Les congrès du PCF

Dans cette contribution-ci je m'en tiendrai au deuxième des thèmes mis en débat, plus particulièrement l'élection présidentielle.

Je partage entièrement l'idée qu'il faut œuvrer à la construction d'une candidature de large rassemblement de toute la gauche, étant entendu que Hollande, tournant le dos délibérément à celle-ci, doit être considéré comme exclu du choix et donc du processus. Ne laissons aucun espoir de "rattrapage" à celles et ceux qui, au PS notamment, hésitent encore à accepter cette évidence. Qu'elle leur soit douloureuse, que la déchirure à laquelle elle va nécessairement les conduire leur fasse peur, on peut le comprendre, mais nous ne pouvons pas, nous n'avons pas le droit de laisser cette question en suspens.
Le ou la candidat-e à la désignation de laquelle nous devons travailler devra être une personnalité de rassemblement reconnue effectivement comme telle par le peuple de gauche dans sa diversité. Pour de multiples raisons, cette désignation va être difficile (quelle qu'en soit la procédure), mais je pense néanmoins que c'est possible. De toute façon, cette démarche est la seule pouvant porter à la Présidence de la République une personnalité progressiste. Si nous acceptions dès aujourd'hui le cadre d'une bipolarité Hollande-Mélenchon, nous subirions une montée irrépressible du "vote utile", nous irions vers un désastre pour la gauche et la démocratie. Aucun volontarisme ne serait capable d'y faire face.

Alors, commençons sans tarder à travailler et débattre le plus largement possible, sans aucune exclusive, sur l'essentiel, c'est-à-dire le contenu d'une politique vraiment de gauche. Il s'agit de se mettre d'accord sur ce que cette notion peut recouvrir aujourd'hui. La référence aux valeurs de notre République (la liberté, l'égalité, la fraternité) a toujours été le ciment des grands rendez-vous historiques de la gauche avec notre peuple. Cette référence reste centrale et opérationnelle, à condition bien sûr de donner à ces valeurs un contenu actuel, concret, populaire, ce qui est synonyme de ruptures avec les politiques qui nous enfoncent dans la crise. Cette approche redonnera au clivage gauche/droite toute sa pertinence et appellera à la combativité sociale et citoyenne, condition irremplaçable du succès. Il est vrai que tous les progressistes ne se reconnaissent pas dans le terme de "gauche". Laissons les donc se nommer comme ils veulent et invitons-les aux débats.

Les idées ici formulées, aussi bien celles pour la démarche que pour le contenu, sont partagées par nombre de militants et bien au-delà, mais elles ne valent que si le peuple de gauche s'en empare réellement car c'est lui qui détient la clé. Elles nous appellent donc à un travail politique "de masse". Je suis intimement convaincu que d'ici au début 2017 nous pouvons déplacer le curseur jusqu'à gagner, contre les Hollande-Valls et  Macron, la bataille de la gauche.