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36e congrès - Le texte - Il est grand temps de rallumer les étoiles

Les statuts du PCF adoptés au 36e congrès

Discours de clôture par Pierre Laurent

Journal CommunisteS n°507 - Spécial 36e congrès - 13 février 2013

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Rêver et unifier: c'est le devoir des communistes par Vincent Bordas

Le communisme n’est pas un projet légitime au regard de l’état de déliquescence de notre monde. Il est légitime et urgent parce qu’il donne corps à la grandeur des rêves que nous faisons individuellement et ensemble. Je m’explique : ce n’est pas parce que des ministres de l’intérieur successifs les expulsent que nous pensons devoir porter un autre regard sur le sort des Roms ; c’est parce que nous pensons que c’est le devoir et l’honneur de notre peuple de porter assistance à un peuple en souffrance. Ce n’est pas parce que les vagues de licenciements provoquent tant de drames sociaux, familiaux, humains, que nous y sommes opposés ; c’est parce que nous pensons que le travail de l’homme est une richesse indispensable à notre effort de civilisation, qu’il doit donc être respecté, revitalisé, conservé.

Ces réflexions me sont venues en lisant la première partie du texte qui est soumis au vote des communistes dans le cadre du 36ème congrès. Son introduction est un florilège : « apprentis sorciers », « asphyxie », « sauvage », « barbarie », « tous contre tous », « pulsions de domination et de haine »… A lire les termes utilisés pour décrire où en est notre humanité, on est en droit de se demander si il lui reste encore suffisamment de ressources pour retrouver le chemin de l’humain !?

Evidemment, les horreurs du monde ne m’ont pas échappé. Et l’obstination que mettent les dominants à poursuivre dans cette voie mortifère provoque aussi ma colère et souvent même, mon indignation. Mais, une fois encore, ce n’est pas cette indignation qui fait de moi un militant communiste.

Cette précision ne me semble pas inutile. En effet, on ne fait que s’indigner lorsqu’on constate (chapitre I, paragraphe 3, « Nouvel âge de la lutte des classes… ») que « la division sexuée du travail se fait au détriment des femmes ». On commencerait à construire une autre société en estimant que cette « division sexuée » se fait au détriment de la richesse commune. Et on s’indigne tellement qu’on en oublie de faire la distinction entre les « riches », concept aussi général que relatif, et les possédants qui eux sont bien mieux repérables et constitués dans cette « classe » qui est en train de gagner la guerre. On s’indigne tellement, qu’on en oublie qu’« antisémitisme » et « islamophobie » ne sont que des avatars d’une xénophobie qui fait son lit dans la crise économique et sociale que nous traversons. Lister les préfixes que l’on pourrait mettre devant « phobie », n’a pour seul effet que d’illustrer notre capitulation devant les défenseurs du capitalisme qui cherchent à couper en rondelles le peuple que nous sommes. Ici les musulmans, là les juifs, là-bas les homosexuels et, enracinés, les « autochtones blancs ». Après avoir repris à notre compte tous ces concepts foireux, on peut bien tenter de se réapproprier la laïcité, la nation ou même la République… A mon avis, c’est vain. Pour se réapproprier ces concepts fondamentaux, il faut d’abord commencer par refuser de reprendre ces distinctions. Que l’on croit au ciel ou qu’on n’y croit pas, qu’on préfère les hommes ou les femmes ou les deux, qu’on ait la couleur de l’ivoire, du café au lait ou du lait,… les communistes considèrent que nous sommes UN : le peuple. Celui dont une poignée de possédants s’échange la force de travail sur un marché immonde. Et c’est bien de cela que nous ne voulons plus, ensemble.

Voici quelques opinions qui me semblaient utiles. Car en lisant le reste du document – de très grande qualité, on se demande vraiment comment cette introduction peut être si sombre et peu porteuse de nos rêves et de nos richesses communes. Qui, sur les plages du Prado au printemps dernier, porté par cet espoir du Front de gauche, a ressenti le besoin de reprendre les termes de l’ennemi et de faire la distinction entre celui qui rejette le juif et celui qui rejette le catholique ? Personne. Tout ceci était dépassé par un discours véritablement universaliste, celui dont le PCF n’aurait jamais dû se départir. Ce qu’au final le document de congrès permet de faire. Il permet de se projeter dans la poursuite d’une grande œuvre, longue de 90 ans et plus, et de se doter d’outils (un PCF revigoré, un Front de gauche toujours rassembleur, un réseau d’élus de proximité, un MJCF pertinent et impertinent,…). Cela fait du bien. Mais que l’introduction fut inutile… !

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le 13 November 2012

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