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Un parti communiste à l'offensive - Bernard Lamirand - 60

Quand nous voyons l’Etat de déliquescence de la République et de sa gouvernance, il est temps que le parti communiste français reprend l’offensive et redevienne un outil politique qui stimule dans ce pays les progrès économiques et sociaux.

Dans l’atmosphère délétère qui règne actuellement, respirer le bon air de l’idée communiste à plein poumon, c’est de nature à redonner l’envie de faire de la politique.

Le PCF peut l’incarner parfaitement et être la force propulsive à l’égard de tous les progressistes.

Un parti communiste qui a été à la hauteur des enjeux dans les grands dates de notre histoire politique, notamment à la tête des luttes pour les avancées sociales et démocratiques avec le Front populaire, puis la libération du pays en 1945 avec les acquis sociaux de la libération- dont la Sécurité sociale avec Ambroise Croizat- et en 1968 avec de nouvelles conquêtes sociales, sans oublier ses combats de la résistance à l’occupation nazi ainsi que pour la libération des peuples colonisées par les grandes puissances et particulièrement la France .

D’autres, ils sont connus, ont certainement à avoir honte de leur passé, ceux qui ont surtout participé à toutes les guerres coloniales, aux expéditions militaires en Afrique et au Moyen-Orient et dont les mains sont encore tachées du sang des peuples qu’ils ont asservi, torturé dans les guerres d’Indochine et d’Algérie par exemple.

Le capitalisme néolibéral devrait se regarder dans la glace, mais il n’en éprouvera pas le besoin, parce qu’il est génétiquement fait pour dominer et plus singulièrement quand il est menacé dans son existence à travers ses crises et surtout celle qui se déploie en ce moment dans le monde et dont les informations des places financières nous annoncent que la prochaine est proche et sera encore plus périlleuse que celle de 2008.

Alors, oui, le communisme a toute sa raison d’être aujourd’hui quand on regarde ce monde enchainé à un système qui violente les travailleurs et la planète et ceux-ci ne sont plus qu’un variable d’ajustement d’un système à bout de course mais qui dure par l’autoritarisme et les guerres qu’il entretien pour assurer envers et malgré tout sa suprématie.

C’est une bataille de classe qui est engagée entre lui et nous.

Saurons-nous permettre aux travailleurs de la distinguer et de la caractériser en tant que telle et avons-nous avec le monde du travail actuel les approches indispensables pour y réfléchir ?

Pour l’instant, c’est le capital qui est à l’offensive pour toucher au prix de la force de travail et à son renouvellement. Un capital à l’offensive pour détruire toutes notions de solidarité et de services publics et d’imposer la mise en concurrence des salariés à l’échelle de la planète.

Pour cela il lui faut détruire tout référenciel collectif et notamment se débarrasser du code du travail ou bien en faire un « règlement patronal ».

C’est une guerre qu’il mène, une guerre qui n’est plus seulement nationale mais mondiale avec des multinationales qui imposent leurs nuisances à l’ensemble des peuples et exercent un pouvoir par-dessus la tête des Etats devenus « leur carpette ».

Cela percute bien sûr le monde du travail. Ses repères sont touchés de plein fouet car dans ce combat de classe planétaire,  les travailleurs n’ont pas encore trouvé la parade et leur mise en concurrence les fragmente au lieu de les réunir.

Les communistes, dans cette crise systémique, doivent être eux-mêmes : ceux qui portent la parole en actes communistes dans la vie de tous les jours et autant dans les cités, les entreprises, les villages.

Le congrès va en discuter et il s’agit de sortir des chantiers battus.

Il s’agit de faire de la politique et nous sommes là pour cela n’est-ce-pas ? Chacun son rôle, associations et syndicats, mais nous communistes, nous devons être ceux qui ouvrent des perspectives politiques et donnent envie au peuple de s’y engager. C’est notre raison d’être.

Il ne s’agit pas de les imposer d’en haut mais qu’elles viennent ces idées communistes irradier les débats et être l’affaire du peuple.

Soyons donc des précurseurs pour libérer la parole. Eclairons ce chemin : le communisme pour réponse à l’ordre capitaliste.

Ce n’est pas nouveau, c’est vrai, mais nous sommes à un moment crucial où se pose comme jamais la question de le rendre caduc ce système de plus en plus aberrant. Alors il faut l’affronter.

Il ne s’agit donc pas d’être le nez sous le guidon quand la calamité des marchés financiers « libres et non faussés »  s’abat sur les gens ou de se mettre à l’écart quand la tempête capitaliste souffle.

Face au capitalisme, il s’agit d’aider les travailleurs à comprendre pourquoi ces crises, qu’est-ce qui conduit les marchés financiers à être détruire autant de capacités humaines et matérielles .

Certes, il n’y a pas de recettes magiques mais simplement des choses très précises qu’il faut connaitre comme celle de la nature de cette crise et de ses causes.

D’abord, n’ayons pas peur de dire que le refuge dans la dénégation, l’abstention, le bouc émissaire, ne font que retarder l’examen des contradictions béantes du système qu’il s’agit de faire éclater au grand jour.

S’il faut donc dénoncer, il faut surtout proposer, et le faire dans le monde d’aujourd’hui et pas en restant à ce qui a existé et qui n’est plus. La vie au travail est pleine de changements, la révolution numérique nous oblige à être devant et pas derrière.

Le faisons-nous ?

L’abaissement social, la misère qui en résulte pour une partie grandissante de nos concitoyens, la crise morale qui nous secoue, le chômage et la mal vie sont certes perçue par les français, mais en voient –ils ce qui en sont les véritables instigateurs et l’idéologie dominante n’est-elle pas là pour se charger de détourner ces conséquences à travers le racisme, la xénophobie, l’immigration, le cout du travail, le chacun pour soi etc.

Toute une litanie pour empêcher les travailleurs de s’unir et d’agir pour des solutions nouvelles en contradiction avec celles actuellement en cours, ne serait-ce que de mettre en évidence le coût du capital comme contraire au développement humain.

Les inégalités sont criantes et les privilégiés de la fortune n’ont plus peur de s’afficher et même de provoquer quand 1% de la population de la planète détient aujourd’hui près de la moitié de la fortune mondiale et bientôt ce 1% détiendra autant que les 99% réunis.

Le Front national n’est-il pas un moyen populiste et fasciste que ce système utilise pour empêcher toutes perspectives progressistes. La social-démocratie libérale par son adossement aux politiques libérales et sécuritaires en accentue les effets néfastes.

Alors, nous devons faire du communisme, bien sûr appuyer toutes les luttes qui se veulent défendre les acquis menacés mais notre rôle n’est-il pas de labourer plus en profondeur  et de tracer de nouveaux sillons ?

Tout est parfaitement intégré dans la crise systémique du capital et nous assistons parfois impuissant devant les moyens mis en œuvre et notamment l’utilisation de la révolution informationnelle à son unique profit alors qu’elle peut être une arme nouvelle contre les menées du capitalisme.

Que faisons-nous pour retourner ces outils nouveaux en notre faveur ?

Notre projet ne doit donc pas ignorer à quel point ce système a fait son temps et qu’il s’agit maintenant de le démolir pan par pan.

D’abord de quoi le capitalisme est-il le nom ?

C’est le profit au détriment de ceux qui produisent les richesses, nous le savons..

Il est nécessaire donc de s’attaquer à la racine du mal : la finance et les grandes banques qui n’ont plus de patrie depuis bien longtemps et exercent une dictature de l’argent comme jamais le monde en a connu.

Notre projet doit en parler et en débattre avec le monde du travail et les populations de comment faire en sorte que les richesses provenant du travail ne soient plus entre les mains de profiteurs et des spéculateurs.

L’argent ne doit plus aller à l’argent et notre discours de dire « l’argent existe, puisons dedans » mérite plus qu’un slogan : il a besoin de montrer que chacun et chacune peut intervenir sur sa destination là ou il est, là où il travaille ou vit en retraite, là où il a son compte bancaire etc.

Les banques et les institutions financières doivent être contrôlées et tenues par ceux qui créent les richesses et non par la dictature des marchés financiers.

Quand je dis l’argent ne doit plus aller à l’argent, il s’agit de faire en sorte que le robinet ne coule plus vers les lieux de profits financiers et vers les dividendes. Le robinet doit couler vers les salaires, une sécurisation de l’emploi et de la formation, par la réduction du temps de travail à 32 heures et vers les investissements créatifs d’emploi etc.

La prise en compte peut être grande si nous rendons cela populaire auprès des travailleurs et en particulier auprès de la jeunesse très précarisée aujourd’hui.

Alors oui un projet communiste et pourquoi pas un manifeste qui marque notre retour communiste comme la force qui compte, qui débat et qui s’attaque sérieusement aux racines du mal capitaliste.

Donc un parti communiste qui fait de la politique et réinvesti des champs quasi abandonnés tel celui de l’entreprise où seul le patron fait de la politique : la sienne.

Un parti communiste des lieux de vie et de travail.

Un parti communiste qui travaille au rassemblement de ceux et celles qui vivent de leur travail salarié qu’ils soient ouvriers, techniciens, employés, ingénieurs et ceux mis de coté par la crise et notamment cette cohorte immense de chômeurs, de précaires, de petits boulots allant pour certains jusqu’à leur propre auto-exploitation comme auto-entrepreneurs.

Alors, cette crise que nous vivons depuis déjà des années doit être appréciée pour ce qu’elle est : la crise systémique du capitalisme authentifiée dans la suraccumulation-dévalorisation du capital que Marx a si bien décrit, du social libéralisme accompagnant toujours plus le capitalisme dans les ténèbres du système, du FN allié du capitalisme dans toutes les crises et les emballements du système ou encore d’un syndicalisme d’accompagnement chargé d’acter les reculs sociaux au frais du monde du travail et de la création.

Alors si nous faisons cela, nous serons utile à notre peuple et celui-ci saura apprécier que les communistes ont quelques choses de neuf à leur présenter y compris dans cette période des élections présidentielles propices pour valoriser nos idées y compris avec notre propre candidat.

 

 

 

 

 

 

 

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