Les congrès du PCF

Les congrès du PCF
Accueil
 
 
 
 

 Au nom de l'idéal qui nous faisait combattre et qui nous pousse encore à nous battre aujourd’hui. Jean-Pierre Charles - 18

Avant tout propos, je souhaite exprimer le souhait que les débats vitaux qui vont agiter le parti dans les temps prochains se déroulent sans anathèmes, sans outrances et sans outrages, sans revendications de détention exclusive de pureté révolutionnaire, sans comportements qui empêche de facto les camarades les moins à l’aise à l’oral de s’exprimer. Ce débat ne peut être « facebookisé », ou « tweeteriser » au sens des éructations parfois lues dans ces réseaux sociaux ou dans certaines réunions.

Le ton des débats et des interventions se doit donc être empreint de modestie, d’écoute, d’attention bienveillante à l’opposé de toute vérité révélée.

Même si nous nous revendiquons d’un matérialisme dialectique, historique et scientifique, cette dernière qualification se doit d’être replacée dans son contexte de création de la fin du XIXème siècle, ou le scientisme imprégnait la société tout entière. Les sciences sociales, dont la politique et l’économie, ne sont pas des sciences « dures ». Qui peut se revendiquer d’une « vérité vraie » en s’appuyant (ou non) sur des affirmations du genre « je l’avais bien dit ».

De plus, la nécessité de faire de nos débats internes des débats publics rend encore plus indispensable la qualité démocratique de ceux-ci. Comment pourrions-nous espérer rassembler en donnant un spectacle ou un sectarisme répondrait à un autre sectarisme ?

Je reviendrais plus avant sur la question cruciale des pratiques démocratiques car ce n’est pas une question formelle.

 

Tout le monde le sait, tout le monde le sent, l’accélération de la menace de disparition de notre parti n’est désormais plus une hypothèse d’école mais une possibilité que je n’ose appeler une probabilité.

La vision que nous en avons dans le Cher en est, de plus, déformée. Nous demeurons un des départements français ou la présence communiste est parmi la plus forte. Cela nous donne encore l’impression d’être un «grand parti ». Il suffit, comme je le fais souvent, de pousser la porte de nos voisins de l’Indre ou du Loir et Cher pour constater la grande solitude de nos valeureux camarades. Une solitude ressentie dans les ¾ des départements de France voire au-delà.

La qualité du travail et de l’engagement des communistes du Cher est bien sûr une cause majeure de notre « maintien à flot ».

Les choix stratégiques faits ici en termes d’alliances à gauche avant 2014 sont une deuxième explication. Jusqu’à cette période, le PCF était vécu comme le parti de l’Union, le PS avec ses tentatives, certaines réussies et d’autres ratées à Vierzon, St Germain, St Florent, etc. est le parti de la division de la Gauche. Les épisodes électoraux 2014 et 2015 ont inversé à notre détriment cette perception du peuple de Gauche.

La troisième raison est exogène et réside dans la faiblesse des mouvements démographique et le vieillissement très prononcé de notre département.

J’apporte comme élément au dossier le département de l’Indre. A la fin de la 2ème guerre mondiale, l’implantation du PCF y est globalement similaire à celle du Cher. L’Indre compte à l’époque un député, plusieurs conseillers généraux, de nombreux maires, une activité politique intense. Je ne ferais pas de différence de qualité d’engagement entre nos camarades de l’Indre et ceux du Cher. La démographie est totalement comparable, vieillissement, stagnation démographique. La seule différence réside dans les choix stratégiques différents eu égard à la question de l’Union ou nos camarades font le choix souverain depuis 3 décennies de ne passer aucun accord de 1er tour. Le Parti ne dispose plus à ce jour que d’un maire PCF, de quelques conseillers ou adjoints dans les villages. Il obtient 2,5% aux départementales, 2,1% aux régionales.

 

Dans sa contribution, François Dumon écrit, entre autre et en résumé, que l’on a tout essayé.

Et c’est bien vrai. On a jeté la dictature du prolétariat dans les poubelles de l’histoire, le centralisme prétendument démocratique est au rayon des antiquités, nous avons mis au rencard quelques oripeaux comme la faucille et la marteau. Notre chère et si précieuse « Humanité » s’est totalement transformée avec l’abandon de la notion « d’organe central » du PCF. Je le dis, parfois avec malice mais je pense avec raison, à des militants d’autres partis, le PCF est peut-être à ce jour le parti le plus démocratique de France.

Excusez-moi d’être marxiste mais tentons de rester pédagogue. Ce n’est donc pas, à mon sens, le Parti en tant que structure (fonctionnement, organisation, etc.) qui est en cause mais il l’est en tant que superstructure, c'est-à-dire production immatérielle. Une superstructure adaptée à sa création et dans ses premières années d’existence mais qui est restée rigoureusement et fondamentalement la même alors que l’infrastructure (rapports de production, force productives, conditions de production) ont radicalement changé. Je ne développerais pas bien entendu ici les considérables transformations de l’infrastructure qui ont marquées ces 100 dernières années. Le capitalisme est certes toujours le capitalisme. Il est toujours et parfois plus encore destructeur et meurtrier, il a de plus désormais une dimension planétaire faute d’être universelle.

Nous combattons le capitalisme mondialisé et hyper communicant avec une faucille et un marteau dans une 2cv fatiguée. Notre mode d’organisation, pour démocratique qu’il soit comme je l’ai dit plus haut, se déroule dans le cadre d’une organisation politique structurée dans son essence par un modèle correspondant aux rapports de production de la fin du XIXème siècle.

Il est d’ailleurs à noter que ce constat d’obsolescence est tout à fait valable également pour les autres forces politiques françaises, européennes voire mondiales sont peu ou prou dans le même cas (faible nombre d’adhérents, réduction au rôle « d’écuries présidentielles », etc.). Il se trouve que le capital a su mettre en place des formes étatiques adaptées aux différents pays qui ont su corseter longtemps l’écart entre la réalité des forces productives et les représentations politiques. C’est le cas en France de la Vème République. Le corset, ici comme ailleurs, se lézarde et est menacé d’explosion. De nouveaux partis ou formes politiques jaillissent et se développent. Si bien sûr sur le fond il n’a rien de commun entre le FN et Podemos en Espagne ou Siriza en Grèce, ces formations naissent certes du terreau de la crise économique et sociale mondiale mais aussi de la transversalité sociale de leur discours.

La 2cv PCF a longtemps emporté la sympathie d’une frange importante des citoyens par la persistance, dans l’inconscient collectif national des apports considérable de notre parti aux avancées sociales, à la résistance, au dévouement sans faille de nos militants.

Mais l’inconscient collectif étant une denrée périssable, il s’est effacé naturellement et, par constat empirique, a eu du mal à franchir plus de deux à trois générations.

Qui plus est lorsque l’enseignement de l’histoire a été réduit à la portion congrue au corps défendant des enseignants. 2 heures consacrées au nazisme en classe de 3ème laisse pantois.

Qui plus est lorsque le bilan a des versants flatteurs certes, mais qu’il comporte de fortes zones d’ombres et de dénégations institutionnelles, se transformant longtemps en déni, de certaines réalités comme celles du stalinisme, des purges de Moscou en 1936, de l’Afghanistan en 1980, en passant par des babioles à Budapest ou à Prague, de la joyeuse Stasi est-allemande au délicat Ceaucescu, des insensés Gardes Rouges aux ravagés de Pyongyang.

Tous communistes dans le conscient et l’inconscient collectif.

Un déni collectif qui fut le nôtre, tellement mal assumé et ne laissant comme seuls échappatoires, la démission du Parti pour certains, la fuite sur la pointe des pieds de militants et sur la pointe des urnes des électeurs, par millions. Pour ceux qui restent, l’espoir diffus de voir notre inconscient collectif es qualité de communistes faire de nouveau corps avec celui du monde du travail.

L’immense succès de la chanson (800 000 disques vendus) de Ferrat « Le Bilan » en 1980 chez les militants et électeurs communistes et diffusée à tue tête dans les stands de la Fête de l’Huma est signifiant. Le tout à peine 6 mois après l’interview de Georges Marchais à Moscou justifiant l’intervention soviétique en Afghanistan, et l’inoubliable «Bilan globalement positif ». Cette anecdote qui en fait n’en est pas une, est tout à fait significative de la dichotomie consciente vécue par nombre d’entre nous. Nombre de communistes et de sympathisants prenaient congés de leur propre système de représentation qui les avait construits depuis parfois si longtemps. Ils prenaient congés de la vieille dame le plus souvent sans outrance, respectueux de son passé. Mais la vieille dame avait des griffes et envoyait encore des coups de pattes douloureux et humiliants pout ceux qui la quittaient avec moins de discrétion.

Quant au monde du travail, il nous licenciait progressivement es qualité de parti des travailleurs, le PCF étant souvent vu (notamment lorsqu’il est au pouvoir municipal ou autre) comme un « système » parmi les autres : cooptation des embauches, petits privilèges divers, placement des amis ou des enfants, etc. Un ressentiment exacerbé par l’approfondissement de la crise ou de nombreux citoyens n’appartiennent précisément à aucun « système »…

Les inconscients collectifs, celui du peuple d’un côté, celui du PCF de l’autre, divorçaient mais le peuple se trompaient probablement d’inconscient. La faute aux médias.

Le Front de Gauche qui nourrissait l’espoir de nombre d’entre nous, par son aspect cartel de groupuscules inconnus, personnalisation à l’extrême, divergences stratégiques et déclarations dignes de LO ou NPA, nous entraîne dans son échec.

Les inconscients collectifs ne se recollent pas comme des pièces d’un puzzle et c’est bien la construction d’une histoire commune avec le monde du travail qu’il nous faut bâtir.

 

François, paraphrasant Lénine, termine sa contribution par l’expression « Que Faire » ?

C’est bien sûr tout l’objet de ma présente contribution.

Une contribution qui bien évidemment s’appuie sur les analyses développées précédemment.

Une contribution qui ne veut en aucun cas s’établir comme le sirop typhon des médecins diafoirus de Molière mais plus comme un modeste « vade me cum » (viens avec moi en français). Une sorte de petit guide de voyage pour un périple dont la seule chose dont je suis sûr, c’est qu’il nous faut le faire. Une boussole qui nous permette parfois de ne pas nous perdre car le périple est incertain, car le combat pour la libération humaine est sans fin. La route n’est pas tracée car il faudra la défricher et sans cesse veiller qu’une majorité de notre peuple soit d’accord pour l’emprunter.

 

François évoque la nécessité de définir quelques grands principes de valeurs socles d’une nouvelle construction politique.

Des valeurs que l’on pourrait résumer par une notion d’humanisme de notre temps. Emancipation humaine, écologisme, internationalisme, pacifisme, solidarité, laïcité.

La primauté faite ainsi au développement culturel et social au sein même de tous les process de production est, je le pense, cardinale. En effet ceux-ci ne peuvent plus se résumer au travail salarié comme nous l’avons toujours conçu et comme nous le concevons certainement encore majoritairement maintenant. Que nous le déplorions ou pas, les gens ont mis en place des stratégies de survie face aux agressions permanentes imposées par le système. L’attente du « grand soir », pour tout dire de la Révolution, a perdu toute crédibilité. De plus cette attente ne donne pas la pitance du matin. Des révolutions, il y en aura peut-être et certainement mais le progrès humain emprunte les voies que les hommes choisissent et qui ne sont, par essence, jamais prévisibles.

Ces stratégies passent parfois par la forme associative, communautaire et parfois de manière beaucoup plus informelle. Parfois totalement souterraine, parfois faisant totalement corps avec l’inégalable force de récupération du capitalisme. Facebook, « Le Bon coin », et autres sites d’échanges d’appartements, de voitures, etc. en sont de parfaits exemples.

La mobilité géographique et sociale a largement amplifié cet état de fait au point que les frontières démocratiques (communes, départements, etc.) volent en éclat qui plus est dans les zones fortement urbanisées. On habite dans une commune, on travaille dans une autre, on est au club de foot dans une 3ème, on va au cinéma dans une 4ème, ses enfants vont à l’école de musique dans une 5ème, etc. La précarité croissante du travail, l’individualisation des horaires et des lieux viennent mettre un dernier coup de boutoir. Les lieux de socialisation historiques et qui ont fonctionné depuis des milliers d’années (entreprise, village, famille, club, etc.) ont littéralement explosé.

L’humanisme moderne se doit donc d’être parfaitement transversal, fédérateur des sociabilités, des initiatives et des constructions sociales, économiques et culturelles.

 

En cela, je pense que le communisme autogestionnaire est aujourd’hui plus que jamais à l’ordre du jour.

L’autogestion a toujours fait corps avec le mouvement d’émancipation sociale y compris le mouvement communiste. La 1ère internationale ouvrière en fit même son concept principal et Karl Marx le rédige sans ambiguïté à cette occasion : «  L'émancipation des travailleurs doit être l'œuvre des travailleurs eux-mêmes », La commune de Paris est dans son essence même (il suffit de lire ses principales mesures), profondément autogestionnaire. URSS, Espagne, Yougoslavie, Algérie, Chili, Argentine, Mexique furent parmi d’autres des lieux d’expérimentation. La prédominance du léninisme puis du stalinisme et d’une conception étatique et centralisée du communisme a bien évidemment fait en sorte que le parti-pris autogestionnaire s’est retrouvé exclut de fait des organisations communistes et dans l’obligation de prospérer en dehors. A l’extrême gauche, chez les anarchistes, voire au PS qui récupère la thématique en 1975 par la publication des « quinze thèses sur l'autogestion ». Document que nous dénonçons vigoureusement à l’époque pour mieux effectuer un demi-tour acrobatique mais trop tardif puisque nous inscrivons sous l’impulsion de Philippe Herzog le socialisme autogestionnaire dans ses statuts lors du XXIIIe Congrès en 1979.

Cette nécessité autogestionnaire dotée d’objectifs de transformation sociale est à l’ordre du jour car elle répond aux besoins de notre temps.

Le monde du travail ressent douloureusement la domination capitaliste dans ses conséquences économiques et sociales. Ces conséquences ont fait naître une forte aspiration tout à la fois à l’égalité mais aussi à l’équité, à une certaine exemplarité (concept, j’en conviens qu’il faut manier avec précaution et en tous cas préciser). Aussi toute formation politique à naître devra envoyer des signes très forts en ce sens.

Mais le monde du travail ressent tout autant une forte souffrance dans sa soumission aux aliénations subtiles (ou non) des nouveaux modes de production. Des nouveaux modes qui donnent l’apparence de la primauté de l’individu mais qui, dans les réels lieux de socialisation (notamment l’entreprise mais plus généralement le travail, les services publics n’étant pas souvent de bons exemples), font subir une véritable violence réelle ou suggérée. Le monde du travail souffre des bas salaires mais aussi d’une absence de démocratie réelle.

Ainsi, la démocratie doit devenir tout à la fois un fondement, un objectif et un moyen.

En effet il ne suffit pas de se déclarer démocrate. Peu de formations politiques se déclarent d’ailleurs autre chose que démocrates.

Mais la démocratie, cela doit se prouver. Cela veut dire que, tant dans la pratique au quotidien en interne d’une force politique, tant que dans la pratique externe de ses adhérents (collectivités locales, associations, syndicats, entreprises, etc.) les militants réfléchissent de manière permanente individuellement et collectivement sur la pratique démocratique qui doit devenir une praxis, c'est-à-dire une méthode adaptée à la finalité recherchée.

 

Car la question du rassemblement du monde du travail est cardinale et ce rassemblement impose une question elle-même majeure : Que peut vouloir dire être démocrate aujourd’hui lorsque que l’on dirige ou que l’on participe à une organisation ?

En premier lieu le sens, pour ne pas dire la soif, de l’écoute et du respect de la parole des autres. Une parole qu’il s’agit de stimuler, d’encourager lorsque celle-ci est retenue. La courtoisie et la mesure dans les confrontations, la colère n’étant pas synonyme de vociférations. Quand bien même sont-elles « mélanchoniennes » et efficaces dans le paroxysme de l’insupportable personnalisation du pouvoir qu’est l’élection présidentielle sous la 5ème République.

En deuxième temps, la modestie et l’humilité sur ses propres points de vue. Cela suppose l’acceptation sans réticence de l’avis majoritaire quand bien même pense-t-on qu’il s’agit d’une erreur. L’expérience collective s’en enrichira d’autant plus. Les autres font différemment de ce que nous ferions nous-mêmes mais souvent tout aussi bien.

En troisième lieu, le sens, le goût du travail collectif, le fait d’être persuadé que « tout seul on va plus vite mais qu’ensemble on va plus loin ». Il s’agit de se donner les temps suffisants d’élaboration des décisions. Il s’agit également de savoir « passer la main » des responsabilités dans des délais décents.

En quatrième lieu, la volonté formatrice permanente vis-à-vis des autres membres du collectif, le développement inlassable de l’Education Populaire envers tous. Sans action formatrice, pas de possibilité de relève.

En cinquième lieu, la volonté d’être présent dans toutes les institutions (collectivités, administrations, entreprises, syndicats, associations, etc.) afin de peser sur les décisions et d’y exiger des pratiques démocratiques nouvelles et, le cas échéant, créer des espaces institutionnels inédits et novateurs. Il convient ainsi de sortir du débat tactique stérile et sempiternel hérité de la part de notre histoire qui assimile la gestion des institutions à la collaboration de classe. C’est précisément une des raisons d’être du PCF que d’avoir, sous l’impulsion de Marcel Cachin, conçu sa stratégie comme dialectique entre objectif révolutionnaire et participation aux institutions républicaines. Ce sont les atermoiements du Komintern puis du Kominform, renforcés par notre part anarchosyndicaliste persistante (point de vue respectable par ailleurs), qui expliquent en partie notre inconstance stratégique depuis 80 ans et notre illisibilité aux yeux du peuple de gauche. Si la commune, les départements, les régions sont institutionnellement des rouages de l’Etat, y nouer des alliances avec les forces de Gauche partout ou notre présence sera utile pour défendre le monde du travail et encourager les projets individuels et collectifs me semble primordial.

En sixième lieu, faire en sorte d’encourager les citoyens à changer les choses là ou ils sont et au plus tôt qu’ils le peuvent. Ici et maintenant. Dans sa ville, son quartier, son village, son club, son entreprise, etc. Le discours du type « ce sera réglé quand on aura un « grand » service public » est littéralement inaudible. En attendant les jours bénis des « grands changements », la participation à l’élaboration de « petits changements » est une véritable pédagogie de transformation sociale.

En septième lieu, prioriser la critique de l’infrastructure (rapports de production, force productives, conditions de production, en un mot le capitalisme) à la critique des superstructures(les partis, syndicats, etc.). Il importe que les peuples comprennent que c’est un système, le capitalisme, qui les oppresse dans son essence. Il importe tout autant qu’ils puissent par eux-mêmes discerner les partis, syndicats et autres qui sont peu ou prou les serviteurs de ce système. Nul est besoin de « bouffer du socialiste » tous les matins. « Bouffons donc du capitalisme » ce sera plus efficace.

 

Alors les bases fondamentales (non exhaustives) étant posées, quelle superstructure politique imaginer pour le XXIème ?

Personnellement, je suis plus attaché à l’avenir de nos idées et à leur efficacité qu’au PCF, en tant que superstructure, et dont je suis membre depuis plus de 40 ans.

Nous tenons tous à notre vieille maison.

Nous tenons tous à la force du mot « communisme » qui, s’il n’avait pas été dramatiquement dévoyé, eut été le mot idoine face à la crise croissante du capitalisme. (Il est d’ailleurs à noter que même les partis communistes ayant changé de noms sont aussi passés par dessus bord).

Nous tenons tous à des outils précieux comme l’Huma. Personne parmi nous n’a envie de voir tout cela disparaître. Personne n’a envie de voir les militantes et militants communistes, jeunes et moins jeunes, se trouver orphelins, dépossédés de la substance de leur engagement.

La démarche que je propose ouvre de grandes inconnues mais elle a pour mérite de ne pas liquider notre patrimoine, de valoriser les militants, et d’offrir une vraie perspective aux plus jeunes.

Il se trouve que, constitutif de l’histoire de notre pays et de beaucoup de ses progrès, le PCF ne nous appartient que très partiellement. Il appartient avant tout au peuple de France.

C’est à lui de s’en saisir, c’est à nous de lui offrir.

Aussi, je propose que sur le PCF lance en son prochain congrès, une démarche en direction de notre peuple dans laquelle il appelle solennellement à la construction d’une nouvelle force politique sur la base du système de valeurs et des principes de fonctionnement évoqués plus haut.

Une nouvelle force politique construite sans a priori de nom, de type de fonctionnement.

Une construction qui pourrait se faire par des rencontres à la base partout ou cela est possible : villes, quartiers, entreprises, lycées, fac, etc. avec des animateurs provenant du PCF ou non, sur une durée d’1 an. Ces rencontres aurait pour objet d’en appeler à la créativité des participants afin qu’ils déterminent ensemble le parti, ou plus exactement la formation politique dont ils rêvent.

A l’issue de cette période d’une année et face à un projet structuré de nouvelle force politique, il appartiendra aux militants communistes de déterminer majoritairement en congrès, s’ils acceptent d’en être et s’ils acceptent d’y léguer notre patrimoine. S’ils acceptent, il s’agira du dernier congrès du PCF mais le début d’une nouvelle page de l’histoire de nos idées. S’ils refusent, ce pourrait être aussi l’un des derniers voire le dernier sans autre perspective que notre dilution.

On m’a parfois reproché de vouloir « un congrès de Tours à l’envers ». C’est d’ailleurs le seul argument qui m’a été opposé afin de réduire ma réflexion à une régression historique.

C’est bien sûr tout l’inverse qui est à l’origine de mes propositions. Il s’agit d’une proposition de restructuration de la représentation politique du monde du travail mais dont les fondements sont, on l’a vu, totalement différents de ceux qui avaient présidés au Congrès de Tours.

 Au nom de l'idéal qui nous faisait combattre et qui nous pousse encore à nous battre aujourd'hui ».

Il y a actuellement 0 réactions

  • Sur la même longueur d'onde

    Bonjour Jean-Pierre,

    En tant qu'ingénieur Télécoms, je dirai que je suis sur la même longueur d'onde que toi, à quelques pouillièmes près sur l'interprétation de notre histoire!

    Engagé depuis 1968 à l'âge de 14 ans, ayant adhéré au PCF suite au premier tour des élections municipales en 77 où les manœuvres du PS de l'époque nous ont empêché de faire le grand chelem des grandes villes de l'Oise (j'étais à l'UEC à l'époque), j'ai quitté le PCF au milieu des années 90 déçu par le discours très politique de mes camarades responsables (avec la même situation d'ailleurs à la CGT où là je suis resté mais en militant moins).

    Devenu compagnon sympathisant du PCF, j'ai repris récemment ma carte à l'occasion de la dernière Fête de l'Humanité avec le sentiment qu'on devait et qu'on pouvait faire aujourd'hui des transformations importantes: trahison de Hollande, attitude décevante de Mélenchon, découverte de nombreux travaux très approfondis et sérieux au travers par exemple de la Revue du Projet et de la Revue Progressistes, participation aux rencontres du LEM aujourd'hui endormi et à des journées de la Fondation Gabriel Péri, autant d'éléments qui m'ont convaincu d'y retourner en lus évidemment de la nécessité de prendre en mains avec d'autres les enjeux et les défis actuels autour d'un nombre incommensurable de difficultés que nous devons essayer d'empêcher de se transformer en catastrophes planétaires.

    J'apprécie donc le travail effectué qui doit être amplifié et élargi, approprié par les personnes concernées pour concrétiser, faire des expériences et immanquablement corriger les erreurs que nous ne pouvons que commettre, toujours.

    J'adore ta contribution pleine de nobles sentiments qui rendent totalement véridiques le slogan "L'Humain d'abord" dont nous devons comprendre toute la portée en droits et en devoirs dans nos propres relations, entre camarades, avec des collègues, avec des électeurs

    Par Hervé RADUREAU, le 02 February 2016 à 14:21.

Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires.