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36e congrès - Le texte - Il est grand temps de rallumer les étoiles

Les statuts du PCF adoptés au 36e congrès

Discours de clôture par Pierre Laurent

Journal CommunisteS n°507 - Spécial 36e congrès - 13 février 2013

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Franchir une nouvelle étape du Front de gauche par Bob Injey

Quelques mois seulement après la défaite de Sarkozy, la ratification -sous haute pression de l’exécutif- du traité européen d'austérité, le rapport Gallois et la conférence de presse de François Hollande marquent une phase nouvelle.

Celle d'un gouvernement qui fait le choix, assumé, de la spirale libérale, le choix des marchés financiers contre les peuples.

Il est trop tôt pour mesurer l'ampleur des renoncements et des conséquences pour notre peuple en terme de renforcement des inégalités et de la précarité. Mais l'attitude complaisante à l'égard des exigences patronales, le refus d'engager des mesures fortes en faveurs du pouvoir d'achat ou contre les licenciements boursiers, illustrent une réalité : au mieux ce gouvernement n'a pas le courage d'affronter la cupidité des marchés financiers, au pire il accompagne une profonde transformation de notre société pour répondre à l'insatiabilité des marchés.

Quelques mois à peine après la mise en place d'un gouvernement PS-EELV, cette situation n'est pas sans entraîner, déjà, de profondes interrogations sur le chemin dans lequel nous sommes engagés. La crainte de l'échec, le poids du renoncement se mêlent à l'interrogation de l'utilité d'avoir la gauche au pouvoir « si c'est pour faire ça ! ».

Certains auront peut-être la tentation de tirer à vue sur le PS ou d'attendre l'échec pour « apparaître comme un recours ». Douce illusion et meilleur moyen pour se retrouver avec une droite avide de revanche et son extrême en embuscade.

D'autres espèrent pouvoir « peser » sur les choix d'un gouvernement socialiste. Pourquoi pas ? Mais de la Grèce à l'Espagne en passant par la Grande Bretagne et l’Allemagne sans parler de nos propres expériences, cet espoir c'est trop souvent fracassé sur l'entêtement des gouvernements sociaux-libéraux à persévérer dans l'erreur.

Le chemin à prendre est étroit, coincé entre le poids du renoncement et la déception, face à une situation qui ne change pas. Cela ne peut que renforcer la crise de confiance dans la politique et ne manquera pas de nourrir l'abstention des électeurs de gauche aux prochains scrutins et cela dès les municipales.

 

Sommes nous capable de contribuer à déjouer ce piège ? A conforter ce chemin, à l'élargir, à inverser la logique infernale qui voit se succéder en Europe des gouvernement de droite libéraux à des gouvernements de gauche sociaux-libéraux et inversement?  

C'est le défi qui est devant-nous, celui que doivent relever toutes les forces progressistes en Europe. Ce défi nous pouvons le relever à la condition d'agir sur tous les fronts.

  • Ne rien lâcher face aux politiques régressives et dans le débats d'idées. Le rouleau médiatique est depuis longtemps en marche pour nous faire accepter l’inacceptable. Pourtant du local au global, les champs d'interventions ne manquent pas. Les mobilisations contre les politiques d'austérité et leurs effets dans nos territoires (santé, école, emplois...), sont autant d'espaces pour rassembler et agir. Des espaces pour démonter l'argumentaire libérale, pour faire vivre des propositions alternatives.
  • Pour y contribuer dans le même mouvement et en permanence, il faut avoir le souci de populariser nos analyses, de crédibiliser nos propositions. Là aussi le défi est immense ! Certes sur ces dernières années nous avons réussi à faire glisser le débat de l'existence des richesses à l'utilisation de celles-ci. Pour autant rien n'est acquis, c'est une véritable bataille d'idées en mouvement que livrent les forces libérales, à l'image du «débat» sur la dette publique, la compétitivité ou bien encore le «coût du travail» (1) . Être déterminé ne suffit pas, notre effort doit être permanent pour être audible et crédible.
  • Enfin, rien de tout cela ne sera utile si nous n'avons pas -jusqu'à l’obsession- l'ambition de favoriser le plus large rassemblement dans le débat d'idées, les mobilisations, de toutes celles et ceux qui aspirent à vivre autre chose que sous le joug des politiques capitalistes. Pour y parvenir il faut engager de manière offensive une nouvelle étape du Front de Gauche. Depuis nos prises d’initiatives politiques en 2008, nous avons su franchir des étapes et déjouer des pièges institutionnels. La dynamique des campagnes de 2012 a donné à voir -au-delà des résultats- le champ des possibles et des attentes.

Cela donne à l'ensemble des partenaires et particulièrement à nous-même, une responsabilité plus grande pour ne pas décevoir et créer les conditions de l'élargissement du Front de Gauche.

Dans le débat et l'expérience de près de 4 années de mise en œuvre, en tâtonnant, en expérimentant, nous avons ébauché une forme nouvelle de rassemblement, ouverte, souple et respectueuse des organisations, qui tire sa force de la richesse de sa diversité. Loin du débat stérile sur « la forme dépassée de la forme parti » ou bien encore une énième version du concert des lamentations sur la crise de la politique, l'expérience du Front de Gauche est une tentative concrète pour permettre la réappropriation par le peuple du champ politique.

Une expérience qui s’est révélée plus adaptée à notre pays, que des formes de parti unifié, type « Die Linke ». Une expérience française qui se nourrit aussi de la vitalité et du renforcement de ses composantes, et qui ne vise pas à leur extinction ou fusion, pas plus qu’elle ne cède aux illusions d’un parti-plus guide qu’un autre en son sein ou d’un homme providentiel.

Mais ce n'est encore qu'une ébauche, qui doit se renforcer par l'apport de ces millions de femmes et d'hommes qui rêvent d'un autre avenir, à commencer par celles et ceux qui ont voté ou envisagé de voter pour les candidats du Front de Gauche. Nous devons répondre à ces exigences d’expérimentations, de partage de celles-ci.

Depuis des mois des expériences se mènent, tâtonnent. Associations locales, coordination départementale, demandes d'adhésions directes.... Faudra bien constater que pour cette dynamique, pour laquelle nous œuvrons depuis 4 ans, le mode d'emploi n'existe pas, nous l'écrivons au fur et à mesure.

La facilité serait de céder à une tentation supra-organisationnelle locale, voire départementale ou nationale, certes compréhensible mais finalement bien conformiste dans son imaginaire. Le risque serait alors grand d’étioler ce qui fait l’originalité du Front de gauche, son caractère de coopérative ouverte et souple, construisant des convergences et des Fronts qui ne rassemblent pas forcement toujours les mêmes femmes et hommes selon les sujets et domaines de lutte.

Plus que d'une structuration figée, le Front de Gauche n'a-t-il pas besoin pour s'élargir de respecter et de faire vivre quelques principes : la démocratie comme moteur, la proximité comme territoire et le respect de la diversité comme règle de vie ?

Contribuer à engager cette nouvelle étape ne peut se faire que si les communistes s'y investissent pleinement.

Et pour y parvenir nous avons besoin d'un Parti qui continuent de se renforcer, qui permette à toutes celles et tous ceux qui viennent de le rejoindre ces dernières années d'en être pleinement acteurs.

Changer la société, rompre avec les logique capitalistes, engager la transition écologique tout cela exige -aussi- plus de communisme et plus de communistes !

 

(1) Sur ce débat lire l'argumentaire édité par le PCF en septembre 2012 sur « Emploi & compétitivité ».

 

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le 23 novembre 2012

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