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36e congrès - Le texte - Il est grand temps de rallumer les étoiles

Les statuts du PCF adoptés au 36e congrès

Discours de clôture par Pierre Laurent

Journal CommunisteS n°507 - Spécial 36e congrès - 13 février 2013

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Pour faire vivre la démocratie, nous avons besoin d’innover par Jacques Guiard

La profondeur de la crise politique, marquée par une crise de confiance à l’égard des partis politiques (au point que 83% de nos concitoyen-ne-s déclarent ne pas avoir confiance en eux) ne peut que nous interpeler. La volonté de changement dans les pratiques politiques et l’exigence de démocratie constituent bien une donnée majeure de l’évolution de notre société.

Chacun de nos concitoyens aspire à être consulté, écouté, à dire son mot, à être partie prenante des décisions prises. Toutes les forces politiques y sont confrontées (la droite comme le PS) et y répondent à leur façon, souvent avec l’arrière-pensée de dévoyer cette exigence. Loin de nous surprendre, voire de nous effrayer, cette exigence ne peut que nous conforter dans notre choix de placer l’Humain au centre de tout et nous impose d’innover.

C’est ce que nous faisons en plaçant au cœur de notre projet politique et de société, la démocratie à la fois comme but et comme moyen.

Tout notre engagement, toutes nos propositions tendent à permettre aux citoyennes et aux citoyens d’être les actrices et acteurs conscients des changements auxquels elles et ils aspirent et qu’appelle le mouvement de la société.

Ainsi, notre projet de 6ème République, popularisé par les candidats Front de Gauche dans les dernières campagnes électorales, affiche-t-il l’ambition de rendre le pouvoir au peuple, de renforcer et d’amplifier sa souveraineté directe, et propose d’inscrire la démocratie participative dans la constitution.

La base commune de discussion pour notre 36ème congrès, choisie très majoritairement par les communistes, confirme notre choix : « Nous savons qu’il ne peut y avoir de communisme sans démocratie, sans que le cœur en soit la démocratie. Pour être émancipateur, un projet politique ne peut être qu’une œuvre collective à laquelle chacune et chacun peut participer » (Base commune, chapitre III, 1ère partie : « Le nouveau parti pris communiste »)

Aussi imparfaits soient-ils nos statuts actuels stipulent : «Les communistes font du développement de l’intervention du peuple, donc du progrès historique de la démocratie, l’axe majeur de leurs efforts (…) Ils entendent explorer toutes les voies de la démocratie participative pour impulser l’intervention citoyenne (...) Il s’agit d’inventer une forme radicalement neuve de pratiques politiques et de parti politique » (cf. préambule).

Encore faut-il que notre fonctionnement nous permette d’atteindre ces objectifs. Or, force est de constater que nous n’en sommes pas encore là. La participation aux Assemblées générales de section ne mobilise, au mieux, que 15 à 20% des adhérent-e-s. C’est ainsi qu’une minorité décide pour tous, ce qui constitue incontestablement un déficit démocratique dans la prise de décision et l’élection des directions.

Partant de ce constat, nous avons la responsabilité de trouver les moyens d’associer tous les communistes (y compris ceux qui, pour des raisons diverses, ne peuvent participer aux AG) aux décisions qui les concernent, tant dans le choix des orientations politiques que dans celui de leurs directions et de leurs délégués au Congrès.

Cette réflexion ne doit-elle pas nous conduire à proposer que l’élection des directions de section et des délégués au congrès départemental puisse se faire, non seulement en Assemblée générale mais également par un vote par correspondance ?

Bien évidemment, les Assemblées générales, lieu privilégié des débats, échanges, confrontation des points de vue, recherche de convergences, sont essentielles. Elles permettent de nourrir la réflexion des communistes et de maîtriser toutes les données des choix qu’elles et ils auront à faire. Elles permettent aux adhérent-e-s d’être, non seulement les décideurs, mais plus encore les concepteurs de la politique de leur parti.

Il ne s’agit donc pas de minimiser le rôle des Assemblées générales dans l’élaboration collective mais, tenant compte de leurs limites, de permettre à tou-te-s les adhérent-e-s d’être partie prenante des décisions. Dans cet esprit, nos statuts ne devraient-ils pas être aménagés afin de prévoir que, à l’issue des AG de section, un compte-rendu des débats et des orientations éventuelles qui en seraient ressorties soit adressé à tou-te-s les adhérent-e-s de la section, afin qu’elles et ils puissent se prononcer, par correspondance, en toute connaissance de cause ?

Notons que, pour des consultations aussi importantes que le choix de notre candidat à l’élection présidentielle, celui de la participation au gouvernement ou celui de la base commune de discussion pour le congrès, notre direction nationale a considéré, à juste titre, que le vote par correspondance était un bon moyen de recueillir l’avis d’un plus grand nombre de communistes. Pourquoi, une procédure qui serait pertinente pour un choix aussi fondamental que celui de notre orientation politique, ne le serait-elle pas pour désigner celles et ceux qui, demain, seront chargés de mettre en œuvre cette orientation ?

Un parti révolutionnaire tel que le nôtre peut-il se cantonner à des formes d’expression démocratique figées qui laissent sur le bord du chemin celles et ceux qui, pour des raisons diverses, ne participent pas, ou plus, aux Assemblées générales de section ? Peut-il se satisfaire d’une lecture frileuse de nos statuts, que le 36ème congrès nous invite d’ailleurs à parfaire ?

N’avons-nous pas, au contraire, la responsabilité de défricher, d’expérimenter, d’innover, afin de favoriser la participation du plus grand nombre et de permettre à notre parti d’être toujours mieux à l’image de la société qu’il veut contribuer à construire ?

 

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le 18 January 2013

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