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Le travail, une fin controversée - Gabrielle Ratcliffe - 67

La notion de travail sous forme de salariat est récente dans l’histoire de l’humanité. Celui-ci s’est imposé depuis seulement deux siècles, en corrélation avec la révolution industrielle et l’avènement du capitalisme, qui engendre la production mécanisée et l’instauration d’une relation faite de rapports de force entre propriétaires du capital et travailleurs. Le salarié, prolétaire dans ce rapport de production, ne dispose dès lors plus que de sa force de travail pour vivre, par une production qui lui devient étrangère car il se trouve dépossédé du résultat de son effort, en lien avec la division du travail.

Ce constat, établi par Marx, explique l’aliénation du travailleur réduit à un simple organe du système capitaliste qui, pour renforcer sa rentabilité, engendre une spirale infernale d’exploitation de la classe prolétaire.

Mais qu’en est-il aujourd’hui, à l’heure où ce système productiviste s’essouffle, à l’heure où enflent toujours plus les rangs de l’armée industrielle de réserve, à l’heure ou le moins disant et économique et social s’impose partout ?

Qu’en est-il lorsqu’une concurrence désastreuse, ou « dumping social » généralisé, est orchestrée par le capital entre tous les travailleurs, des différents pays, secteurs d’activité et statuts professionnels ?

Pourtant, malgré la crise liée à la financiarisation forcenée des économies occidentales en 2008, la France n’a jamais été aussi riche qu’aujourd’hui, au regard de son PIB.

Pourtant, là se situe une crise de civilisation majeure, car jamais les inégalités n’ont été aussi criantes qu’aujourd’hui.
Le désespoir hante ceux qui ont un emploi, menacés de dépression professionnelle ou de licenciement, et ceux, chômeurs ou précaires, que le pouvoir considère de son abstraction condescendante comme une froide courbe de bilan comptable. Cette souffrance indicible se heurte aujourd’hui peut-être plus que jamais contre le mur de la finance et de l’ordre capitaliste dans son ensemble. Et la casse des emplois se poursuit sans relâche, face au progrès technique mis au service de quelque uns, face à la course aux profits sans limites, face à la mise en pièce de tous les droits des travailleurs.

Dès lors, pourquoi ne pas faire oeuvre d’imagination voire de transformation dans notre rapport politique au travail ?

Paul Lafargue démontrait déjà fin 19ème siècle l’aberration du travail sans fin que la bourgeoisie possédante, elle bien oisive, impose au prolétariat, avec l’aide de l’Eglise : « tu travailleras à la sueur de ton front » devient alors un élément de langage trop vite répandu : qui ne travaille pas n’a pas de pain. Aujourd’hui, ce sont les millions de privés d’emplois et de précaires qui subissent la violence de cet appel détourné par la classe dominante.

Au vu de ce contexte, il nous appartient de veiller à ne pas contribuer à cette mystification du travail devenu un
honneur d’esclaves sous l’influence de la morale bourgeoise dominante.

Aussi, à nous de porter clairement une autre vision du travail.

Pourquoi ne pas insister davantage sur le partage du travail, contre lequel la droite et maintenant le PS livrent une lutte idéologique sans merci, par l’intermédiaire d’une grande campagne nationale ?

Pourquoi ne pas renforcer notre argumentation quant à l’utilité sociale du travail, et porter plus directement l’ambition d’un effort de travail collectivisé au service de l’humain, de l’alimentation, de la santé, de  l’éducation, supprimant les parasites qui aujourd’hui l’exploitent ?

Pourquoi enfin ne pas ouvrir le débat d’une autre répartition de la richesse, qui ne serait plus soumise exclusivement au travail dont la possibilité même échappe à chacun, mais d’abord à la citoyenneté et aux besoins fondamentaux ?

Chacun a droit non à la survie bestiale mais à la vie : un logement, une reconnaissance, un épanouissement.

Partageons autrement la richesse de la nation car le travail n’est désormais ni une fin ultime ni un instrument de survie.
Mais peut-être avant tout un prétexte à l’aliénation de peuples assommés par le diktat sociétal des dominants.

Aussi, résistons et vivons en renversant ce monde global de soumission, car nous ne sommes pas des esclaves mais des humains au service d’une cause d’avenir : une révolution pour l’émancipation et le bien-être de tous.
 

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