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Débat n°5 : quelles pratiques militantes pour améliorer notre action ?

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Tirons parti de nos richesses - Emilie Lecroq - 93

Le débat sur les évolutions ou transformations du parti n'est pas un débat nouveau dans notre organisation. Il nous a permis, au fur à mesure des années, de nous fixer des objectifs et des cadres de travail afin de pouvoir mieux connaître notre parti, ses adhérents et tenter de donner des éléments d'analyse et de compréhension des enjeux au plus grand nombre.
Ce travail de recensement nous a permis d'avancer considérablement sur la vision que nous pouvons avoir de notre parti, des adhérents et militants qui le font vivre comme du nombre de personnes qui font le choix de le rejoindre. Certes, il nous faut continuer ce travail de recensement, de connaissance afin de pouvoir élaborer en permanence des idées nouvelles. Nous pouvons déjà nous féliciter de la richesse humaine qui fait vivre notre parti. De ces hommes et ces femmes, dans des structures intergénérationnelles qui animent notre organisation et la font rayonner autour d'eux.
C'est sur ces hommes et femmes qui font vivre notre parti dans de nombreux territoires, comme ceux qui ont fait le choix de nous rejoindre, que je vous propose de travailler à l'occasion de notre Congrès. Cette richesse de compétences, de réflexions, d'animations et de réseaux nous devons impérativement veiller à la faire vivre et grandir de façon toujours plus importante.

Vous l'avez compris, dans un contexte de repli sur soi, je vous propose de faire le pari de l'humain, de la richesse militante, de placer l'adhérent au cœur des constructions et des décisions pour transformer nos pratiques. Mais, une fois cela dit, beaucoup de questions restent ouvertes. Nous devons élaborer un état des lieux de nos organisations de proximité, de nos structures de directions comme de nos adhérents. C'est une première étape nécessaire afin d'identifier ensemble les problèmes à résoudre comme les objectifs à atteindre. Il nous faut réfléchir, à partir de l’existant, à identifier les paliers à franchir pour que notre organisation puisse répondre aux objectifs politiques que nous nous fixons.  Notre travail est moins de définir la porte à ouvrir pour changer la société, que de définir la chemin à construire pour y parvenir.

Dans un contexte politique compliqué où il devient de plus en plus difficile de faire entendre notre voix, beaucoup de citoyens, et donc d'adhérents, s'interrogent sur la possibilité de trouver une perspective à gauche, ou sur l'utilité de la politique pour changer leur vie concrètement. Beaucoup désertent les organisations, les structures collectives faute d'y trouver une utilité réelle pour agir sur le concret. Nous devons réfléchir, dès à présent et dans la perspective de notre Congrès, sur les gestes à accomplir pour permettre la mise en mouvement du plus grand nombre. La place des batailles concrètes à mener, quelles que soient les difficultés à surmonter, comme le partage des victoires que nous pouvons avoir et les gestes qui font vivre nos valeurs dans le réel sont essentiels, à la fois pour redonner envie d'agir, mais également pour crédibiliser notre discours.

Bien que le travail sur notre projet soit essentiel, il est indissociable des actions concrètes à mener  sur le terrain. Dans un contexte où chaque proposition, que nous sommes capables de faire, est à contre courant des idées dominantes dans la société, notre action locale pour faire vivre ces propositions concrètement participera à crédibiliser nos idées.  Réfléchissons sur notre démarche afin que ces actions concrètes puissent alimenter l'objectif de changement.
Ces batailles concrètes permettent également de relier nos adhérents à nos batailles en montrant une utilité qu'ils peuvent parfois perdre de vue, dans un contexte de crise qui augmente la désespérance.

Cela réinterroge nos structures d'animation, nos objectifs de formations, comme notre conception de la démocratie dans l'organisation.  A l'heure actuelle, nous vivons un passage de générations chez les cadres intermédiaires de notre parti. Cela nous questionne sur les modes d'animation de nos structures de proximité. Ce passage de relais met en évidence la nécessité de formation de savoir et savoir-faire de notre parti,  à réadapter aux enjeux d'aujourd'hui, au près de ces jeunes animateurs. Le manque de temps de nos jeunes responsables nous questionne sur la conception de la démocratie que nous voulons faire vivre dans notre organisation. Quelle définition donner à la démocratie, dans notre parti, pour qu'elle ne soit pas qu'un moment d'expression sur les décisions à prendre. Il nous faut travailler à allier ce moment d'expression et de décisions à l'animation collective de ces décisions.

Nous devons également nous interroger sur l'accueil que nous réservons à chaque nouvel adhérent. En effet que deviennent-ils? Nous ne mesurons pas à quel point, une fois le bulletin d'adhésion rempli, les questions de la rapidité de prise de contact et de la mise en mouvement sont importantes.
Nous sommes tous d'accord pour dire que nous ne militions pas hier comme nous militons aujourd'hui. Que ce que nous pouvons appeler l'engagement « éphémère » est fréquent chez les jeunes générations. Alors, si nous avons conscience de cela, de ce besoin d'immédiateté, d'action et d'utilité chez nos nouveaux adhérents, pourquoi attendre des semaines parfois des mois avant de reprendre contact avec eux ?
La fraternité et la solidarité sont également importantes pour les nouveaux adhérents, souvent également en recherche de liens sociaux que peut offrir notre organisation. Mais comment redonner ces éléments de solidarité et de fraternité pour les cadres de notre parti ? Comment ces éléments politiques mettent à mal les divisions qu'on tente de nous imposer.

Il nous faut prendre ces éléments en compte pour adapter nos gestes d'accueil et permettre à chacun de trouver sa place dans notre organisation, au risque que ces nouveaux adhérents aillent exprimer leur envie d'engagement, de collectif autre part.

Ces questions que nous nous posons pour notre parti, nous devons également nous les poser pour les personnes qui sont en contact avec nous, qui appellent à voter pour nous aux élections, qui signent nos pétitions.

Une trop grande disparité existe dans notre organisation en ce qui concerne le rapport que nous entretenons avec nos « sympathisants ». Nous avons besoin de débattre sur cette question.

C'est un moyen pour de nombreuses personnes de découvrir nos adhérents, notre parti et d'y adhérer.

Quand nous nous fixons l'objectif d'une révolution citoyenne, le nombre de personnes avec qui nous avons des relations, nous débattons, nous discutons, nous construisons est extrêmement important.
Et, parce que rien ne se met en place spontanément, nous devons réfléchir à la réalisation et à l'organisation de ce réseau, comme aux outils pour le faire vivre.

Sur les pratiques citoyennes, beaucoup d'expériences ont été menées. Les élections locales ont souvent été des moments culminants de ces expériences. Ces pratiques se sont souvent faites sur la base de la proximité. Plus les élections étaient de proximité, plus nous marquions, avec un répondant populaire, notre volonté d'associer largement pour réfléchir ensemble à la définition des politiques locales recherchées. Mais nous pourrions également citer les pétitions qui traitent d'un sujet local qui, souvent, ont une popularité plus importante. Ou encore les pratiques des élus dans des villes qui ont gagné sur la durée un travail régulier avec les populations. Toutes ces expériences trouvent la même limite : la difficulté pour toucher les populations les plus socialement en difficulté qui se mobilisent le moins. Ainsi une question nous est posée : comment faire évoluer l'organisation pour qu'elle travaille sur une pratique citoyenne, pas uniquement de circonstance mais comme une pratique politique quotidienne ? Comment être soi-même et en même temps capable de travailler avec les autres pour co-construire avec nos convergences et nos différences ?

Bien que de nombreuses décisions aient été mises en place pour permettre de donner corps à ces objectifs politiques, nous sentons bien qu'à l'heure actuelle il y a un saut qualitatif à passer, qui va plus loin que d’améliorer l'existant.

 

Tirons parti de nos richesses - Emilie Lecroq - 93