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Développer les échanges horizontaux - Bruno Pouvelle - 83

Il n’y a pas de Communisme sans Démocratie. Démocratie que nous avons affirmée lors de notre
dernier congrès comme étant à la fois but et moyen.

Mais quand nous parlons de Démocratie, il ne s’agit pas de l’ersatz que nous connaissons dans  notre société, ce n’est pas élire un monarque tous les cinq sur la base d’un programme mensonger et être trompé et méprisé dans l’interval.
La Démocratie c’est le respect de tous; c’est l’égalité, qui implique le partage intégral du savoir; c’est la prise de décision collective avec, bien sur, une certaine dose de délégation de pouvoir, mais aussi un rétro-contrôle des mandants sur les représentants; c’est la consultation et l’écoute de chacun…

La structuration verticale de notre parti, héritée du centralisme démocratique, ne permet pas un fonctionnement véritablement démocratique.
Elle permet bien sur la transmission des informations et des décisions du haut vers le bas, de la
direction nationale vers les sections. Mais qu’en est-il des autres sens de communication nécessaires ?
La transmission des informations, des idées, des suggestions, des demandes, des coups de gueule depuis les sections vers la direction nationale n’a rien de facile. A l’exception de certains évènements pour lesquels des moyens exceptionnels sont mis en place, elle ne peut se faire que via un ou plusieurs représentants, qui sont autant de filtres décisionnels arbitraires quant à l’effectivité de la transmission.
Et les échanges horizontaux, de section à section sur l’ensemble du pays ? Ils sont inexistants. Les adhérents n’ont aucune possibilité de se saisir nationalement d’une idée, d’un sujet, et d’en discuter tous ensemble pour que se dégage une ou plusieurs options. Ils n’ont pas la possibilité de partager leurs expériences, de confronter leurs points de vue…

Un forum de discussion national

Nous pourrions améliorer grandement cette situation avec un forum de discussion sur internet.
Il pourrait servir à la direction nationale à soumettre rapidement à la réflexion de l’ensemble des camarades une idée, une stratégie, l’état d’une négociation…
Il pourrait être utilisé par chaque camarade pour porter à la connaissance de tous et soumettre à la discussion une idée ou une proposition.
Il pourrait servir aussi à échanger des expériences militantes, à demander des idées pour la mise en oeuvre d’une initiative, des solutions à des problèmes militants.
Bref, ce pourrait être un formidable outil de discussion, de consultation et même de prise de décisions.

Bien sur, si les 120 000 adhérents du parti l’utilisent, cela risque de devenir « cacophonique » et très peu fonctionnel. On pourrait alors imaginer une restriction des intervenants aux sections, dans lesquelles un ou plusieurs adhérents seraient chargés de poster sur le forum les commentaires regroupés de tous les adhérents de la section. Ou encore une structuration en cercles de réflexions correspondant à un département ou une région, à l’intérieur desquels auraient lieu les discussions, dont serait dégagé un résumé communiqué aux autres cercles.

Améliorer la réflexion et l’écoute lors des congrès

L’expérience que j’ai eu des congrès départementaux ou nationaux de notre parti m’amène à direque là aussi des améliorations sont à apporter pour permettre la réflexion, la discussion et le voteen toute  connaissance de cause. Je fais référence aux longues séances de transformation etd’adoption du texte issu de la base de discussion.
Quand les amendements sont lu aux congressistes et qu’ils ont alors quelques minutes pour réagir, se faire une opinion et voter, sans que, bien souvent, une véritable discussion ait eu lapossibilité temporelle de s’engager, je considère que le vote ne se fait ni en toute connaissance, nien toute conscience.

Je pense qu’une version de la base commune complétée dans la marge des amendements proposés, devrait être communiquée aux congressistes au moins une semaine avant le congrès ;  peut-être sous version numérique pour en limiter le coût. De cette façon, les délégués pourraient sérieusement prendre connaissance des amendements proposés et en discuter avec les adhérents de leur section. Leur vote serait alors le reflet d’une réflexion collective sérieuse et non pas le reflex, quelquefois fatigué, issu d’une écoute fastidieuse.
Peut-être serait-il également beaucoup plus fructueux d’utiliser plus largement le travail en ruches, beaucoup plus propice à l’expression et à l’écoute de chacun.
 

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