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Débat n°5 : quelles pratiques militantes pour améliorer notre action ?

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Revoir notre communication - Benjamin Lécole - 60

La communication politique, la propagande comme disent les anciens, n’est pas une communication comme les autres. Si elle suit aujourd’hui les règles techniques issues d’une forme de marketing dévoyé, si elle s’est décrédibilisée dans les errances de la « people-isation » du politique et de l’instrumentalisation « émotionnelle » confinant à la « pulsion médiatique », il n’en reste pas moins qu’elle dispose encore d’un potentiel de conviction fort.

Pourquoi ? Parce que les français, même s’ils n’aiment pas les hommes politiques, aiment profondément la politique, les idées, le sens de l’action politique.

 

  • Quelle stratégie de communication ?

Aujourd’hui, faute de stratégie de communication globale, nous en sommes réduits à une communication du « coup » ou de « l’objet ». C’est-à-dire que nos techniques de communication se réduisent à des « moments » ou des « fonctions » suivant les besoins émis par tels impératifs ou structures du Parti. Ajoutons à cela une organisation politique territoriale et/ou sectorisée, il est difficile pour le quidam d’identifier une cohérence globale de nos adresses.

De plus, une des difficultés principale de la communication politique, c’est qu’elle est politique. C’est-à-dire qu’il est difficile pour une organisation politique – dont l’apanage est le discours – de se laisser enfermer dans des carcans qui la détournerait de « ce qu’elle souhaite dire », et pire, ne lui laissant pas la marge nécessaire à « l’adaptation » ou au « changement » de son discours. Bref, le problème de la politique c’est qu’il s’agit « d’un objet vivant ». Le problème est-il pour autant insoluble ?

Il le restera sûrement si nous ne cherchons pas à distinguer, à séparer les différentes « fonctions » à traiter, avec le souci d’une identité globale. Et, bien sûr, d’en attribuer à chacune des outils et des temps spécifiques qui permettrons leur intégration réciproque.

  • Les temps long : Identité/Histoire (passé/récente)

Il s’agit de la base de notre stratégie. Suivant les orientations définies à un congrès, la direction nationale devrait pouvoir définir et identifier la commande de communication sur laquelle « assoir » les autres dispositifs. Il s’agit là, si on en revenait à une communication des années 90, d’identifier une forme de signature, mais qui se déclinerait de façon minimale sur l’ensemble de nos communications (signature/base-line/traitement) ou qui trouverait des éclairages dans des campagnes spécifiques (message complémentaire) ou qui ferait l’objet de campagnes spécifiques (message principal). Depuis le derniers congrès, nous aurions dû pousser ce travail sur « le communisme de nouvelle génération », en y intégrant ce qui est nécessaire à la diffusion de tout message : installation/persuasion/adhésion.

Pour en revenir à une contribution précédente (1/4), la proposition politique minimale pourrait être de définir à qui nous nous adressons (« les dépossédés »), ce que nous sommes (« les révoltés, ceux qui disent « non » »).

Il serait également bon de réfléchir au changement de nom de notre organisation. Aujourd’hui les « gens » ne veulent pas avoir à faire avec un « parti » (bien que leurs existences demeurent) : ils veulent s’adresser à des individus. Pour montrer que nous sommes en phase avec notre époque, fier de notre identité et plus inclusifs, pourquoi ne pas appeler notre organisation « Les communistes ». Nous sommes « Les communistes ».

  • Les temps intermédiaires : Visée/Projet

Nous pourrions considérer ces temps comme « longs » mais la visée et le projet demandent plus de souplesse parce qu’ils sont à la fois tributaires des contextes politiques et des avancées ou innovations nécessaires à leurs amendements. Ils disposent des mêmes traitements que les temps longs, avec des articulations fortes sur les temps courts ou les campagnes de mobilisations dites de « réactions » ou « électorales ».

Dans le temps, et pour revenir à la contribution (2/4), la proposition politique minimale pourrait être de dégager quatre grands identifiants « projet » : « L’Europe à la carte », « la démocratie pour tous, partout », « l’économie de l’utile » et « la liberté de l’information ».

Egalement, et comme pour les élections, il faudra y ajouter une dimension temporelle et associative afin de crédibiliser les conditions de leurs réalisations (contribution 3/4). L’ensemble des communications politiques « réussies » se sont évertuées à lutter contre l’impuissance du politique : « Yes, we can ! », « Podemos ! », « Le changement, c’est maintenant ! », et à notre mesure « Prenez le pouvoir ! » vont tous dans ce sens. Imaginons ! Pourquoi ne pas cherchez dans le sens « Avec vous, nous le ferons ! » ou « Nous, nous le ferons ! » (association+temporalité).

  • Les temps spécifiques (temps courts) : les élections

Les élections sont des actions de communications à inscrire dans les deux temps précédents suivant deux dimensions spécifiques : la gestion de la question de l’ouverture et du rassemblement (voir stratégie politique) et la gestion des spécificités territoriales et/ou politiques (voir tactique politique).

Les dernières élections (après 2012), nous ont montré qu’il n’était pas aisé de donner de la visibilité à une stratégie globale quand des questions de tactiques venaient la contredire.

Une partie de la solution pourrait venir de la communication, - même s’il est souhaitable que la solution soit d’abord politique - : illustrer la stratégie comme étant la généralité et la tactique comme l’exception, avec deux traitements complétement différents et une adresse calibrée (« c’est l’exception qui créée la règle »).

Cependant, la question du rassemblement est une difficulté des plus complexes et en ce moment l’échec est plus que prévisible. Il conviendra donc de mettre en place des dispositifs de « communications de crise » afin de s’en prémunir.

  • Les autres temps courts : mobilisations/rendez-vous annuels

Ces temps sont des actions de communications en tant que tels à inscrire dans les temps précédents (vœux, campagnes de mobilisations, manifestations, université d’été, Fête de l’Humanité, etc…).

 

  • Quel opérationnel ?

Stratégies, Techniques, budgets, outils, temps, compétences sont à préciser pour l’ensemble des actions à mettre en place par le Directeur de la communication du PCF suivant des plans de communications détaillés et étudiés à minima par le Comité exécutif.

Malgré tout, ce secteur ne fera pas l’économie d’une remise à plat de la politique de publication du Parti communiste français, ainsi que la plateforme web. Une réflexion d’ordre général devra sortir les différents outils de cette utilisation en « coup » ou en « fonction », quitte à bouleverser quelque peu les habitudes des secteurs ou des fédérations.

Avant toute refonte du secteur communication, il serait souhaitable de faire un état des lieux des compétences et des outils utilisés. Et à l’avenir, des mesures qualitatives et quantitatives des impacts des différentes actions devront être mises en place.

 

  • Boite à idée numérique

Un nouveau projet ne peut se faire sans la mise en place d’un cahier des charges écrit en coordination avec les secteurs moyens et communications. Les tendances sont à la simplification et à des entrées « usages », voir « comportementale » des utilisateurs. Egalement ces plates formes intègrent de façon plus poussée les réseaux sociaux existant via le développement d’applications.

Sans trop préciser, et en reprenant les premiers éléments énoncés en filigrane de cette contribution, nous pourrions identifier quatre grandes entrées : Communication générale / Action : communication projet / Action : ressources militantes / Histoires passées et présentes des conquêtes progressistes.

En parcourant différentes contributions il apparait également nécessaire de développer une plate-forme d’échange des expériences militantes et un « linkedin » du PCF.

 

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