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Débat n°5 : quelles pratiques militantes pour améliorer notre action ?

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Nous sommes Les Rouges ! Assumons-nous ! - Gautier Weinmann - 62

Nous sommes les Rouges. Pas un parti de plus, ni même une association, mais une coopérative participative permanente, ouverte à tous. Nous ne donnons pas de cartes. Nous ne délivrons pas de brevets. Nous ne déposons rien à l’INPI. Nous voulons partir du bas pour aller en haut.

Un nouveau creuset est à inventer pour reprendre l’offensive. Une autoroute existe pour un mouvement unitaire et qui poursuivrait le combat contre l’austérité et contre l’exploitation capitaliste et toutes les dominations, dans les conditions de notre temps. Il faut pour cela des hommes et des femmes insoumis, incorruptibles, irréprochables. Voilà qui soulèverait à nouveau l'espoir.

Nous ne sommes ni des voyous ni des illuminés. Nous voulons le rassemblement sur des bases nouvelles, pour permettre une nouvelle dynamique du courant d'émancipation sociale. Notre projet est d’unir les opprimés, les dominés et les exploités, d’assurer et de garantir la paix et la préservation de notre écosystème.

Nous refusons l’extrême droitisation de tout le champ politique en cours actuellement, qui contamine jusqu’au partis antilibéraux. Nous voulons retrouver le goût de la mise en commun, donner la priorité aux luttes offensives du monde du travail, avec des propositions précises, sans vaines querelles de chapelles et sans compromis.

Il y a un manque terrible et sidérant de propositions révolutionnaires crédibles dans le débat public et même militant. C’est ce qui manque de plus dans la situation actuelle, alors que des charlatans comme Tapie tiennent le haut du pavé et ressurgissent d'outre-tombe. Il n'est pas de sauveur suprême. C'est en étant collectivistes que nous trouverons une solution aux difficultés.

Il y a urgence. Le chômage ne cesse d’augmenter, tout comme la misère et la précarité. Ressentiments, frustrations, haines, désespérances et humiliations gagnent la France. Un Président élu sur la promesse de changement prolonge et amplifie les attaques contre le monde du travail.

Nous n’en avons pas le moindre doute : Hollande et Valls iront jusqu’au bout de leur sinistre entreprise. Ils ne savent pas faire autre chose et agissent en conscience. Ils ont le soutien de leur parti, un parti qui n’a de socialiste que le nom, et de leur majorité, les frondeurs étant renvoyés à la niche et priés de serrer les rangs. Il est inutile de discuter avec des responsables qui agissent contre l’intérêt du peuple et contre sa volonté. Il faut mettre toute notre énergie à leur faire échec.

Face aux résistances, ils utilisent une méthode de plus en plus autoritaire. Cela a été le 49-3 sur le projet de loi Macron. C’est désormais l’état d’urgence sécuritaire et l’union nationale avec la droite. Une union "logique", qui aurait pour but de gérer leurs créatures communes que sont les marchés financiers libéralisés, la liberté absolue d’entreprendre, le présidentialisme à outrance de la Vème République ou encore Union européenne du capital.

On ne peut se satisfaire du recul du mouvement ouvrier et progressiste traditionnel. Mais celui-ci est à prendre en compte. Ce recul transforme la lutte des classes en guerre des identités. Le Front prétendument « National », s’il rebute encore, mène la danse et impose ses problématiques. Il récolte les fruits de 40 d’alternances bidons, d'un discours relativement constant et monolithique, et d’une droitisation générale des partis. Soutenu par le grand capital et les grands médias, l’extrême droite ne fait pourtant que dévoyer les aspirations élémentaires à la démocratie, promouvant le nationalisme le plus rance et sa haine des immigrés. Ses idées prospèrent sur la peur de l’autre et la mise en concurrence générale baptisée « mondialisation », sur les pénuries entretenues dans tous les domaines (finances publiques, emploi, logement, qualité de vie etc.) et surtout sur l'absence d'alternative crédible.

Depuis 2012, nous sommes arrivés en effet au point d'orgue de l'échec du Front de Gauche. Historiquement, c’est la question du capitalisme qui a structuré le clivage droite-gauche, mais les repères sont tellement brouillés qu’on se demande même s’ils ont encore une pertinence. Tout est à recréer, à redéfinir, à restructurer. Le pire, bien sûr, doit être évité, mais comment écrire le scénario ?

Le Front de Gauche avait incarné un espoir. Il avait entrainé des pans importants de la population et de la partie la plus revendicative, notamment à l’élection présidentielle de 2012. Divisé, affaibli, incapable de proposer un réel projet de société alternatif au social-libéralisme (social en paroles, libéraux-autoritaires en actes !), chacun fait désormais le constat que cette alliance a vécu. Il est inutile de penser qu'un conglomérat de personnalités de la « gauche » puisse prendre la relève, fusse à travers une « primaire » de la « gauche ».

Voyons comment le système aime façonner des « égos », transformant le débat politique en un cirque et un concours de petites phrases. Personne n’est vacciné contre cette tendance. Nos efforts doivent donc être permanents et constants pour réhabiliter la politique citoyenne, le débat approfondi qui doit se faire projet contre projet, mesures contre mesures. C’est la manière d’élever le niveau de conscience des nôtres, les militants rouges, qui doivent reprendre avant tout confiance en eux-mêmes et prendre toute leur place.

On ne peut se résoudre à la structuration par "tiers" du champ politique actuel. On ne peut se résoudre à arbitrer entre le retour d’une droite rétrograde et revancharde et une extrême droite aux aguets. Ne parlons pas de la droite honteuse actuellement au pouvoir, qui ne peut en aucun cas recevoir notre soutien !

Un vaste chantier est devant nous. Il s'agit d'un travail de fond et de forme. Changer de devanture est certes nécessaire, mais aussi de méthodes et de dogmes. C’est une question de crédibilité et d’efficacité. Nous refusons les combinaisons politiciennes institutionnelles d’antan, dont le but est d’assurer quelques moyens et prestiges pour des bureaucrates. Dans notre combat, nous pouvons nous appuyer sur l’expérience et l'Histoire pour avancer :

- Comment ne pas voir que le P« S » et ses différents membres ont définitivement fait le choix du capital financier et de sa gestion loyale, dans le cadre d’une République antidémocratique usée jusqu’à la corde ?
- Comment est-il encore possible d’entretenir le mythe d’une réorientation progressiste de l’Union européenne, de ses institutions et de ses politiques ?
- Enfin, comment convaincre réellement nos concitoyens en renvoyant éternellement tout projet de société alternative à plus tard, sans jamais en dessiner les contours précis, avec force et audace, quitte à aller à l'encontre des courants dominants ?

Les demi-mesures des responsables de la gauche antilibérales n’intéressent plus personne. Leurs atermoiements ont fini de démobiliser tout le monde. Il faut réinventer une nouvelle culture politique. Rien de moins ! Nous refusons la marginalité et le sectarisme.

Dès 2016, donnons la priorité aux luttes, au mouvement social et populaire. Ce qui nous unit, le rouge, et plus fort que ce qui nous sépare. Nous ne sommes ni des gauchistes, ni des ahuris, ni de doux rêveurs. Alors que tout s’écroule autour de nous, que l'heure est aux remises en cause générales, il nous à nouveau bâtir pour incarner l’alternative. Il n’y a pas une minute à perdre. D’ores et déjà, nous sommes très nombreux à nous prononcer - sans surprise - pour la présentation d'un candidat ou d'une candidate rouge en 2017, et non d’un candidat rosâtre ou verdâtre social-démocrate. Une telle démarche engagée sans l’avis des adhérentes et adhérents du PCF par son seul Secrétaire national tuerait définitivement nos organisations, nos idéaux et ambitions révolutionnaires.

 

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