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36e congrès - Le texte - Il est grand temps de rallumer les étoiles

Les statuts du PCF adoptés au 36e congrès

Discours de clôture par Pierre Laurent

Journal CommunisteS n°507 - Spécial 36e congrès - 13 février 2013

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Du Front de gauche à une autre majorité par Frédéric Genevée

Depuis que nous avons décidé de construire avec d'autres le Front de Gauche, la gauche et notre parti ont repris des couleurs. Etapes après étapes, nous inventons de nouvelles formes de rassemblements, nous donnons à voir nos propositions pour une alternative politique, nous intéressons à nouveau et redonnons à la politique ses lettres de noblesse. Evidemment, cette construction n'est pas linéaire et nous devons dans chaque moment politique faire preuve d'esprit d'unité, d'imagination  ; cela ne va pas sans tension, sans frustrations parfois mais le bilan est là  : la gauche de transformation sociale compte à nouveau dans le paysage politique. Six mois après l'élection de François Hollande et d'une majorité absolue de parlementaires socialistes à l'Assemblée Nationale, il est maintenant besoin d'analyser le nouveau contexte politique et de se projeter.

LE CONTEXTE POLITIQUE ACTUEL

Les aspirations au changement qui ont conduit à la défaite de Nicolas Sarkozy sont toujours là, plus que jamais. Cette aspiration au changement est majoritaire. Dans tous les secteurs de la société  : au travail, chez les jeunes, les chômeurs, les précaires, dans quartiers, les ayant-droits de la victoire du printemps dernier réclame leur du. A Florange, dans les écoles et les lycées, à l’hôpital... des revendications revendications s'expriment mais le changement se fait attendre.

La droite même divisée ou en voie de recomposition n'a pas abandonné ses objectifs idéologiques de divisions et d'oppositions entre les victimes de la crise notamment sur des bases racistes. Elle continue de montrer du doigt ceux qui ont un travail pour qu'ils acceptent toujours plus de précarité, de conditions de travail indignes, qu'ils se contentent de bas salaires. Enfin, des secteurs entiers de cette droite dite républicaine se tourne vers le Front National. Le Medef n'est pas en reste et est dans le «  toujours plus  » permanent. L'organisation patronale dicte en permanence son agenda, ce doit être la politique économique, la politique sociale. Le Medef n'a jamais été autant au service d'une classe qu'actuellement même quand et surtout quand une partie de la droite s’entre-déchire pour des questions de pouvoir.

Quant au gouvernement socialiste et à sa majorité parlementaire, il s'est rallié aux thèses et aux choix du social-libéralisme. Son soutien au Traité budgétaire européen, ses arbitrages permanents en matière de politique économique qui vont toujours dans le sens des restrictions et du libéralisme, ses reculs même sur les questions sociétales comme le droit de vote des étrangers, le refus du récépissé à l'occasion des contrôles d'identité, la chasse aux roms... ne sont pas des choix de circonstances. La direction du PS a fait un choix politique pour des raisons idéologiques et sociales. Les socialistes comme l'ensemble de la social-démocratie européenne ne pensent plus que l'on peut changer la vie. Ils ont fait leur deuil du socialisme. Les dirigeants socialistes sont par ailleurs absolument intégrés par leur formation et les responsabilités qu'ils occupent à l'appareil d'état, ils sont  en symbiose avec la classe médiatique et patronale, vivent comme eux et finissent donc par penser comme eux.
Ces trois éléments du contexte politique  : l'aspiration même diffuse au changement, l'offensive permanente de la droite et du Medef et les choix du PS sont des éléments structurants du contexte.
Les communistes comme ils l'ont souvent fait dans leur histoire doivent donc relever le défi. Il est titanesque mais enthousiasmant.

GAGNER UNE AUTRE MAJORITE
Nous disposons pour cela d'un outil  : le Front de Gauche. A condition de ne pas le concevoir comme une organisation figée mais comme un processus. Nous avons  décidé de mener une grande campagne contre l'austérité dont on sent bien l'importance stratégique. Si les aspirations au changement sont majoritaires comme nous le croyons, il faut leur donner force politique car notre campagne ne peut se substituer aux luttes syndicales, elle doit accompagner les luttes, permettre les rassemblements mais être extrêmement politique. Qu'est-ce que cela veut dire «  être politique  »  ? Il s'agit pour nous de donner à voir que l'on peut faire autrement. Cela suppose que nos propositions programmatiques soient d'une grande précision, que nous conduisions avec les citoyens cette élaboration commune sans laquelle même les meilleures propositions ne font pas une politique.
Mais cela ne peut suffire non plus mais là il y a débat entre nous. Il faut ouvrir une perspective, affirmer que la majorité qui a voté le changement, qui y aspire toujours  peut être représentée autrement. Le gouvernement Hollande-Ayrault pour les raisons que j'ai rappelées ne représente pas cette majorité. Il faut donc donner à voir des formes de construction politique qui ouvrent une perspective et qui soit alternative aux choix du PS. Une fois rappelé avec force cet objectif, nous serons à même d'affronter l'ensemble des échéances de luttes et électorales.

METTRE EN PERSPECTIVE LES RENDEZ-VOUS ELECTORAUX AVEC NOTRE DEMARCHE DE TRANSFORMATION PROGRESSISTE  : L'EXEMPLE DES MUNICIPALES

Si nous concevons la transformation de la société comme la conjonction de la bataille des idées, des luttes et des élections, nous devons avoir un objectif stratégique de long terme celui de donner le jour à une majorité alternative sur des contenues transformateurs. Il ne s'agit ni d'attendre 2017 en étant un hypothétique recours ni d’être des aiguillons du PS au nom de la réussite de la gauche mais de porter une tout autre ambition.
Nous venons de commencer à débattre des élections municipales. Notre démarche en la matière ne doit pas être déconnectée de ce que nous avons fait avant et de la perspective que nous voulons construire. Les élections municipales peuvent être l'occasion de donner à voir cette autre majorité. Il ne s'agit pas avant tout de se dire si l'on va faire avec ou sans le PS au niveau local, question à laquelle la discussion est trop souvent réduite mais d'identifier avec le processus du Front de Gauche des contenus transformateurs très précis et une démarche citoyenne. Nous devons gagner en précisions pour faire des municipalités des lieux de résistance à l'austérité et de transformation. Nous ne pouvons nous contenter d'en appeler à la démocratie, au développement économique et au service publics. Il faut dire avec quels outils  : démocratie et budgets participatifs, régie publique de l'eau, quotient familial, gratuité des transports et des fournitures scolaires pour les primaires, association des étrangers aux délibérations des conseils municipaux, politique du logement social...
Le niveau local est irréductible à une seule manière de penser le rassemblement car chaque localité à ses traditions, ses enjeux, ses formes de représentation associative et sa majorité sortante au bilan positif ou non. Au bout du compte, il faut dire que les formes que prendront les listes seront variables d'une localité à une autre. Ce n'est pas un problème car le Front de Gauche est un processus, il peut donc intégrer des formes de rassemblement politique qui le dépasse en permanence à condition que cette identification sur des contenus transformateurs soit bien opérée, que le lien avec la situation et la politique nationale faite de restrictions budgétaires et d'une réforme territoriale qui va réduire la démocratie soit aussi explicitée. C'est cette mise en perspective qui est essentielle et porteuse d'unité.

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le 04 décembre 2012

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