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Suite de ma contribution: La gauche, c'est quoi..? René Bertre - 29

La campagne 2017 est commencée.

 Un an devant nous, c'est peu, mais il est possible d' intervenir dans la bataille et pourquoi pas la gagner ? Bien sûr les conditions pour un rassemblement favorable de la gauche radicale ne sont pas encore réunies.

 L' enjeu est crucial si nous voulons changer les choses en France et en Europe, car les deux luttes n'en font qu'une.

 Dans les conditions du moment, le résultat de la prochaine présidentielle sera déterminant pour le devenir du pays. Nous n'avons pas d'autre choix que de rassembler à partir des structures qui existent actuellement et étaient à la base de la création du Front de gauche. Egalement, de bâtir une tactique électorale efficace
comme nous l'avions fait au premier tour de la présidentielle en 2012.

A la suite des Régionales, on a beaucoup parlé d'échec du Front de Gauche, de la nécessité d'envisager son élargissement. Echec électoral, oui, mais le concept qui a motivé sa création est toujours bien vivant actuellement: rassembler les forces de gauche contre la politique européenne d'austérité menée en France
par le trio Hollande,Valls, Macron, sous un gouvernement dit « socialiste ».

 L' échec du Front de Gauche ? La responsabilité est, sans excuses, du ressort de ses partenaires, quels qu' ils soient, qui n'ont pas été capables de surmonter leurs différends personnels, politiques, et d'amplifier dans l'unité la dynamique impulsée lors du premier tour présidentiel de 2012, à la suite d'une campagne, il
faut le dire, surprenante, conduite avec brio, efficacité, « tambour battant » comme celle jadis de Jacques Duclos pour ceux qui s'en souviennent. Elle rappelait aux anciens les enthousiasmes populaires des réunions d'antan. Nous avions retrouvé dans les manifestations de cette campagne le drapeau rouge de
la révolte, le poing levé des luttes et le champ du monde : L' Internationale.

 La division des partenaires du Front de gauche au cours du quinquennat hollandais n' a pas contribué à renforcer notre crédit auprès des masses populaires. On peut dire que nous avons perdu quatre années qu'il faut maintenant rattraper, si on le peut, car à un an d' une présidentielle et des législatives, cette division
est toujours visible. Nous sommes dans l'obligation de la surmonter.

 Comment envisager reconstruire la gauche ? Refonder l'espoir disparu ?

 Le 11 janvier dernier, paraissait dans une tribune du journal '' Libération '', un appel présenté par une trentaine de personnalités portant sur l'organisation d'une « primaire des gauches et des écologistes » afin de ranimer le « débat politique » et « faire de la prochaine élection présidentielle, la conclusion d'un débat
approfondi passionnément désiré et attendu dans le pays », condition pour qu'un « candidat représente les forces de gauche en incarnant le projet positif dont la France a besoin pour sortir de l'impasse ».

 Dans l'opinion publique, cet appel se présente sous l'apparence d'une solution logique. Sans être favorable à des primaires, dans les conditions du tournant historique auquel la gauche radicale et le parti sont confrontés, nous l'avons dit: « La porte n'est pas fermée ». A gauche, pour le moment, les appréciations sont
diverses. L' opinion publique pense que cela peut être une bonne chose mais dans quelles conditions ? Ce peut être aussi un outil de division. Un comité d'organisation s' est mis en place le 11 janvier, en dehors des partis, avec l' ambition de « changer les termes du débat et les règles du jeu » pour l'échéance 2017. Un premier échange informel s'est tenu fin janvier pour un tour d' horizon des positions de chacun. Un autre prévu mi-février. Le 3 février, une réunion publique à la Bellevilloise, dans le XXème arrondissement, organisée par le Comité d'organisation avec 700 personnes n'a rien donné de positif que de faire ressortir
l'idée majoritaire qu'il n'est pas possible de reconduire Hollande. Nul besion d' une réunion publique pour en arriver là! Que penser de certaines suggestions? Par exemple Thomas Piketty: « Il n'y a pas d'exclusive, de Hollande à Mélenchon, de Macron à Clémentine Autain » et Cohn Bendit, notre révolutionnaire de 68, vantant « ...les coalitions d' idées ...la gauche, le centre et la droite »?

Alors, quel avenir pour cette proposition de primaire de '' toute '' la gauche? D' abord, '' être de gauche '', '' la gauche en France ''… c' est quoi?

 Il est nécessaire d'éclairer ce concept vague. C' est utile pour guider le sens de nos luttes à venir, aussi pour nous de répondre à la question posée par la ''primaire des gauches '' pour une participation qu' on nous propose. Etre de gauche? Nombre de nos militants et dans l'ensemble le public s' interrogent sur ce sujet. Seule, l' histoire peut donner réponse à la question, car toute explication est historique. Mais expliquer n'est pas comprendre mais faire comprendre, donc, avant d' expliquer, il faut soi-même comprendre. Donner une
explication sur l' essence du concept concerné oblige à produire un document particulier qui peut être proposé en annexe.

 Dans l'immédiat, il appartient aux partenaires du Front de gauche de discuter sérieusement sur la nécessité d' élargir le rassemblement vers d'autres et la société civile, de surmonter les divisions qui paralysent, et construire un programme, qui ne peut être que minimum, acceptable par tous et définir une stratégie pour gagner, ensemble, le pouvoir. En attendant de voir si l' hypothèse d' une primaire dite '' citoyenne '' aboutira à réaliser la synthèse des oppositions antagonistes des groupes intéressés.

 Comment se présentent les problèmes?

 Nous connaissons l'objectif unificateur sur lequel tous sont d'accord: dire à Hollande, ce que nous avons dit à Sarkosy en 2012: «casse-toi, pov' con!»

A partir de là, quel programme minimum?
Compte tenu des conceptions diverses des partenaires que nous connaissons., il  faut en discuter avant d'aller au pouvoir - car au pouvoir il sera trop tard d'en parler et ce seront des discordes et des risques d'échec de la gauche française. C' est un risque majeur!

 Redisons-le. L'objectif commun c'est de liquider Hollande, battre la droite et le Front national. Tous sont d' accord pour pratiquer une politique anti-austérité.

Alors, accordons-nous sur une stratégie pour y parvenir. Pour cela nous n'avons qu'un outil, le Front de Gauche. En chercher un autre, c'est possible. Mais cela servirait à quoi, un nouveau Front Populaire, un bloc de gauche, que l' on affublerait d' un nom quelconque? Comme il n' y pas d' autre solution que l' union, devoir nous est fait de recréer le lien qui a uni les partenaires, et qui a servi si bien à chasser Sarkozy que près de quatre millions d'électeurs ont sanctionné, en nous apportant leurs suffrages. Elargir cette union est impératif pour tous ceux qui contestent la politique de Hollande et s' accorder le plus rapidement possible, sur la désignation d'un candidat unique de la gauche, si nous voulons battre Hollande, la droite et stopper ou faire régresser la montée du Front national.

 Mais quel programme à proposer? Il existe déjà des bases solides avec ceux du parti et du Front de Gauche: '' L' humain d' abord '' et '' La France en commun ''. L' essentiel pour les partenaires de gauche qui se décideront d'agir ensemble : En premier, se mettre d'accord sur la lutte contre la politique d'austérité europénne appliquée en France par Hollande, Valls, Macron soutenue par la majorité du Parti socialiste. Cela veut dire quoi? Engager le combat contre les traités européens. Dès la première heure du premier jour au pouvoir, mettre l' argent des banques, l'argent public, l'argent des entreprises au service du peuple,
reprendre le pouvoir des banques et de la finance, une action révolutionnaire qui demande un parti  révolutionnaire pour réaliser un tel propramme. Pour nous communistes, c'est un premier pas dans la voie du socialisme. La bataille sera rude, féroce, car le capitalisme en Europe est aux abois et l' Europe des marchés en est le maillon faible, empêtrée dans ses contradictions insolubles.

 En fait, la lutte passerait de la phase nationale à une phase européenne.
L'exemple d' un combat ferme de notre part pourrait changer le rapport des forces en nous apportant l' appui des autres peuples, qui a manqué à Tsipras dans ses négociations avec les requins de l' Union européenne.

 En premier, le gouvernement de gauche ouvrirait le débat, en dénonçant le traité de Lisbonne, en engageant les discussions pour une autre politique européenne que l'austérité. Une initiative qui ne manquerait pas de se répercuter en notre faveur chez les citoyens des autres pays. C' est dire que nous pourrions développer un système d'alliances avec les gouvernements de pays le plus touchés par la crise, particulièrement les pays du sud.

 Il serait utile dès maintenant, d' anticiper sur ce processus au cas, très probable, où cette première avance politique serait négative. Et de préparer une autre stratégie avec les armes que nous aurons à disposition, en premier, l'appui des peuples intéressés au changement politique, un audit sur les réalités de la dette, et l'arme économique de sortie de l'euro avec les conséquences qui en découleraient. Un éclatement est d'ores et déjà programmé, qu'on le veuille ou non, à partir des contradictions présentes, sans issues, et la menace d'une ultime crise financière mondiale à laquelle la politique européenne ne pourra résister.

Quand? La question est posée.

Au Parti de se prononcer, si nous voulons entreprendre une action révolutionnaire dans ce pays. A ce sujet, les communistes doivent aussi s'interroger : Etre révolutionnaire à notre époque...c' est quoi?

 Comme nous le voyons au cours de cet aperçu de débat, le primordial est : gagner la présidentielle , PRENDRE LE POUVOIR.

 Bien sûr, le Parti communiste français ne sera pas seul au pouvoir. Des débats immanquablement auront lieu sur la méthode de gouverner, d'aborder des problèmes, à savoir l' Otan, la paix au Proche-orient, la Palestine, l'Ukraine, les problèmes écononomiques, l'écologie, et surtout la grande question constitutionnelle, la convocation d'urgence aussi de l'Assemblée constituante pour une VIème République démocratique, laïque, pacifique, égalitaire, fraternelle.

A nous de nous préparer !
Pour le Parti communiste, il est bon de définir de manière incontestable la politique qu' il soutiendra au lendemain du '' grand soir ''.

 

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