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Pourquoi nous devons et pouvons gagner l'élection présidentielle. Stéphanie Loncle - 75

Pourquoi nous devons et pouvons gagner l’élection présidentielle de 2017.

 

Nous sommes la seule force politique capable d’organiser sur le plan financier et logistique une campagne présidentielle dont le candidat n’est ni François Hollande, ni Nicolas Sarkozy, ni Alain Juppé, ni Marine Le Pen. Nous sommes la seule force politique à pouvoir donner les signatures nécessaires à un autre candidat que ces quatre-là.

Dans ce contexte, il serait irresponsable que notre seul cap politique pour 2017 soit d’être les plus discrets possibles au motif que nous sommes trop « lourds », « trop encombrants » en somme. Il convient d’en finir avec l’attitude infantile qui consiste à dire : « Ouh là là, essayons de ne pas trop nuire à la montée spontanée d’une solution du peuple ». Le Parti communiste a plus à faire que de « ne pas trop gêner » « le mouvement réel qui abolit l’état actuel ». 

Ne pas agir à la hauteur de son pouvoir réel est irresponsable. La victoire ne peut pas avoir lieu sans l’investissement massif de ce qu’il y a de meilleur dans le Parti (sa jeunesse, ses idées, son réseau). Dans le même temps, nos points faibles, voire nos handicaps, sont tels (paralysie de la direction politique, désorganisation de l’action collective, réflexes de domination et de perdants, peur de la division et de la zizanie internes) que nous ne sommes pas en mesure de gagner tout seuls contre nos propres démons.

Nous avons donc besoin de montrer et de rappeler que nous sommes incontournables, d’agir comme tels et de rester absolument ouverts à toutes les initiatives stratégiques.

Cela suppose de ne pas se tromper sur Podemos et Syriza.

Ces organisations sont loin d’être ce que le Front de gauche aurait pu / pourrait encore être si le monde était plus gentil, si on passait plus à la télé, si Pierre Laurent avait une grosse voix, etc. Podemos et Syriza sont des mouvements structurés autour d’un socle idéologique stable concernant la réponse à au moins trois grandes questions  (l’Euro/l’Europe/l’austérité, la justice/la démocratisation de la société, les droits humains) associé à un pragmatisme sans limite dans la conquête du pouvoir, le tout sous le leadership incontesté d’un dirigeant, dont la modernité n’a d’égal que l’autorité. Une tête (plaisante), un discours : rien ne dépasse en dehors d’une organisation politique capable de s’emparer de la ligne et de la diffuser jusqu’à ce qu’elle... diffuse.

Rassembler réellement c’est faire l’effort de défendre une ligne solide, ce qui ne veut pas dire simpliste. Cela suppose de prendre le risque de voir émerger dans le débat une autre ligne que la nôtre. Bref, gagner suppose de prendre le risque de perdre. Ce qui reste acquis alors, même dans la défaite, c’est d’avoir rehaussé le débat, élevé le niveau politique dans le parti et dans la société. Nos pratiques de direction qui confondent le consensus informe continuellement rediscuté avec le rassemblement réel de la masse sur une ligne politique défendue par conviction nous éloignent chaque jour un peu plus de la victoire.

Cela suppose de ne pas se tromper sur la présidentielle.

En France, nous n’avons pas d’élection proportionnelle nationale : impossible de monter peu à peu au fil des élections comme Podemos et Syriza. L’élection présidentielle est devenue l’élection centrale de nos institutions, de notre démocratie, celle que l’on partage avec le peuple français. La présidentielle est devenue objectivement le principal moment de débat politique et de politisation de la société, le moment où tous les sujets peuvent être mis sur la table, sans que l’on oppose un pseudo niveau « local » ou « européen » à un niveau « national », etc. Le taux de participation des électeurs populaires ne suffit-il pas à convaincre des communistes de la nécessité tactique de s’y investir ?

Donc nous devons gagner l’élection présidentielle, c’est-à-dire que le candidat que nous soutiendrons devra être au second tour et en mesure d’entraîner, dans la foulée, l’élection d’un groupe important et renouvelé de députés et députées. Il faut en finir avec l’idée fausse selon laquelle les législatives seraient plus démocratiques et, de ce fait, davantage « notre élection » que la présidentielle. D’abord parce que le pouvoir législatif s’amenuise de facto d’année en année et donc répéter sans arrêt qu’il est le plus important ne nous fait passer que pour des enfants qui ont peur du loup. Ensuite et surtout parce que le scrutin uninominal à deux tours des législatives est un scrutin bourgeois, machiste et conservateur qui favorise structurellement les notables des circonscriptions et/ou des appareils politiques. Pour imposer notre lecture démocratique de ce que devrait être une élection législative, il faut donc gagner la présidentielle.

 

Le PCF est au cœur idéologique de la victoire car la seule ligne politique qui affaiblisse le FN est celle qui rend visibles les enjeux de classe, sur tous les sujets. Nous sommes les seuls à être capables de le faire intellectuellement (car nous sommes les seuls foncièrement convaincus que la lutte de classes dirige le monde) et les seuls crédibles historiquement pour le faire.

La campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2012 l’a prouvé doublement : la ligne de classe adoptée au début de la campagne l’a d’abord fait exister comme le principal adversaire de Marine Le Pen au point de la déstabiliser momentanément avant que, sous la pression conjuguée des médias et de l’orgueil, le candidat ne s’affranchisse du comité de campagne et change unilatéralement de ligne politique, ce qui l’a fait décrocher dans les sondages pour ne plus jamais remonter jusqu’à l’élection... et depuis.

Nous avons atteint les 10% en essayant tant bien que mal de faire tenir un discours communiste à un candidat non communiste. Nous pouvons conquérir les 7% ou 8% complémentaires pour être au second tour en faisant tenir un discours rassembleur à un candidat dont le sens de classe ne faillira pas. Un candidat qui a déjà fait la preuve de sa capacité à tenir une ligne idéologiquement communiste tout en travaillant effectivement, dans la pratique au quotidien, avec une large majorité de gauche.

Un candidat qui a fait la preuve qu’il savait et pouvait gagner une élection parce qu’un peu de réussite ne nuit pas.

Nous devons et pouvons gagner l’élection présidentielle parce que nous sommes au cœur idéologique et logistique de la victoire de 2017. Cette position de force ne doit pas nous inhiber.

 

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