Les congrès du PCF

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Retour arrière - Jean Landais - 44

 

Encore une question de vocabulaire…

Sans vouloir coller à la « propagande » de l’époque, je nous invite à nous replonger à « nos » débuts …

 

EXTRAITS DE LA BROCHURE « ADHÈRE AU PARTI COMMUNISTE ! »

Septembre 1925

Le contexte historique :

Septembre 1925, le gouvernement Caillaux prépare le budget pour 1926. Les dettes de guerre sont énormes :

- à l’intérieur, ce sont 300 milliards de francs-or (bons du Trésor, emprunts divers, que l’Emprunt-or, lancé il y a peu, ne réussit pas à rembourser) ;

- à l’extérieur, les dettes interalliées, contractées auprès des Etats-Unis et de

l’Angleterre, vont coûter 3 milliards d’impôts nouveaux ;

- la guerre coloniale au Maroc et l’intervention en Syrie (déjà !) exigent encore 2

milliards d’impôts supplémentaires.

Le budget 1925 était de 34 milliards, Caillaux l’a déclaré truqué : des dépenses

comme les pensions, les PTT, etc. ont été omises sciemment, des recettes fictives

ont été incluses. Pour le budget de 1926, réputé en équilibre, 3 milliards de recettes

nouvelles sont inscrites, soit au total 7 milliards d’impôts nouveaux.

 

« Où va la France ? »

« Dans les informations de la grande presse, dans les déclarations des politiciens, il n’est question que des finances du pays (impôts, dettes nécessaires) Toutefois on maintient un optimisme de commande, on dit que nous allons avoir un budget sain et bien équilibré, qu’on va nous accorder des facilités de paiement, que les perspectives sont bonnes et qu’en somme, tout va s’arranger. »

 

« L’avenir de la France capitaliste » 

« La France n’est pas isolée dans le monde. Elle achète et vend aux pays étrangers.

Mais un pays peut posséder de grandes usines perfectionnées, un sol fertile, un

sous-sol riche, s’il manque d’argent, il est comme un organisme privé de sang ; en

lui, la vie, c'est-à-dire la production et l’échange des marchandises, s’arrête

lentement. Il y a un an l’Allemagne a connu cette situation tragique. Aujourd’hui la

France va l’éprouver et d’autant plus durement que sa puissance industrielle est

bien inférieure à celle de l’Allemagne (souligné par moi, JL) »

 

La vie chère, la hausse croissante des prix, font dire au Quotidien : « demain, c’est la

grande pénitence qui continue. Prenez garde ! » et l’Information financière poursuit

« Les directives de Londres et de New York ont pour objectif de préserver les

marchandises anglaises et américaines de la concurrence des marchandises du

Continent, d’assurer à leurs propres banques une suprématie lucrative en leur

ménageant le monopole de la création et de la distribution du crédit dans le monde, de fortifier ainsi leur hégémonie tant financière que politique »

 

« Où sont les travailleurs de France ? Comment nous défendre ? Comment

attaquer ? Comment vaincre ? »

« Défendons-nous dès aujourd’hui ! Il faut faire de la politique ! (souligné par moi, JL) La véritable politique des travailleurs consiste avant tout en l’étroite union de tous les exploités. Travailleurs organisez-vous ! Des travailleurs sans Parti Communiste, c’est un corps sans tête, un jouet, un automate entre les mains du capital. »

Camarade, adhère au Parti ! »

 

 

 

Mes remarques :

Evidemment, ces extraits sont fortement « marqués », historiquement  et politiquement :

Le Parti vient de connaître une crise sévère d’affrontements. En question « la bolchévisation ». A la fin 1924, le PC (selon Zinoviev) c'est " 20% de jauressisme, 10% de marxisme, 20% de léninisme, 20% de trotskysme, 30% de confusionnisme » (sic !).

Une grève lancée par le PC, avec comme mots d'ordre la lutte contre la guerre du Maroc et de Syrie, les impôts Caillaux et pour l'augmentation générale des salaires arrive à regrouper 900.000 ouvriers dans le pays. La grève est marquée par des incidents violents ; l'enterrement d'un militant du PCF sera suivi par 100.000 personnes.

Mais :

Les travailleurs intellectuels sont totalement absents de cet appel à adhérer, car ce n’est pas une préoccupation première :

  • l’organisation est avant tout basée sur la cellule d’usine,

  • le Parti Communiste doit « avoir une base idéologique pour mener ses campagnes afin d'arracher les ouvriers, les paysans et certaines couches de la petite-bourgeoisie (nb : dont les intellectuels) à l'influence des partis soi-disant de gauche », (souligné par moi, JL)

 

Ma conclusion pour aujourd’hui :

 

Pour dépasser le tournant de la vie qui isole et rassembler au mieux, pour des « communs d’humanité », les énergies disponibles, les capacités multiples et les créativités encore à découvrir, affirmer le besoin de radicalité, le reconnaître et l’appuyer au sein des mouvements sociaux, c’est l’appel aux citoyens à se rassembler, sous toutes les formes – associatives, locales, etc. - qu’il faut (re) lancer.

 

Pour ouvrir un chantier idéologique et organisationnel fondé sur le rassemblement et la lisibilité, remettre l’Education, la Formation, la Culture au cœur de la lutte des classes, promouvoir une économie décentralisée et distributive, c’est la tâche à laquelle le « Projet pour la France » s’est déjà attaqué, elle est à finaliser avec comme objectif d’en finir aussi avec le productivisme.

 

Pour porter un projet de transformation sociale pour le plus grand nombre, renouveler l’envie de prospérité collective, faire fructifier l’envie d’un autre monde et passer à la revendication de changement radical du pouvoir politique, c’est au renouveau du programme L’Humain d’abord qu’il faut inviter tous nos partenaires.

 

 

NB : La brochure citée est un 24 pages, 20X13,5, avec des illustrations assez simplistes signées « NL 25 » ; elle comporte un bulletin d’adhésion à adresser au Parti Communiste 120 rue Lafayette. Paris.

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