Les congrès du PCF

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Le débat de la semaine

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Débat n°5 : quelles pratiques militantes pour améliorer notre action ?

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Les débat dans les fédérations

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Faire du PCF un outil pour révolutionner la société - Pierrick Annoot - 92

L’une des grandes questions prioritaire à traiter pour notre congrès, est celle de notre organisation, de son rôle et son utilité, pour mener la bataille des idées et rassembler pour inverser le rapport de force.

Cela pose la question du nombre de communistes que nous sommes, de la manière dont nous concevons et nous menons nos actions politiques, de la manière dont notre organisation est structurée. Cela pose aussi la question de notre efficacité dans le travail de rassemblement d’une gauche de rupture à laquelle nous aspirons.

En fait le fonctionnement de l’organisation et ses objectifs de mobilisation sont des éléments pivots pour traiter du projet et de la stratégie. Or, trop souvent cette réflexion sur l’organisation est traitée « en soi » sans relation avec les autres. Le parti étant un outil, un moyen, nous ne pouvons pas aborder la réflexion sur son évolution sans la lier étroitement à celle sur la société que nous voulons et de notre stratégie de conquête dans la bataille idéologique et de conquêtes des pouvoirs.

De notre capacité à mettre en débat dans la société française de grands objectifs politiques, de structurer la batailles des idées sur des éléments clés de notre projet, dépend notre capacité à rassembler la gauche sur un projet réellement transformateur.

Les échéances de 2017, doivent être liées aussi à cette réflexion, pour définir le rôle du parti dans la période, la méthode pour déployer notre force militante et les campagnes politiques à mener, pour être une force motrice dans la bataille de contenu à gauche. Comme disait le philosophe, « une idée devient une force matérielle lorsqu’elle s’empare des masses. »

Un parti pleinement efficace pour mener ce travail, cela veut dire aussi repenser nos directions et leurs rôles. Souvent noyées voir dépassées par l’actualité ou la répétition des échéances électorales, nous subissons parfois plus le calendrier imposé par les autres que nous n’arrivons à en décider nous-mêmes. Souvent notre CN décide en une même séance de plusieurs batailles, sans réfléchir à l’animation concrète dans les fédérations, puis abandonne les batailles lancées deux mois avant pour en changer au CN suivant.

Cela nécessite aussi de voir le parti tel qu’il est aujourd’hui. Ce n’est plus un parti avec des directions permanentes. Nos responsables de fédérations, de sections, nos militants sont eux même touchés par les difficultés de la vie quotidienne et cela à des conséquences sur le temps dont chacun dispose pour militer. Le PCF d’aujourd’hui n’est plus celui d’il y a 20 ans, pourtant force est de constater que nous employons parfois les mêmes méthodes sans réinterroger leur efficacité. D’autant qu’avec des sections sans permanents qui peuvent aller de 5 adhérents à plus de 500, les réalités et donc les capacités à s’inscrire dans le rythme des échéances sont bien différentes. Je me pose souvent cette question : comment une force militante de plus de 100 000 adhérents avec un tel réseau d’élus n’arrivent pas à peser plus dans le débat politique que des organisations qui ne dépassent parfois pas le millier d’adhérents et avec peu d’élus ?

Enfin, redonner toute son utilité à l’organisation, c’est aussi et surtout faire un véritable travail d’analyse renouvelé des rapports de classe aujourd’hui et de toutes celles et ceux qui ont intérêt au changement. C’est aussi ne jamais déconnecter la réflexion sur notre organisation à celle sur les modes d’engagements actuels et du rapport de notre classe à la politique.

Où se concentrent aujourd’hui les principales victimes de la violence du capitalisme ? Où se joue l’affrontement le plus fort entre le capital et le travail ? Comment appréhendons-nous de manière précise, les changements intervenus dans notre classe ? Comment les nouvelles formes d’exploitation du travail modifient la conscience de classe ? Comment articuler discours de classe et oppressions spécifiques pour unir tous les dominés dans une conscience et une construction commune ?

Quelle société voulons-nous ? Quelle stratégie pour la construire ? Et enfin, de quelle organisation et quel rassemblement avons-nous besoin pour cela ? Voilà bien 3 questions pour notre congrès qui ne peuvent être séparées.

 

Faire du PCF un outil pour révolutionner la société - Pierrick Annoot - 92