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36e congrès - Le texte - Il est grand temps de rallumer les étoiles

Les statuts du PCF adoptés au 36e congrès

Discours de clôture par Pierre Laurent

Journal CommunisteS n°507 - Spécial 36e congrès - 13 février 2013

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Réflexions sur une contribution et en particulier sur « LA GAUCHE » par Olivier Gebuhrer

André Tosel nous propose une profonde réflexion sur « la gauche » et il convient de la lire à plusieurs reprises . Ce qu’il développe ne saurait être balayé d’un revers de main . Toutefois , étant en désaccord avec certaines de ses thèses, j’aimerais m’en expliquer en détail . On verra que notamment le § 6 rejoint pour une part des réflexions qui ont déjà fait l’objet d’une première tribune « Encore le Higgs » ; la contribution de André est d’autant plus frappante qu’il utilise de façon impressionnante la notion de « multivers » présente dans la théorie des cordes et d’une certaine façon , sans doute en le sachant , il l’applique sans hésitation à une forme de sociologie politique. On y reviendra .

J’ai aussi pu constater que les idées de André sont plus ou moins répandues dans le PCF sous des formes moins précises mais la contribution de André donne à ces idées un soubassement théorique qu’il est de première importance d’examiner.

On choisit de lire son texte paragraphe par paragraphe même si cette méthode a des inconvénients redoutables .Nous ne nous y bornerons cependant pas .

« §1 Nous avons beau savoir que la tradition du parti qui se nomme encore socialiste pour capturer un électorat populaire consiste à ne jamais appliquer le programme des réformes sur lequel il a été élu et qu’une fois au gouvernement il se rend sans combattre aux diktats du néolibéralisme, cette conception du monde organique du capitalisme mondialisé. »

Là se situe un premier désaccord fondamental : il n’est pas conforme à la vérité que le PS n’applique pas le programme de réformes sur lequel il a été élu . On peut chinoiser sur la question du Pacte de stabilité qui évidemment n’a pas été « renégocié » mais même dans ce cas, on peut dire que le PS n’a pas trompé son monde .Hollande a dit et répété qu’il s’agissait pour lui d’obtenir un volet « croissance ». En aucun cas il n’y avait de remise en cause du Pacte « per se ». Mais allons plus loin ; toute la période préélectorale est balisée de textes du PS , notamment ses « Conventions » où Terra Nova a joué un rôle central , textes dans lesquels la ligne n’est pas hésitante ni contradictoire. Il s’agit de textes qui fondent l’idée de « mieux le capitalisme » et qui ne sont même pas keynésiens ( Voir à ce sujet P Krugman et J Stiglitz pour ne citer qu’eux ) .

L’idée qui domine ces textes consiste à considérer que la crise du capitalisme actuel est surmontable de l’intérieur du système. Selon le PS et avant tout Terra Nova , la droite est dans ce contexte inefficace ; elle ne développe pas les forces productives qui, justement, selon eux permettent la sortie de crise dans un capitalisme supportable( sustainable ) .( Voir la Tribune récente de M Rocard sur Gallois et le gaz de schiste )

Peut-on en déduire que le PS de ce fait est néolibéral et que rien ne le distingue en ce sens de ses prédécesseurs ? C’est aller vite en besogne, et l’histoire aurait dû apprendre que les approximations de ce type n’amènent pas les forces révolutionnaires à un positionnement susceptible d’avoir prise sur les évènements. Il n’est évidemment pas question dans mon esprit de nier les convergences idéologiques fondamentales entre la droite et le PS ( cette expression étant ici trop rapide et ne permet pas de comprendre pourquoi la droite est à court de critique de fond bien qu’elle soit en état de guerre et que en même temps, le MEDEF lui, a compris ce qui se passait ; on aurait tort de penser que la jubilation de Mme Parisot est tactique ) .

En tout cas une chose est sure : le PS ne s’est jamais positionné en parti politique visant à dépasser le capitalisme si peu que ce soit et en ce sens, il n’a pas – contrairement à d’autres périodes de son histoire , ce point a de l’importance – trahi ses électrices et électeurs éventuels .

«  La vérité est que le PS n’a aucune analyse alternative des rapports économiques et sociaux, politiques et culturels que celle du néolibéralisme simplement présenté en version soft."

Je discute radicalement cette thèse ; les arguments en ont déjà été donnés. Comme la droite, le PS est confronté à la crise du capitalisme . Mais ses réponses sont différentes, même si , on l’a dit, elles s’inscrivent dans la logique du système qu’il ne s’agit pas de modifier de façon fondamentale . A ce sujet on trouvera utile de regarder ce qui s’est passé Outre- Atlantique . Il y a plus que des points communs . Et si 60% des françaises et français sont favorables à B. Obama il doit y avoir une raison qui va bien au-delà du « c’est moins pire » .

Pour sa part, la droite politique française l’a bien compris ; son positionnement de guerre ouverte qui n’exclut pas le compromis n’est pas tactique . Même dans le cadre de la préservation des fondamentaux du système, elle n’entend pas voir la possibilité de choix différents de ceux qu’elle a mis en œuvre .La raison en est simple mais fondamentale : tout choix qui, si peu que ce soit, s’en prend à la logique infernale qu’elle a développée ouvre potentiellement la voie à autre chose. Tout est dans le « potentiellement » . On peut en effet compter sur elle pour écraser le potentiellement dans l’œuf.

Autre chose est le constat que ces différences qui ne sont pas uniquement de forme ou cosmétiques soient incapables d’assouvir les besoins humains de toute espèce. On y reviendra . Autrement dit , autre chose est le constat que ces différences , parce qu’elles ne s’en prennent pas aux fondamentaux du capitalisme d’aujourd’hui ne constituent pas une alternative politique, ce dont au passage, le PS ne s’est jamais réclamé .

« §2Si le mouvement populaire ne reconstitue pas des forces capables d’une insurrection civile, l’échec du PS est à l’horizon proche »

Voilà une idée compliquée ; comme il y a d’autres choses à discuter dans la réflexion de André je ne m’y arrêterais pas longtemps ; « insurrection civile » mérite examen . Par contre, «l’échec du PS est à l’horizon proche » , c’est une tout autre question . D’abord  que le PS échoue, est selon moi, sans aucun intérêt en soi . Que cet échec , si échec il y a , se poursuive par l’effondrement de toute idée de changement à gauche est ce à quoi il faut songer .

Et quant à prévoir l’échec dudit PS , on se souviendra de la formule tirée de Monsieur de Pouceaugnac «  Mon Dieu , ne jurez pas , car c’est être à moitié ce que l’on vient de dire, que de vouloir jurer qu’on ne le sera pas » .

Rien sur ce plan n’est écrit à ce stade . Encore une fois , ce qui s’est passé Outre- Atlantique doit impérativement donner à réfléchir . Tous les médias en France , tous les observateurs politiques ont prédit la défaite de B Obama ; tous ont fait campagne en ce sens ; mais la vie leur a donné une réponse sans appel . Qu’on ne déduise pas de ce qui précède que je suis devenu Obamaniaque .

Sur le calcul politique du PS qui n’a fait aucun mystère de sa perspective d’être au pouvoir pour 10 ans on reviendra plus loin .

 

Nous arrivons ensuite au plat de résistance :

« 3. Un moratoire sémantique : s’abstenir d’utiliser le terme de « gauche ».

Suit un long développement qu’il faudrait en toute rigueur analyser ligne à ligne ; cependant nous ne nous essayerons pas ; la cure d’hygiène mentale proposée vise à substituer au mot gauche ce mot d’autres mots ,  « comme révolutionnaire, réformisme radical, cosmopolitisme citoyen, ou, pourquoi pas ?, communisme. Mais une cure d’abstinence linguistique s’impose à la fois pour exprimer l’écoeurement qui nous envahit et pour le transformer positivement en sentiments et pratiques d’insurrections civiles et d’expérimentations transformatrices ».

Ce développement commence par «  Le mot de gauche est durablement démonétisé et ne recouvre rien de pensable avec rigueur. »

Démonétisé durablement ? Par qui ? Cette question n’est pas si innocente qu’elle y parait .Et « ne recouvre rien de pensable avec rigueur » . Vraiment ?

Qu’entendre par « rigueur » ? Ne pouvait-on en dire de même au moment du Front Populaire ? N’y avait- il pas des raisons d’écœurement après la politique dite de non- intervention ? Sans doute, André pointe- t-il des différences notables, telles que la référence au marxisme au moins dans les mots chez les dirigeants du PS …. Mais sur le fond, quoi de changé d’essentiel ?

La dite référence au passage n’est en rien une garantie de quoi que ce soit comme on l’a vu.

En vérité , la social- démocratie rencontre la quatrième grande crise historique à laquelle elle doit faire face ; la première est celle d’Août 14, la seconde , la politique de non intervention , la troisième avec l’avènement du gaullisme , la quatrième est sous nos yeux. Celle -là est infiniment plus profonde que les précédentes bien que celles liées à deux guerres mondiales – et quelles guerres !- ne soient pas rien et que celle liée au colonialisme français en débâcle ne soit pas rien non plus. Cette crise-là , de longue durée , avec soubresauts et rebonds possibles , est liée intimement à la crise systémique du capitalisme en tant que tel . Le PS ne « nie pas la crise »  comme s’évertue à le hurler la droite, il nie que ladite crise soit une crise de système ; c’est une crise pour lui qui se décompose en morceaux distincts et qu’il convient d’affronter séparément. Affronter POUR poursuivre le système, pas le dépasser , c’est là le point .

Revenons à  « la gauche », concept qui ne serait susceptible «  d’aucune pensée rigoureuse ».

Le concept de droite est-il lui susceptible de pensée « rigoureuse » ? On peut en douter . Comment donner une définition ? Sans doute peut-on en première approximation dire que, est de droite une pensée qui en dernière instance défend les intérêts du capital . Mais on conviendra que cette tentative n’apporte pas une grande clarté. La notion plutôt que le concept de gauche est historique et politique ; soit , ce n’est pas un objet qui se pense de façon « rigoureuse ». Et alors ? Cela invalide- t-il son utilisation ? Cela implique- t-il que la notion ait perdu toute force propulsive dans la champ politique ? Il est permis d’en douter . Avant de pousser plus outre ,on peut tout de suite faire le même reproche aux substituts que suggère André pour ne rien dire du « communisme » .

Mais sans me référer à la conférence savante de Raymond Huard sur la Gauche en France , il est cependant possible d’observer que si la notion de gauche n’a aucun sens pour André , voire égare les progressistes , elle a un sens fort pour une très grande majorité de nos concitoyennes et concitoyens , y inclus celles et ceux qui la combattent , y inclus celles et ceux qui s’en détournent , y inclus celles et ceux qui    « n’y croient plus » ; étonnamment , le propos d’André rejoint une polémique que j’eus l’occasion de développer à un moment où je pensais possible ( le Front de gauche n’existait pas encore ) de faire un bout de chemin avec les Verts et le PS . Notre ami des Verts ne voulut rien entendre d’un texte qui évoquerait une réforme de gauche de l’ESR ; quant au PS , représenté à cette époque par son aile gauche , il ne voulut trancher ni dans un sens ni dans un autre . Et de surcroît on peut observer que le PS a beaucoup de mal en ce moment à s’en réclamer. Tout cela serait selon moi des raisons largement suffisantes pour ne pas nous détourner avec dégoût d’une notion « qui ne se prête à aucune pensée rigoureuse » .

Abandonner l’idée de gauche serait laisser un vide politique vite comblé par d’autres , le PG entre autres candidats ne serait pas fâché qu’on lui laisse ce prétendu OPNI politique.

Mais c’est loin d’être l’essentiel. La trajectoire historique de « la gauche » est complexe, parsemée de défaites pour le mouvement populaire, de cauchemars pour la pensée révolutionnaire mais aussi de tentatives. Qu’on le veuille ou non, c’est un repère fondamental pour des millions de nos concitoyennes et concitoyens. Si tel est le cas, il faut bien y réfléchir avant de décider de larguer les amarres pour quelque raison que ce soit. On sait bien que la REPRESENTATION DE L’IMAGINAIRE POLITIQUE compte autant sinon davantage que la « pensée rigoureuse » .

J’ai dit plus haut : « qui a démonétisé l’idée de Gauche » ? Dans le qui ? on ne trouve pas au premier chef le PS mais … la droite . La droite a fait un patient travail de démolition systématique pour accréditer l’idée que tel ou tel aspect , mesure , composante de la vie sociale n’est « ni de gauche ni de droite » ; cela, on le sait bien, pour faire adopter une politique clairement de droite . Le Pacte de Stabilité n’est ni de gauche ni de droite , la politique de l’ESR n’est ni de gauche ni de droite , la fiscalité n’est ni de gauche ni de droite etc…. A travers tous les tourments historiques , reste vraie la célèbre formule «  où est le centre ? Au fond, première porte à droite ». Et on a vu le succès de F Bayrou …..Car tout ceci n’est pas intemporel ; le PS a rêvé d’une alliance au Centre et a dû se résoudre à abandonner cette extravagance ;au moins temporairement ; la campagne du FDG le lui interdisait.

Ceci n’est pas à dire que dans la démonétisation, le PS est innocent . Il porte à cet égard une écrasante responsabilité.

Mais CETTE crise- là ne permet plus les jongleries. Le PS, dans cette situation a choisi l’AMBIGÜITE. Et on sait que l’on n’en sort qu’à son détriment ;de là, les cris de vautours des Joffrin et d’autres pour exiger que l’on en sorte ; pour exiger que l’acceptation du Rapport Gallois permette enfin les paroles définitives . Ces paroles que le PS cherche en vain depuis un demi-siècle et plus pour se définir hors du changement de société . La France n’est pas l’Allemagne . Toute parole définitive mettrait le PS HORS JEU d’une position à gauche dominante et dominatrice ; toute parole faisant de l’adoption du Rapport Gallois l’alpha et l’oméga de la pensée du PS ruinerait ipso facto la longue durée . L’Ambigüité demeurera donc.

Mais cette ambigüité- sauvegarde a aussi une autre face peu explorée par André . Cette autre face c’est , dans sa diversité et sa complexité , le mouvement populaire et ses exigences incompressibles .Ce mouvement n’a pas aujourd’ hui la force souhaitable , il s’en faut de beaucoup mais potentiellement …….. ; le PS ne peut l’ignorer .

Tout ceci nous ramène à « la gauche » . La question de savoir si aujourd’hui le PS est « de gauche » est à peu près vide d’intérêt . La question de savoir s’il peut le devenir est essentielle . Cela ne nous ramène en rien à une vision dépassée de pression sur le PS . En revanche est déterminante la question de savoir si le mouvement révolutionnaire doit travailler l’idée de ce qu’est, ce que doit être une politique de gauche . On ne voit pas pourquoi le changement de statut de la BCE n’en ferait pas partie ; il existe des forces aujourd’hui minoritaires dans la mouvance socialiste qui le demandent à cor et à cri. Aucun de ceux qui le demandent n’envisage de rompre avec le capitalisme .Une politique de gauche n’implique en rien d’abandonner l’idée que le capitalisme est l’unique mode de formation sociale envisageable. Elle peut y conduire mais ce n’est en rien nécessaire.

Dans ma contribution au Congrès que je prie mes lectrices et lecteurs d’excuser de m’y référer , j’écrivais :

«  Or l’immense majorité de nos concitoyennes et concitoyens n’ATTEND justement PAS du PS une cohérence OPPOSEE à celle du capital ; allons plus loin, elle SE MEFIE D’UNE COHERENCE OPPOSEEE quelle qu’elle soit. Je n’ai pas besoin d’insister sur les raisons. C’est une intégration mystificatrice des échecs historiques mais cela n’enlève rien à ma remarque. »

Et plus loin, « Tout le monde sait que nous avons abandonné sans retour « le grand soir » et personne dans la société ne nous prête l’intention d’y revenir.

Mais puisque « grand soir » il n’y a pas, et puisque chacun sait qu’il n’y a pas de baguette magique pour « Nous sortir de cette crise , MAINTENANT !» , puisque tout le monde a intégré l’idée qu’il n’est pas de changement profond possible à l’échelle d’un seul pays , la tentation est immense d’applaudir à tout rompre un discours qui désigne les VRAIS responsables et….. de voter pour le parti, qui loin d’incarner ce discours, semble indiquer ce qui est POSSIBLE. »

 

Ne pas voir que dans la diversité phénoménale des comportements toutes celles et ceux qui sont décrits par les phrases qui précédent constituent l’océan tumultueux de LA GAUCHE est pure cécité .

C’est là ce qui décide de mon point de vue du fait que la cure proposée par André , pour le PCF , serait un suicide politique . Mais à ne voir dans cet océan tumultueux que le petit triangle des Bermudes où se tient aujourd’hui le PS conduit inévitablement à la conclusion d’André .

Sur le §5 je retiens uniquement la phrase « L’unification de ce multivers est devant nous et elle présuppose une pensée et une pratique de l’inter-culturalité. »

Sous une autre terminologie que la mienne , André rejoint là une pensée exprimée en détail dans ma propre contribution, je n’aurais pas à nouveau l’outrecuidance de me citer , mais à un « détail » près . L’unification de ce multivers est devant nous .Je ne crois pas à cette « unification », je le dis sans détours . Je ne rejette pas pour autant la pensée et la pratique de l’inter culturalité. C’est autre chose. Sans doute me serait-il aisé de dire que l’expression « multivers » est justement issue d’une théorie qui vise à LA GRANDE UNIFICATION. Celle –ci est très loin d’avoir fourni le moindre élément permettant de penser que ce projet est raisonnable .Mais on me dira de garder mes considérations sur la physique théorique pour moi , ce que je fais ici sans difficulté, bien que…

La vraie question est celle de la prise en compte – très insuffisante à mon sens – des contradictions internes au mouvement des multivers . André l’ébauche puis s’en détourne en plaquant l’idée de recherche de l’unification. Le seul fait que la crise du système soit de très longue durée et mondiale devrait suffire à écarter tout raccourci de pensée .

Plus loin André écrit « -Les partis politiques de masse ont disparu. Le PS est un appareil idéologique intérieur à l’appareil de l’Etat néolibéral" ; ce point est très largement contestable en gros et en détail . Les partis de droite notamment l’UMP mais aussi le FN aujourd’hui sont des partis de masse qu’André le veuille ou non ; le PS est un parti qui compte plus de 100000 adhérents , des élus , des ministres , usuellement on dit dans ce cas que c’est un parti de masse pour ne rien dire du PCF dont la trajectoire est loin d’être achevée même si c’est un travail de titan . Quant à dire que le PS est aujourd’hui un appareil idéologique intérieur à l’appareil d’Etat néolibéral …….. S’il l’était , il n’aurait pas eu la majorité qu’on a vue et on ne pourrait rien comprendre au comportement de la droite devant un appareil dont elle fait partie intégrante . Le PS n’a pas seulement des adhérents , mais aussi des militants . Une partie du FDG en est issue mais a importé sa culture initiale au sein du FDG ; une autre partie des DIRIGEANTS du PS se situent eux-mêmes en rupture avec les orientations majoritaires et eux se réclament de la gauche etc… On n’en finirait pas de faire la liste des faits qui démentent absolument la phrase à l’emporte-pièce de André . En vérité , visant le PS , André doute aussi des capacités du PCF ; c’est logique . Les deux partis ont dans ce pays destin lié ; cela aussi, qu’André le veuille ou non, c’est l’histoire.

Mais cela ne signifie pas à mes yeux que même profondément erronée , la pensée d’André ne touche aucune question sensible y compris pour le PCF ; mon sentiment est que le Congrès donnera une nouvelle impulsion , qu’il commencera à entrevoir ce qui est devant nous , à mieux percevoir ce qui freine sa démarche mais en tout cas nous serons sans doute encore loin , très loin de compte . Mais quoi qu’il en soit , c’est précisément parce que le PCF n’a pas renoncé que le scénario d’Outre Atlantique n’est pas reproductible et que la stratégie du PS ne peut être celle de B Obama . C’est aussi contradictoirement pourquoi le PS peut miser sur une décennie ; mais il revient au PCF de jouer son rôle pour que ladite décennie qui n’est cependant pas assurée, ne soit pas de tout repos pour le PS et son hégémonisme . Il nous revient de laisser le possible ouvert ; c’est le cas avec le PS ; ce ne l’est pas avec la droite où nous sommes en permanence dos au mur .

J’en arrive à la conclusion

§6 « Ce n’est pas de l’entité « La Gauche » que viendra une réponse. Cette gauche est subalterne. Le recours ne peut venir que des mouvements de résistance capables de converger, d’une politique capable d’interpréter les transformations du monde en traduisant le multivers bigarré de ces résistances en un univers pluriel où il s’agit de traduire les raisons des uns dans les raisons des autres ».

Ce n’est pas de l’entité « La gauche »…….. cette gauche est subalterne . «  La Gauche » ou « cette gauche » ; que vient faire là cette ambigüité ?

Il n’est d’ailleurs nulle part question de faire de « La Gauche » la solution ; il s’agit de la changer dans son ensemble ; c’est là l’ambition véritable que nous ne devons perdre de vue à aucun moment . Quant à « cette gauche », s’il s’agit du PS , oui elle est parfaitement subalterne et à peu près sans aucun intérêt même s’il est nécessaire de l’étudier … en tout cas d’étudier les textes qu’elle produit .( Il y a beaucoup de masses « subalternes » dans le propos de André ; je ne discute pas cela plus outre mais il y aurait matière) .

Quant à la suite , là, il y a matière à très longue discussion ; je ne suis déjà pas d’accord avec le » recours qui ne peut venir que des mouvements de résistance capables de converger » ; les mouvements qui nous intéressent ne sont pas d’abord de résistance, mais de construction d’autre chose , c’est bien différent . Ensuite « traduire les raisons des uns dans les raisons des autres », ça , ça ne marchera pas . La pensée politique du PCF peut surement effectuer avec succès cet exercice mais ce qu’il convient de faire est de créer un champ politique de rassemblement sans aucun écrètage ; les raisons des uns doivent se conjuguer à celles des autres, pas se fondre les unes dans les autres. C’est là toute la difficulté. Les raisons des uns n’ont aucune raison a priori de s’immerger dans les raisons des autres et au moins temporairement repousseront cette idée avec la dernière vigueur. Par contre, les uns comme les autres peuvent se retrouver ensemble mais différents dans un champ politique assez ample pour les incorporer sans les réduire. C’est là l’enjeu.

On comprend bien que je n’ai pas cherché à épuiser le sujet mais ça suffat comme ci .

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le 14 November 2012

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