Les congrès du PCF

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IL faudra choisir : ne nous trompons pas ! - Gaby Comets - 40

Quelqu’un que la plupart d’entre nous avons bien connu affirmait la veille de l’élection présidentielle de 1981 : «  ou bien le PCF fait un bon score à cette élection et notre société changera ou bien ce score sera mauvais et nous ne changerons rien ! »

Résultat : 15% des voix ! Un mauvais score !

En dépit de ce score qui était une grosse alerte, nous avons continué sans jamais chercher à comprendre, à analyser et prendre les décisions qu’imposait cette situation …quelques fois à la marge pour ne rien changer….

Dèjà, quelques années auparavant où la social démocratie « flambant neuve » nous callait sous son joug, nous observions une certaine érosion dans le mouvement syndical de lutte….depuis les années 1975…

Sans discours ni trompettes, la classe ouvrière perdait confiance et pas à pas retirait son soutien au parti de classe : le PCF.

Jamais nous n’avons pris en compte cette désaffection, au contraire, nous avons poursuivi dans la course infernale derrière la social- démocratie…

Jamais nous n’avons pu ou voulu analyser les causes de cette désaffection.

Aujourd’hui ça fait mal d’entendre ces estimations qui portent à 70% le pourcentage du peuple de la classe ouvrière qui ne vote plus !

Sans doute est-ce un peu limite l’argument dont personnellement je ne doute pas et pour cause j’étais ouvrier moi-même ; cette alliance contre nature avec la collaboration de classe nous a été mortifére.

J’ai encore le souvenir de ces camarades à cette époque qui à l’heure de l’actualisation du programme commun, disaient : « Plutôt que de voter pour des gens qui nous annoncent réduire les mesures sociales du programme commun, je préfére voter pour la droite  car nous perdrons nos forces dans une illusion ! »

Avaient-ils tort, avaient-ils raison, le fait est que la force politique sociale principale qui nous était donnée pour peser dans le débat national a perdu à chaque consultation du poids et nous a conduit aux 1.95% de MGB .

En 2016 comme en 1981, en faisant campagne pour les élections départementales, au cours de mes échanges avec des électeurs, j’en ai retenus deux particulièrement significatifs :

1) Je rencontre un gars que nous mobilisions autrefois pour les campagnes communistes. J’échange d’abord sur nos anciennes amitiés, puis je lui tends mon journal dont il lit les titres rapidement. D’un geste déterminé, il me rend mon journal en me demandant de le donner à quelqu’un d’autres car me dit-il, au premier tour vous allez faire semblant d’être communiste pour mieux vous coucher avec les socialistes au second ! Il m’a été impossible de le rapprocher à nouveau pour échanger.

2) Dans un immeuble je rencontre une dame à qui je remets le même journal . Elle me répond, Monsieur je vote Front national. Bien sûr j’engage un échange interrogateur pour comprendre sa position. Son discours est le suivant : « J’étais communiste en région Parisienne, quand j’ai vu notre soumission à la social démocratie dans les années 80, j’ai compris que c’était foutu pour nous. Il n’y avait rien de bon à en attendre. J’ai donc quitté le parti communiste qui ne m’a rien demandé ni pourquoi ni pourquoi pas. Et vous êtes le premier communiste qui depuis cette date me parle et me pose des questions ! Je sais qui est le Front national mais ma déception et ma colère sont trop forts pour que je change d’avis !!!!! »

Durant l’été 2016, avec un camarade nous parcourions les escaliers des immeubles pour offrir des billets de souscription pour notre fête départementale. C’est fou ce que nous avons entendu contre le parti socialiste… ce qui ne laissait augurer rien de brillant pour les consultations électorales suivantes que l’on a pu vérifier. Car dire non aux socialistes soit, mais comme nous sommes pieds et mains liés avec eux , nous plongeons aussi !

Mon humble avis : tant que nous ne reviendrons pas à nous exprimer de manière indépendante de tous les autres partis, y compris du parti socialiste, et tant que nous refuserons de mettre en œuvre la démocratie pour prendre position sur ces élections à deux tours, nous en serons réduits à constater notre chute qui se confirme à chaque consultation .

L’arrivée du Front de Gauche voila bientôt dix années a créé un espoir, qu’on le veuille ou pas, avec en plus un candidat audible comme celui que nous avons eu aux présidentielles passées , manifestant clairement sa volonté de s’affirmer comme une force indépendante de tout. Ceci a modifié la donne passant de 1.95 % à plus de 10% .

Hélas, c’était sans compter sur ce puissant courant, interne au PCF , où dominait la lutte des places qui écrasait la lutte de classe et où tous les dénigrements, les coups de jarnac se sont multipliés pour casser cette bonne idée du Front de gauche qui ne demandait qu’à vivre et qu’à développer le PCF comme nous l’avons vécu dans ma propre cellule avec de nombreuses adhésions de plus. !!!

Le résultat de cette casse a été la suivante : de + 10% aux présidentielles nous approchons à nouveau les 1.95% de MGB avec nos 3.41 % aux régionales !!!!

Et en prime, dans toutes les consultations , selon que les candidats présentés étaient clairement Front de Gauche le score était positif, mais lorsque les candidats étaient associés aux socialistes et soudainement déclarés Front de Gauche, la chute a pu atteindre jusqu’à près de 60% des voix sur les élections précédentes ! Exemple : dans un quartier populaire de ma ville (+ de 20 000 habitants) élections municipales avec une vraie liste Front de gauche : 50 voix. Puis aux départementales avec encore des candidats vraiment Front de Gauche = 49 voix. En revanche aux régionales suivantes avec une tête de liste adversaire résolu du Front de gauche public  = 22 voix !

C’est à nous de le dire : voulons-nous l’association définitive et notre intégration à plus ou moins long terme dans le mouvement de collaboration de classe ou alors revenons-nous à un PCF voire un Front de gauche indépendant et porteur des espoirs du peuple à notre place toute notre place ?

Telle est une des réponses que notre congrès se doit d’apporter afin, soit d’entendre le peuple et se donner les moyens de porter ses problèmes soit de libérer les forces qui s’épuisent dans des combats perdus d’avance à vouloir faire perdurer ce capitalisme sauvage, cet état de guerre permanent dont la social démocratie nous a déjà montré le chemin en d’autres temps  et contribuer à favoriser la montée du Front national  ?

Comets Gaby cellule de Dax-Ville 40

 

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