation nationales.
On pourrait par exemple tenir une fois par an, une assemblée nationale des animateurs de sections et de fédérations pour évaluer nos campagnes, leurs mises en œuvre. Mais aussi pour permettre la rencontre de nombreux animateurs locaux tous confrontés à des difficultés similaires dans les sections. Dans le même temps, partout des initiatives se créent et s'inventent dans nos sections. Mais le CN ne permet pas de partager cette richesse militante, de confronter les expériences. Ce type d'assemblée pourrait le permettre. Elle pourrait aussi être un rendez-vous annuel pour faire le point sur la mise en œuvre d'un grand plan national de renforcement et de restructuration de notre organisation. Aujourd'hui, quand nous organisons ces temps nationaux, c'est uniquement pour décider de notre stratégie électorale. On ne peut plus en rester la.

Faire une réelle évaluation des atouts et faiblesses de la stratégie des fronts pour redonner du souffle au Front de Gauche
Au congrès de 2008, nous avions lancé la stratégie des fronts, pour construire des fronts de luttes et d’actions, à partir d’objectifs communs, pour rassembler des forces et des citoyens engagés de diverses manières et dans différentes organisations.
Nous voulions créer une démarche en même temps qu’un espace de rassemblement utile à faire bouger toute la gauche sur des contenus de rupture avec l’ordre libéral et non pas un outil pour une guerre de tranchée entre 2 gauches. C’est l’un des points où un désaccord stratégique avec Jean-Luc Mélenchon et une partie du PG est vite apparue.

Nous sommes passés de l’ambition d’un large front d’idée et d’actions à de simples alliances électorales de circonstances.

Nous avons besoin aujourd’hui d’évaluer sérieusement cette stratégie du congrès de 2008 avant de s’embarquer dans une nouvelle aventure des primaires sans lien ni cohérence avec ce que nous avons entrepris depuis 8 ans.
Le FDG, n’est en fait que l’émanation de notre stratégie des fronts. C’est en quelque sorte sa concrétisation.
On peut longuement échanger sur ce qui a conduit à l’affaiblissement du FDG dès 2012. Il faut à ce sujet éviter de tomber dans la facilité qui consiste à dire « on s’est affaiblis à cause de notre tactique différentes à chaque élection et d’alliances à géométrie variable ». C’est peut être l’une des raisons, mais pas la principale.
Dans les tous les portes à portes des différentes campagnes, jamais je n’ai entendu un électeur me faire cette remarque. C’est un débat de militants. Oui, ces alliances ont pu brouiller quelque peu notre message, nuire à la clarté… mais comment alors expliquer que toutes les élections partielles de 2012 à 2014, et donc avant le fameux épisode des municipales et alliances avec le PS, ont vu les scores du FDG soit stagner, soit reculer ?
Nous avons surtout été victime des renoncements d’un gouvernement de gauche, élu pour mener une politique de gauche, mais qui en gouvernant à droite a causé de terribles dégâts dans les consciences. En présentant ses renoncements comme une fatalité, ce gouvernement a terriblement renforcé l’idée qu’il n’y avait finalement pas d’alternative possible à gauche. C’est dévastateur.
L’épisode des municipales qui a suivi a fini d’entamer notre crédibilité. Pas tant du point de vu des alliances. Je le répète, c’est un débat d’initiés. Mais du point de vu de la mise en scène théâtrale et surmédiatisé par Jean-Luc Mélenchon de ces quelques désaccords dans une minorité de villes qui auraient pu être largement dépassés si le choix avaient été fait de garder la cap général et d’assumer que malgré cela, nous nous retrouvions sur l’essentiel et surtout, sur la perspective de rassembler toute la gauche sur un programme de progrès social et de rupture avec l’austérité, peu importe les chemins différents que nous pouvions prendre dans telle ou telle ville…
Ce qui a été préjudiciable ne sont pas tant ces quelques alliances différenciés sur des élections locales, mais notre incapacité à garder une boussole et un récit commun sur notre stratégie de conquête à plus long terme.
La plus importante faiblesse du FDG n’est même pas ces querelles de tactiques. Sa faiblesse, ce n’est pas comme je l’entends souvent d’être « un cartel d’organisations ». Sa faiblesse, c’est d’avoir réduit notre ambition de fronts de luttes et d’actions à vocation majoritaire à de simples alliances électorales, sans souffle, sans perspectives. Ce n’est pas tant nos alliances différenciés qui ont posé problème, que notre incapacité à les inscrire dans une stratégie de conquête à moyen terme. Peu à peu nous avons laissé place à des tactiques de sauvetage d’un coté et des candidatures de témoignages de l’opposition de gauche de l’autre… et cela en déconnectant complètement la question des élections et celle des luttes et des fronts d’actions.

Réinvestir la stratégie des fronts pour lui donner une nouvelle dimension

Nous avons été dans l’incapacité à faire du FDG un point d’appui, un levier. De simples alliances électorales aux marches épisodiques sur des sujets différents (3 ou 4 en un an demi), nous n’avons pas su inscrire nos batailles dans la durée sur deux ou trois thèmes prioritaires et identifiants, ni ancrer la construction des fronts dans les réalités locales et avec d’autres organisations.

Au dernier congrès nous disions vouloir développer les assemblées citoyennes et créer une « coopérative citoyenne ».
Mais déjà à l’époque, jamais nous n’avons eu de débat en amont sur un état des lieux précis de ces assemblées. Combien existent vraiment ? Comment fonctionnent-elles ? Qui rassemblent-elles ?
Dans nombre de sections, les communistes se retrouvent seuls, sans autre force politique de la gauche de transformation sociale. Souvent les citoyens « non encartés » sont ceux que nous voyions depuis des années, depuis 2005 ou les collectifs de 2007.
Malgré notre ambition de large rassemblement, ces espaces sont devenus étriqués autour des partis du FDG, faiblement implantés, souvent sans rapport avec la réalité des forces associatives et syndicales en présence localement.

Pourtant, syndicats, partis et associations progressistes pourraient se retrouver pour écrire ensemble un programme d’action, de luttes et de gouvernement. Souvenons-nous de ce qu’avait été capable de faire le LKP, ou encore les organisations de jeunesse en 2006 avec le CPE, 2010 avec les retraites ou encore 2008 avec les mouvements lycéens.
Chaque fois des centaines de milliers de jeunes se sont mobilisés grâce à des collectifs qui dépassaient les frontières entre orga politiques, syndicales et associatives. C’est en mettant leur force en commun qu’elles y parvenaient.
Et avec une organisation communiste qui jouait tout son rôle : enclencher et matérialiser une dynamique de rassemblement visible au niveau national avec plusieurs orgas et en amont, un patient travail de mobilisation sur un ou deux thèmes pour les rendre incontournables, pour peser sur les contenus de ce rassemblement.

Il y a besoin de ce point de vu de passer un cap, un saut qualitatif. L’urgence de la résistance nous pousse souvent, avec un nombre conséquent d’organisations, à nous retrouver de manière épisodique dans des luttes ou des colloques. N’avons-nous pas d’autres choses plus ambitieuses à construire immédiatement plutôt que de collectionner les appels à des créations de collectifs thématiques ?
Je reprends cette formule d’une contribution d’un camarade : « Résister nécessite de mettre en valeur avec force l'affirmation de notre politique et l'affirmation unitaire et de rassemblement. A la fois sans concession sur le fond et ouvert à tout ce qui bouge et peut converger. »

 

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