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Conférence Régionale / Roms : Mobiliser les moyens et renforcer les dispositifs d’hébergement d’urgence

Mercredi 21 octobre 2015, la Conférence régionale sur la question des Roms a enfin eu lieu, après de longues années de demandes réitérées en direction de l’État par les associations et de nombreux élu-e-s locaux particulièrement communistes-Front de gauche.

 

Cette demande visait à ce que l’Etat crée enfin les conditions pour que ces familles qui vivent au quotidien la précarité et la détresse voient respectés leur droits à l’hébergement, à l’accompagnent et à l’insertion. Et c’est à l’échelon régional que l’Etat doit mobiliser les différents acteurs pour que des solutions concrètes et urgentes soient trouvées.

 

Cette conférence régionale organisée par le Préfet de région Carenco réduisait déjà dans son intitulé les enjeux aux « campements illicites Roms ». Une approche qui s’annonçait peu soucieuse des réalités humaines, bien plus diverses et complexes, comme ont pu le décrire les acteurs de terrain en ouverture de la conférence, insistant unanimement sur l’échec flagrant des expulsions sans accompagnement et de leur coût exorbitant.

 

Or, les conclusions du Préfet Carenco ont pris le contre-pied total de cette discussion, limitant l’engagement de l’Etat à deux propositions minimalistes et d’une certaine manière racialistes. La première : constitution d’un groupe de travail visant à classer les « campements » entre « accompagnables » et « expulsables ». Au passage, le Préfet Carenco nie la réalité de « bidonvilles » et affirme que ce sont les Roms eux-mêmes qui souhaitent de telles conditions de vie. Les Roms constituent-ils un groupe en dehors de l’humanité, qui n’aspire pas à ses besoins élémentaires et universels de sécurité et de confort?

 

Le second groupe de travail vise la construction de solutions politiques durables sous la forme de projets sociaux. Ce qui aurait pu constituer une avancée de cette conférence a été immédiatement contredit par la condition du libre choix des collectivités à agir ou non, alors qu’il est évident que l’Etat doit agir comme moteur, construire les dispositifs d’accompagnement là où il est possible de les mettre en place ou de les pérenniser, avec l’aide de fonds européens. S’en remettre à la volonté des collectivités qui ne veulent pas des Roms est pure hypocrisie, voire lâcheté.

 

Ne passons pas sous silence les propos du Préfet qui aggravent le malaise : la mise à disposition de ses « stagiaires énarques », parmi lesquels « un Mauritanien, mais qui cogite… ». Nouveau préjugé racialiste d’un représentant de l’État ? Nous posons la question avec inquiétude.

Nous demandons que le rendu des groupes de travail se fasse sous l’autorité d’un ministre de la République et non d’un préfet sujet aux dérapages.

 

Nous exigeons le renforcement des dispositifs d’hébergement d’urgence pour tous ceux frappés par la grande pauvreté et la précarité de vie, alors que l’on fait le constat de l’asphyxie du 115 et que le Samu social est débordé. Il est dans le même temps indispensable que les moyens soient mobilisés, par exemple les 40 millions que les Régions de France s’apprêtent à rendre à l’Europe, pour des solutions durables et dignes sous la responsabilité de l’Etat et le pilotage des opérateurs sociaux de la Plateforme AIOS (Plateforme d’Accueil, d’Information, d’Orientation et de Suivi des ménages issus des campements). Une solution simple finalement.

 

Parti communiste Français

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