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Enjeu de notre Parti : participer à la reconstruction du lien social dans les zones rurales isolées - Shirley Wirden (75), Alexis Bouchou (41), Dorian Mellot (18)

Enjeu de notre Parti : participer à la reconstruction du lien social dans les zones rurales isolées

 

Qu'est-ce-qu'une zone rurale isolée ? Une zone rurale isolée est désertée par les services publics dans leur ensemble : transports, santé, culture, éducation... Médecins, écoles, théâtres et musées, tout semble disparaître...

 

Le cercle est vicieux : les services ferment par manque de « fréquentation » et on ne vient plus s' installer dans ces zones par manque de ces services. Les écoles qui ferment et les médecins surchargés, éloignés ou introuvables sont de réelles contre-indications à l'envie de venir construire dans une zone rurale. Les campagnes se meurent. Les centres des sapeurs pompiers volontaires ferment également, mettant en danger la vie de la population rurale qui doit parfois attendre plusieurs dizaines de minutes avant de pouvoir être secourue. Afin de contre carrer la mort annoncée de certaines villages, les habitants et élus (certains) font tout pour défendre les services publics et pour redonner du lien social en créant par exemple des cafés associatifs. En luttant contre l'isolement de la commune, c'est bien contre l'isolement de la population que l'on lutte. Maintenir le lien social dans un lieu de vie où il n'existe plus ni services publics ni commerces est une bataille du quotidien. Les courses collectives sont également un moyen de lutter contre l'isolement de certaines personnes et de faire vivre la solidarité. Créer une brocante, une bourse aux livres, une bibliothèque, organiser des projections ou des concerts avec les moyens du bord, des activités festives et culturelles le week end pour les enfants, les familles ou les personnes âgées, donne une raison de sortir de chez soi et de renouer le contact avec autrui. L'absence de transports en commun est une possibilité de moins de faire vivre le lien social. Organiser des transports partagés ou encore mettre en place et développer des circuits alimentaires avec les producteurs locaux peut être une perspective écologique, économique et humaine intéressante.

 

Que reste – t -il du lien social sinon ? Que reste – t – il du rapport aux autres si ce n'est celui de l'exploitation au travail toute la journée, des tracas financiers et administratifs du quotidien à gérer et de la manipulation médiatique le soir en rentrant? Il faut bien imaginer que l'image du monde fourmillant, la représentation de la ville et de ses dangers est celle que les médias dominants veulent bien donner. La vision de la réalité est tout à fait troublée et anxiogène. On comprend mieux pourquoi 19 000 communes sur 36 000 ont vu le FN arriver en première position. On reçoit l'image dans son salon d'un monde qui bouge sans que rien ne bouge autour de soi. Le lien avec l'autre devient alors une menace, une invasion, une peur. On souhaite alors se protéger de « tout ce qu'on voit à la télé » et se maintenir dans son isolement: « On ne veut pas de ça chez nous » entendons nous souvent.

 

Il est de notre devoir d'encourager, d'aider et de participer à toutes ces résistances citoyennes, populaires qui veulent faire survivre et revivre les zones rurales isolées de France. Ce sont ces communes envers lesquelles nous devons avoir une adresse, une attention particulière. Au delà des intérêts électoraux, il s'agit bien de l'avenir de notre pays dont nous nous inquiétons. Il nous faut proposer et participer aux projets des riverains. Le lien social est politique en lui même et doit d'abord être recrée avant d'être affublée d'une couleur politique. Le principe même du débat, de la réflexion, de l'échange, de la construction collective, de la découverte doit être redessiné. De plus, il ne faut pas oublier que dans bien des communes, le maire en personne n'affiche aucune couleur politique. Il est des endroits en France où parler politique ne se fait pas, y compris en famille, y compris dans le couple. On élit un maire parce qu'on a confiance en lui, qu'on connait ses priorités, qu'il est une figure dans le village, mais on y élit plus rarement un maire sur une campagne politique assimilée à un parti. Dans ces zones, il est donc difficile de venir défendre une couleur politique parce qu'on donne l'impression de faire passer l'intégrité et l'authenticité du village au second plan par rapport à l'intérêt public. Il est donc difficilement envisageable de penser pouvoir faire une initiative politique simplement de temps en temps, sans ancrage ni continuité.

 

Ce combat est difficile pour les camarades qui le mènent cependant avec brio. Ce combat est difficile car on ne fait pas un porte à porte en zone pavillonnaire comme on fait un porte à porte en immeuble. Les codes ne sont pas les mêmes. L'ancrage dans le voisinage, la communauté est un pré requis fondamental pour avoir la confiance des habitants qui se méfient d'autant plus des politiques que les plus haut élus ne s'intéressent pas à leur quotidien. En effet, c'est bien d'un manque de volonté politique que résulte la situation dans laquelle beaucoup de communes se retrouvent. L'exigence de rentabilité prime sur la vie d'une localité, sur ce fameux lien social. La rentabilité est le fil conducteur de la pensée des politiques de droite des régions, départements et communes. Cette priorité tue des lieux de vie.

 

Ce combat est donc difficile mais il est indispensable si l'on veut sortir de l'impasse politique dans laquelle nous sommes. C'est avec sincérité que nous devons réinvestir les zones rurales isolées, les communes et villages peu habités, les bourgades, les hameaux, tous ces lieux où il fait bon vivre même si tous semble voués à disparaître et où le vote FN est trop souvent considérée comme une solution.

 

Contribution de Shirley Wirden 75 / Alexis Bouchou 41 / Dorian Mellot 45

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