Le PCF a été à l’initiative d’une manifestation unitaire le 29 octobre dernier à Orange contre la Convention Identitaire réunie pour défendre l’occident chrétien blanc menacé par le métissage imposé et l’islam.
Les identitaires auteurs de coups médiatiques comme l’occupation de la Mosquée de Poitiers, défendent une « identité-racine » aux marqueurs archaïques, la couleur de peau, la terre, le sang.
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Il faut s’indigner, alerter sur le danger de leurs thèses mais la dénonciation-diabolisation atteint ses limites car la référence au passé parle moins à la jeunesse et car leurs idées surfent sur la « vague marine » et l’extrême droitisation d’une droite qui déplace la question sociale sur le terrain identitaire.
Notre réponse ce n’est pas revenir à la seule question sociale, nier la différence renforce l’injustice quand les normes du groupe dominant sont présentées universelles. En menant la contre-offensive sur le terrain de l’identité, nous posons notre rapport à l’immigré, à celui qui est différent, nous redéfinissons notre projet de société.
Tous semblables car humains, mais tous différents car détenteurs d’identités multiples : c’est l’« identité relationnelle » que nous défendons, celle qui voit la différence non comme une menace mais comme une richesse, une identité qui se construit sur la rencontre, le brassage des cultures, une identité en construction-déconstruction- reconstruction.
L’extrême droite provoque le mal qu’elle prétend combattre, le communautarisme, en prônant la séparation ou l’assimilation autoritaire au nom d’une France mythique qui n’a jamais existé.
Les enfants d’immigrés veulent s’intégrer sans se dissoudre. Définissons avec eux les contours d’une société du vivre ensemble, solidaire, laïque, fondée sur l’égalité des droits, le refus des discriminations, la citoyenneté de résidence, la valorisation de la culture du métissage ?
Déclinons cette affirmation à partir des sujets qui heurtent. La laïcité pensée pour séparer l’église de l’Etat peut-elle devenir une réponse aux questions que pose la pratique d’une nouvelle religion dans une démarche interculturelle à l’opposé de la version coercitive au service de l’identité du groupe dominant ? Débattons-en à ce congrès.
Fabienne HALOUI
Membre du CEN et du Conseil National
Animatrice de la lutte contre le racisme et les discriminations
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