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36e congrès - Le texte - Il est grand temps de rallumer les étoiles

Les statuts du PCF adoptés au 36e congrès

Discours de clôture par Pierre Laurent

Journal CommunisteS n°507 - Spécial 36e congrès - 13 février 2013

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Le Parti communiste français achève sa mue : nous sommes passés en dynamique offensive. Notre ambition s'inscrit dans une visée d’avenir

Discours de Pierre Laurent lors de la rencontre des nouveaux adhérents, le 10 novembre 2012 au siège du PCF.

 

"Cher-e-s ami-e-s, chers camarades,

 

J’ai lu dans la presse que nous voulions mettre en avant nos nouvelles adhérentes et nouveaux adhérents.

C’est vrai. Car vous êtes de plus en plus nombreux et, oui, nous en sommes fiers. Il existe une nouvelle génération de communistes. Vous êtes cette nouvelle génération de communistes.

 

Mais il y a une raison plus profonde à l'évènement qui nous rassemble aujourd'hui : la naissance et l'affirmation d'un communisme de nouvelle génération.

 

***

 

Oui, un communisme de nouvelle génération. Car le grand défi de notre temps, le grand enjeu d’avenir est celui du partage.

 

L’humanité affronte deux grandes dynamiques contradictoires.

 

La première est celle d'une révolution informationnelle qui bouleverse tout, la production, le travail, les rapports sociaux, les relations humaines, les représentations, les consciences. On la résume souvent à Internet. C’est une réduction simpliste.

 

La révolution informationnelle est ce mouvement dont la tendance majeure est la diffusion et la mise en commun des connaissances, des compétences, des idées, des créations. Elle met à l'ordre du jour de façon inédite l'ambition du partage, le partage de tout par toutes et tous.

 

Toutes nos frontières physiques et intellectuelles en sont bousculées, redéfinies, redessinées.

 

C’est une révolution de l’ordre économique, industriel et scientifique. C’est une révolution également de l’ordre des consciences.

 

Pour la première fois dans l’histoire de l'humanité, nous avons la possibilité de hisser notre niveau de coopération et d'échange à l’échelle de l'espèce tout entière. Mais le défi du siècle est celui de la maîtrise démocratique, consciente et commune de ce potentiel inédit. 

 

Nous vivons le temps où s’accélère la possibilité d’un partage à l'échelle de la planète. Ce possible peut aussi être confisqué pour le pire parce qu'une deuxième dynamique à l'oeuvre l'entrave systématiquement.

 

C'est la dynamique qui a dominé ces dernières décennies : la volonté farouche des forces du capital d’emprisonner la révolution informationnelle et tous les progrès de l'humanité dans la seule logique du profit immédiat, sa volonté farouche d'asservir son utilisation aux seules valeurs du marché et de la concurrence.

 

A mesure que les progrès humains ont accru la population mondiale et ses besoins sociaux, le capital, déjà entré en crise à l'aube de cette révolution dans le dernier quart du XXe siècle n'y a vu qu'« opportunités », que « marchés », que « conquêtes » et dominations nouvelles pour étendre son hégémonie et accroître ses profits.

 

Le temps était venu du partage, de la coopération et du service public. Le capital a choisi une nouvelle guerre économique mondialisée.

 

Le capital a choisi le culte de la rentabilité, de la profitabilité, le culte de l'urgence, le culte du chef, le culte de l'individualisme, de la compétition à mort et l'apologie du cynisme. Alors que le monde est pluriel, il le réduit à un uniforme, et les femmes et les hommes à des automates avec de faibles « temps de cerveau disponibles ».

 

Maintenant que son système de domination et d'exploitation est désormais entré dans une crise historique, il est bien incapable de faire face aux besoins inédits d'un développement humain durable.

 

Il fait même peser un risque mortel à l’espèce humaine, à sa niche écologique, aux générations futures.

 

La contradiction que nous affrontons est donc simplissime : le capital empêche l’avènement d’un nouvel ordre économique et civilisationnel basé sur le partage et la coopération qui frappent à notre porte.

 

Cette entrave du capital est potentiellement destructrice tandis que résoudre les grands défis énergétique, alimentaire ou scientifique par et pour un développement humain durable nécessite des ruptures avec l'ordre établi en appelant à tirer parti du meilleur de nous-mêmes.

 

Résoudre cette contradiction est le défi de notre génération et de celles qui suivront.

 

La question de notre époque est de lever le mouvement d'action qui permettra de libérer les potentiels et les forces d'émancipation qui grandissent dans nos sociétés et que le système emprisonne, bride et maintient sous domination. 

 

En vous engageant au Parti communiste français, vous avez décidé d'entrer dans ce mouvement de libération. Vous êtes entrés dans ce parti de l'action et de l'émancipation. Action, imagination et créativité, libération de tous par l'émancipation de chacun, mouvement pour le partage et pour le développement humain durable, voilà les axes cardinaux de notre combat.

 

Nous ne sommes pas des observateurs ou commentateurs critiques du capitalisme, nous sommes les combattants de son dépassement. Nous sommes de ces combattants du monde nouveau en devenir.

 

Le capitalisme libéral n'est évidemment pas la solution. Il prétend sans cesse se réinventer. Aujourd'hui, mondialisé, il consiste à donner toujours plus de pouvoir à des shootés de stock-options et de dividendes. Nous n'en voulons plus. Mais pour le remplacer, aucune des solutions passées ne nous apporte les réponses. Ni le communisme autoritaire qui annihile les forces créatrices, ni le compromis social-démocrate qui n'est rien d'autre qu'un pistolet à bouchons face une meute de loups.

 

Nous sommes fidèles à l'anticipation communiste qui, au cœur du développement du capitalisme, a compris et mis au jour, dès le départ, la nécessité de son dépassement.

 

Le XXe siècle nous a enseigné l'impasse dramatique du déni démocratique. Et surtout, nous avons conscience de la nouveauté radicale du monde qui est le nôtre et qui nous oblige à penser, dans l'action, les développements nouveaux indispensables de cette pensée. Nous voulons inventer, imaginer, rêver, oser, expérimenter. 

 

Nous vivons dans le monde où seul un effort de renaissance philosophique, intellectuelle, économique et politique sauvera l'humanité. Oui, un effort de renaissance. Et nous voulons être l’une des forces de la renaissance, d’un nouvel âge de la pensée et de l'action politique.

 

Aux sceptiques que j'entends déjà nous dire « ce n'est pas  possible », je veux répondre par avance.

 

Regardons l’Union européenne. Nous vivons actuellement une dérive autoritaire. Les fondamentaux de notre politique commune n’ont fait l’objet d’aucune décision démocratique, d’aucune délibération parlementaire, des gouvernements nationaux sont tombés par la volonté des marchés et des puissances de la finance, et d'institutions non élues comme la BCE. Cette Union européenne n'a pas d'avenir. L'Europe du partage et de la solidarité, si nécessaire, est à refonder.

 

Regardons le monde. C'est l'Amérique latine et centrale, la Chine, le monde arabe, l'Afrique. Le monde sous domination occidentale se meurt, l'Europe atlantique, adossée à l'OTAN et au dollar, c'est l'Europe qui retarde sur son temps. Nous ne voulons pas décliner avec ce monde vieillissant mais inventer les nouvelles frontières du partage. La France que nous aimons sait parler au monde. Et le monde aime la France qui parle le langage de la solidarité, notre langage.

 

Regardons le travail, dans lequel nous voulons créer, partager, coopérer, être utiles, échanger, respirer. Parce que travailler mieux, autrement, plus intelligemment, nous savons le faire. Et la révolution informationnelle nous le permet. Le débat actuel sur la compétitivité, qui est le nouveau consensus à la mode, nous rabâche   que la réduction des salaires et des droits sociaux est la seule voie de sortie de crise. Ils nous veulent à la tâche quand le monde qui frappe à la porte est celui du travail libéré.

 

Regardons la démocratie. Ils en ont plein la bouche mais ils la confisquent, ils la défigurent tous les jours. Ils votent des traités pour l'encadrer. Ils préfèrent le pouvoir concentré dans quelques cercles fermés, les consciences manipulées par des conglomérats mondiaux de l'information et des réseaux.

 

Mais le monde qui grandit, ce sont les réseaux citoyens acteurs du débat et de l'action politique. Le pouvoir renouvelé des citoyens à tous les niveaux est la clé de l'avenir. Notre nation, la France, peut comme elle le fit en concevant et adoptant une déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen il y a deux cent vingt trois ans, inventer, entreprendre les prémices de ce nouvel âge démocratique. Pour cela, il faut compter sur l'intelligence que recèlent le peuple et la société, il faut compter sur l'imagination et la force du partage.

 

Permettez-moi un clin d'œil historique. La découverte de l’ampoule électrique illustre assez bien le problème posé. Et le gouvernement, et la gauche plus largement, gagneraient à méditer cette petite histoire que je vous livre en trois phrases.

Longtemps, la recherche d’une meilleure production de lumière a consisté en la recherche du meilleur combustible et de la meilleure mèche possibles. Pendant des centaines d’années, les hommes se sont ainsi acharnés à créer la meilleure lampe à huile... Jusqu’au jour où l’un d’eux imagina de porter à incandescence un filament de tungstène. L’ampoule moderne était née.

 

L’ordre économique et politique est aux prises avec ce même problème. Le vieux monde cherche à sauver son empire par des solutions épuisées. Notre problème est de pousser en avant un nouvel âge économique, écologique, démocratique.

 

Les âges anciens sont ceux de la dynamique de concurrence. Efficace à bien des égards. Le capitalisme est une force de création destructrice. L’âge nouveau qui cherche son chemin est celui du partage comme source nouvelle d’efficacité sociale et économique.

 

Cela vaut mille fois pour la question démocratique. La République, elle aussi, doit entrer dans une nouvelle époque. Les pratiques politiques actuelles ne correspondent pas à la nécessaire démocratisation de la société. Le gouvernement gouverne avec les habits de la Ve République, point barre.

 

La démocratie est l’un des grands enjeux d’un nouveau siècle humaniste. Aujourd'hui, les institutions congèlent les forces citoyennes. Or, c’est dans leur mobilisation, dans des pratiques politiques nouvelles, que se trouvent les ferments d’une civilisation plus pacifique, moins violente, plus harmonieuse.

 

Quand, par exemple, plus de 309 milliards d'euros sont prélevés sur les richesses créées dans les entreprises pour payer les dividendes et les intérêts aux banques contre à peine 145 milliards versés aux cotisations de protection sociale, qui peut encore soutenir avec sérieux que le verrouillage de l’économie vient du travail, et pas des actionnaires et de la finance ?

 

Nous appelons à un nouvel âge de la démocratie économique permettant aux citoyens-travailleurs-usagers de décider de l’orientation des produits de l’activité économique.

 

De la même manière, quand aujourd’hui une chercheuse en cancérologie quitte la recherche publique, puis la recherche privée car les laboratoires sont devenus, selon elle, des lieux de concurrence entre chercheurs et de course aux financements, qu’en conclure ? Qu’en conclure sinon que la guerre pour la propriété des découvertes est devenue un obstacle à la découverte elle-même ?

 

Lorsque des professionnels du bâtiment affirment que les projets de rénovation thermique, alors que le bâtiment est le principal poste de gâchis énergétique, ne sont pas financés car, disent-ils, personne ne sait financer la réduction des coûts, c’est-à-dire personne ne sait financer la gratuité, comment agir si l’on reste engoncé dans le système actuel ?

 

Lorsque, années après années, on fabrique en masse du matériel informatique, ultra-polluant, irréparable, obsolète à très court terme, comment ne pas voir que la maîtrise des conditions de fabrication, de réparation et de recyclage n’est pas un problème sectoriel mais bien le problème de la société tout entière ?

 

Avec ces exemples, je veux souligner combien notre ambition communiste s'inscrit dans une visée d’avenir.

 

Si la démocratie a longtemps été vécue comme un frein à l’activité économique, elle est aujourd’hui le moteur qui permettra de reconnecter le système économique avec une ambition de civilisation.

 

Nous vivons dans la civilisation du marché. Nous vivons dans la civilisation du gâchis permanent.

 

Nous proposons un nouveau paradigme, une nouvelle base solide : le partage.

 

Il faut que l’esprit collaboratif le plus avancé de la sphère informationnelle envahisse la sphère publique et la sphère économique.

 

Les services publics, la grande production privée, la politique industrielle, la politique agricole, les politiques d’échanges doivent s’ouvrir à une maîtrise sociale étendue pour être plus efficaces, plus écologiques, plus civilisés.

 

La démocratie a longtemps été, du point de vue du mouvement ouvrier, un moyen de modifier les rapports de forces des hiérarchies sociales et économiques installées. Dans les luttes de classes d'aujourd'hui, le problème de l’avenir sera aussi de dépasser les structures hiérarchiques, d’en finir avec le temps des hiérarchies pour penser l’âge de la collaboration ouverte.

 

***

 

Amis journalistes,

 

Vous l'avez compris, nous avions envie de vous parler d'avenir. Nous vous avons invités, de manière un peu potache, à enterrer l’enterrement du Parti communiste français.

Je persiste et je signe.

 

Je m’adresse particulièrement à vous qui m'interrogez souvent sur la santé, la mort clinique ou l'état de survie de notre parti.

 

Oubliez tout ce que vous pensez savoir. Vos grilles de lectures sont périmées. Nous ne sommes pas un parti défensif, qui cherche à sauver son pré carré. Ne vous attendez pas à nous voir pleurnicher sur le passé. Notre seule préoccupation est l’avenir.

 

Le Parti communiste français achève sa mue : nous sommes passés en dynamique offensive. Notre problème n’est pas de tenir, de sauver ou de conserver, notre ambition est de bâtir, inventer, créer une nouvelle gauche, un communisme de nouvelle génération.

 

La social-démocratie est à court d'idées, essoufflée par le souffle toujours plus chaud du capital sur sa nuque...

 

Pas nous. Nous débordons d'idées, d'envie d'agir.

 

Nous n’avons pas peur de notre passé. Nous l’assumons. Nous assumons les grandeurs des combats menés par nos aînés. Nous analysons, sans détourner le regard car c'est indispensable pour comprendre et réinventer ce qui doit l'être, les graves erreurs commises. Nous les assumons car l’avenir s’écrit sur la lucidité et l’honnêteté.

 

Nous n’avons pas peur du passé, nous qui sortons de vingt années de travail critique sur nous-mêmes. Et qui, faisant le choix de poursuivre la route, conscients de l'immense travail de refondation qui nous attendait et qui est encore devant nous, avons mis le cap sur notre propre transformation.

 

Le passé est à présent à sa place et il est temps pour vous, chers amis journalistes, de prêter attention à ce que nous sommes réellement aujourd'hui et à ce que nous disons pour l’avenir.

 

Ce que je vous dis, je le dis aussi à l'adresse de toutes celles et de tous ceux qui, à gauche, enfourchent parfois les mêmes poncifs à notre égard.

 

Je leur dis, attention à ne pas retarder sur l'histoire. Le temps est venu d'une réinvention profonde des chemins de la transformation du monde. Ne vous endormez pas sur des certitudes dépassées. Travaillez avec nous à ce nouveau monde. 

 

Nous engageons donc, avec le 36e Congrès du PCF, d'un même mouvement, et le processus d’unification dans un communisme de nouvelle génération de la pensée écologique, économique et démocratique autour du principe d’une société du partage ; et le processus d'amplification du rassemblement engagé avec le Front de gauche, et qui vise désormais à rassembler toutes les forces sociales, citoyennes, communistes, socialistes, écologistes disponibles pour refonder les chemins de la transformation de notre société.

 

Notre passion du rassemblement, vous l'avez compris, demeure entière. Car l'intelligence est dans la société.

 

Nous voulons être utiles, toujours, à l'encourager, à la mettre en mouvement, à la rassembler, à la dynamiser.

 

Alors oui, chers invités, nous ne vous avons pas conviés à un numéro de claquettes bien rôdé où l’on fait applaudir les « djeun's »... Les premiers rangs des meetings politiques où ça applaudit sur commande vous ennuient ? Nous aussi.

 

Nous vous avons invités car, du dialogue avec les nouveaux adhérents communistes, est apparu un fait frappant : ils sont nés à la fois dans le monde de l’explosion des capacités de partage et dans le monde du chaos social et écologique. Cette nouvelle génération est née dans le monde d’une promesse contredite immédiatement par le rouleau-compresseur du marché.

 

Et c’est ainsi, dans cette contradiction, que chemine un communisme de nouvelle génération.

L'utopie communiste est de retour, elle est en marche – ce n'est pas de la nostalgie passéiste mais un tout autre mouvement : celui de l'envie d'agir, ensemble, pour bâtir, pour ouvrir le chemin de l'avenir. Une utopie forte de l'expérience que le rêve pour devenir réalité doit renforcer son humanité, et non la brider.

 

***

 

Je veux conclure en vous présentant notre nouvelle campagne d’adhésions.

 

C’est une campagne d’affirmation positive. Oui, je suis communiste et ça fait du bien. Ça fait du bien de partager. Ça fait du bien d’échapper à l’assignation d'être des vainqueurs, des agressifs, des égoïstes. Nous ne voulons pas être des gagneurs, nous voulons partager, nous ne voulons pas des profiteurs, nous voulons travailler, nous voulons le pouvoir... pour le rendre.

 

Oui, c’est une campagne d’affirmation positive. Nous combattons pour le droit à la tendresse, à l'amour, au secours, au travail libre, à l’éducation, à l’empathie...

 

On nous présente l’homme comme un loup... Cela contredit toute l’histoire de l’humanité... On ne retient que la guerre mais le principal n’est pas là : le principal est que le développement de l’humanité, c’est le développement de la capacité de millions d’êtres humains de travailler ensemble, de protéger les faibles, de secourir les plus âgés, d’éduquer leurs enfants.

 

Toute l’histoire de l’humanité est en réalité un développement des capacités empathiques de notre espèce, des capacités de coopérer. Alors, pourquoi s’arrêter à l’âge du capital ? Pourquoi s’arrêter à l’âge du capital, qui est un nouvel âge de bronze ?

 

Nous sommes le parti de l’âge du partage, l'âge à venir. Et oui, ça fait du bien de ne pas être une brute.

Je suis communiste, nous sommes communistes, et ça fait du bien.

 

Du bien à la France, à notre société, du bien dans ce monde brutal, du bien à l’avenir.

 

Merci."

 

Paris, le 10 novembre 2012.

Il y a actuellement 7 réactions

  • La qualité de la démocratie, une question de temps

    Oui l’évolution de la Démocratie est un très, très long fleuve tranquille. Elle suit la lente évolution de la conscience et de la connaissance. J’aime bien le livre de Dany-Robert Dufourt : L’homme qui vient… après le libéralisme, il invite à la réflexion de la gouvernance de soi. Nous sommes de cette trempe là. Se parler pour mieux se comprendre, pour mieux se faire comprendre.

    Imagine une industrie qui se régénère grâce "aux industriels" c'est-à-dire tous les prolétaires qui travaillent dans l’industrie. Imagine qu’ils puissent avoir, qu’ils puissent conquérir, le pouvoir de décider, enfin, de ce qu’ils doivent faire et maîtriser la valeur de ce qu’ils produisent. Cette conquête là, est à mener à la fois par le citoyen et par le prolétaire. Si nous prenons conscience qu’il nous faut, qu’il leur faut un outil démocratique à la hauteur de cette exigence là, il ce peut, que le "un certain temps" prenne beaucoup moins de temps qu’on ne le croît. Personne ne peut prédire l’avenir… Mais ! Les conditions du dépassement du capitalisme sont peut-être aujourd’hui réunies, vu l’état de déliquescence dans lequel il se trouve. La concentration des capitaux est tel que nos 1% ne trouvent pas les moyens de desserrer l’étau dans lequel ils se sont enfermés. Ils ne trouvent pas un industriel comme Ford qui à relancer la machine capitaliste après la crise de 1929. Mais méfiance! N’est-ce pas aujourd’hui aux prolétaires industriels de prendre enfin les commandes démocratiquement de cette industrie qu’ils sont entrain de détruire ? En boostant, en dynamisant notre propre politique, je suis sûre que nous pouvons ouvrir les portes de tous les possibles.

    Tu avoueras avec moi et sans se vanter, que le niveau politique que nous avons et d’une toute autre tenue, d’une toute autre nature, que celle de ces professionnels politiques de l’UMP qui aujourd’hui se donnent en spectacle empêtrés dans la misère de leur démocratie. Si l’on sait libérer et rendre le peuple souverain, ensemble nous pouvons soulever des montagnes, peu importe le temps que l’on mettra. Mais nous devons voir qu’il nous faut lui apporter la garantie que la politique communiste ne peut pas le spolier, ne peut pas lui imposer quoi que ce soi et ne peut pas le détourner de ce qu’il veut. Nous ne pouvons lui proposer qu'une politique qui tire tout, constamment vers le haut, et en permettre l’accessibilité par chacun au fur et à mesure de la prise de conscience. Ce peuple de prolétaires deviendra enfin souverain, s’il a enfin une démocratie qui ne le laisse plus le spectateur d’une politique qui aujourd’hui le manipule, le spolie et l’aliène.

    Je suis sûre cher Alain, que nous sommes totalement d’accord. Nous n’avons pas vu que notre langage et notre façon de communiquer entre nous n’est pas accessible à ceux qui sont hors de notre cercle de pensée. Mais nous pouvons tous évolués et constamment. Nous n'avons pas vu qu'il nous fallait démocratiser la pensée de Marx dans le sens de la populariser et d'en faire évoluer tout son potentiel. Oui il nous faut, tout simplement, nous accorder sur le sens des mots pour mieux se comprendre entre nous et pour surtout se faire comprendre du peuple, pour qu’il conquière sa réelle et pleine souveraineté.

    Très fraternellement et Avanti popolo Aline

    Par Béziat Aline, le 22 novembre 2012 à 11:09.

  • On n'est pas communiste, on le devient. La démocratie aussi.

    Chère Aline, je ne t'ai pas fait dire que "la vraie démocratie était la démocrate communiste", c'est moi qui l'ai dit, et ne cultivons pas les malentendus : je relis tes textes et j'en suis d'accord. Il se peut que les mêmes phrases aient des sens et des interprétations diverses, dans ce cas admettons que ce qui met en cohérence mon discours avec le tien, c'est la mise en perspective dans un temps de la dialectique: dans ce temps là, la démocratie vraie est identifiée comme communiste seulement une fois qu'on a commencé à la faire, et cela prend "un certain temps", si l'on observe "l'Histoire du communisme"... Fraternellement.

    Par Alain Guillou, le 21 novembre 2012 à 18:54.

  • Ne rien sacraliser, mais innnover, pour tout transformer

    Je n’ai pas dit que la Vraie démocratie était la Démocratie Communiste, tu n’as toujours pas lu mon Manifeste ou en diagonale. Peu importe. Le communisme n’appartient pas aux communistes. Par contre ils ont oublié d’abord d’en parler et donc d’en faire ensuite. Il n’y a aucune sacralité à nommer les choses nous ne sommes plus dans la religiosité du Marxisme. L’apport aujourd’hui de toutes les sciences humaines que Marx ne pouvait pas connaître, nous fait changer de civilisation. Actuellement, nous sommes dans la possibilité de l’évolution du marxisme par l’humanisation et la recherche de l’épanouissement de tous les êtres humains. Marx n’avait vu qu’une partie des choses, il ne pouvait pas voir notre société, il a compris le mécanisme du capitalisme mais pas l’évolution de la conscience humaine, même s’il voulait évidemment une société de partage. Le communisme nous vient de fond des âges qu’il serait bon de dépoussiérer à commencer à l’intérieur même du Parti et le mettre en cohérence avec la société dans laquelle nous vivons. Se planquer derrière les non dits, ou les mots qui ne donnent pas de sens, n’ait pas à mon avis la meilleure façon de comprendre le monde dans lequel nous vivons. En parler et en montrer une nouvelle dimension, permettraient justement à ceux qui s’en font une mauvaise image de le voir sous un angle extrêmement épanouissant à condition qu’il le devienne. Si le communisme est en renouveau pourquoi ne pas oser le dire tout simplement, et il l’est il n’y a qu’à voir tous les écrits qui gravitent autour, et même notre atelier ici le démontre.

    Ce n’est pas un malentendu formel, c’est un positionnement totalement différent. Nous sommes à la croisée des chemins soit le Parti reste confiné dans les affres de la Démocratie Libérale, avec la recherche constante d’unir des forces politiques, soit nous engageons un nouveau processus démocratique qui permet à chacun (le peuple des prolétaires les 99%) de pouvoir agir dans toutes les strates de la société. Ce n’est pas le même positionnement. Même si les deux peuvent cohabiter, il serait bon de voir que le second risque de déclencher une révolution mais une révolution non violente, une révolution démocratique. Ce qu’il faut bien voir c’est la dimension nouvelle que peut apporter la Démocratie Communiste dans ce processus. En tout cas ce que tu appelles la VRAIE démocratie est pour moi bien trop timide, bien trop peu développée pour qu’elle enclenche cette révolution absolument nécessaire, elle reste confinée dans la Démocratie Libérale.

    Enfin pour dépasser le traumatisme du coco sectaire que certains ont peut-être encore, c’est justement de montrer un communisme qui permet au peuple de prendre son avenir réellement et pleinement en main. C’est lui garantir que le Parti Communiste est à son service et qu’il ne pourra jamais devenir son tyran, son despote cela ne peut passer que par la qualité de sa démocratie. De plus, je ne m’identifie absolument pas comme devant être ou donner l’image et être reconnu comme un "mieux rassembleur ou une mieux rassembleuse". Je n’ai absolument pas cette prétention là, heureusement d’ailleurs, j’aurai l’impression de me prendre pour le roi soleil investie d’une mission divine. Je cherche au contraire à ce que le peuple des prolétaires les 99%) puisse lui se rassembler, moi je ne suis qu’un maillon de ce peuple là. La seule différence c’est que je me reconnais un petit peu comme communiste car qui peut prétendre l’être totalement. Je n’ai pas chevillé au corps le monopole du rassemblement, ni de quoi que ce soi d’ailleurs. Par contre, ce qui m’importe dans ce travail ici, c’est que la politique communiste soit en mesure de mettre en cohérence les grandes idées qui viennent profondément du peuple pour satisfaire ses besoins à commencer par ceux qui sont dans l’exclusion et qu’elle apporte enfin des réponses réellement communistes. J’espère que ce Congrès le permettra.

    Par Béziat Aline, le 20 novembre 2012 à 12:59.

  • sacraliser les mots ne change rien aux choses à transformer

    Je ne vois aucune différence réelle entre nos deux visions de la démocratie, la seule différence est dans la volonté de nommer "communiste" la démocratie vraie...Or c'est la même "chose", puisque tu pense que la démocratie dite "communiste" est la seule "vraie démocratie"...Je suis donc d'accord, mais moi, qui me déclare "communiste", je veux en parler à des gens qui ne se croient pas "communistes" du tout, en respectant leur cheminement "unitaire" qui va vers la résolution de ce "malentendu formel". Dépassons le conflit stérile quant à l'idée fausse qu'ils se font quant à ce terme de "communiste", pour enfin parler de l'idée juste que nous pouvons partager quant à ces "choses à transformer en commun" dans des pratiques de partage que moi j'appellerai "démocratie communistes" leur laissant poser le nom qu'ils croient pouvoir poser sur ces memes "pratiques" , qu'il s'agisse de "la vraie démocratie" restant donc le défi à relever "ensemble" ! Entendons-nous bien : Cette pratique, bien sûr, ce qu'elle est pour moi, c'est "la démocratie communiste" (sans majuscules s'il te plait...) mais je dois réaliser avec eux "les autres" avec qui je construis cet "en commun", ce qu'elle est pour "nous, tous ensemble": la vraie démocratie... Alors, je serai bien identifié comme "communiste rassembleur", ou "communiste unitaire", et non plus comme "coco sectaire"....ni comme "fou du dieu Marx" voulant imposer aux sciences des autres les théorèmes d'un Marx que je n'aurai lu qu'à l'envers si je m'en arrogeais la propriété privée.."Commencer par les fins", c'est commencer par le partage, c'est donc participer au mouvement réel du prolétariat plus qu'à l'étiquetage des idées qu'on s'en fait...Je crois qu'en effet, "les autres" finiront par participer à "l'appropriation collective" de la réalité du "communisme", qui est "la vraie démocratie".

    Par Alain Guillou, le 19 novembre 2012 à 22:09.

  • Communisme et Démocratie Communiste réalisables

    Cher camarade Alain ! Ce qui est irréalisable c’est d’arriver au pouvoir avec les mécanismes et les logiques de l’électoralisme de la Démocratie Libérale. De plus ce n’est pas notre finalité, nous n’avons pas à prendre le pouvoir, ce que nous voulons nous communistes, c’est pouvoir faire, pouvoir construire du communisme du socialisme, mais avec le peuple. Nous devons donc proposer au peuple des prolétaires (les 99%) une démocratie qui lui permet d’intervenir, de décider et de s’approprier la politique dans toutes les strates de la société. Nous devons lui permettre d’acquérir dans l’action, toutes les connaissances politiques possibles. Alors la démocratie citoyenne prendra une autre consistance, un autre développement, aura une autre portée. La démocratisation du monde du travail, la démocratisation de la finance, la transparence politique et économique, et la désignation par reconnaissance sont les piliers de la Démocratie Communiste. (Voir l’essai : Manifeste pour une Démocratie Communiste que tu trouveras dans cet atelier sur le communisme.)

    Le communisme ne peut évoluer, ne peut se développer, prendre un nouvel essor qu’avec sa démocratie. Oser dire son nom, c’est avoir le courage d’affirmer ce que nous sommes, ce que nous voulons, et c’est la transparence politique. Imagine l’électro choc, si cette démocratie là, était mise sur la place publique, éclairant de fait la réalité de la libérale celle dans laquelle nous baignons, qui favorise, qui alimente et qui protège le capitalisme. Imagine ce qu’elle susciterait dans le peuple des prolétaires ? Enfin ils pourraient faire ! Jusqu’à présent, qu’a suscité La VRAIE DEMOCRATIE ? Rien et pour cause le mot "VRAIE" n’est qu’un jugement de valeur, il n’est pas un signifiant idéologique. Le peuple, cela ne lui dit rien, ne lui parle pas. Et puis le contenu de cette VRAIE DEMOCRATIE est très en dessous, très en deçà de celle dont j’en imagine les contours et la pratique dans tout l’espace social, économique et politique. Cette VRAIE DEMOCRATIE dont tu parles, reste malheureusement confinée dans les pratiques et la conception de la démocratie citoyenne libérale.

    Crois-moi ces deux mots là : Démocratie Communiste suscitent de l’intérêt, de la curiosité. Les gens me disent : Ah oui ! c’est ce qu’il faudrait cela prendra du temps, mais c’est ce qu’il faudrait. Il y a cinq ans déjà, une femme dont j’ignore tout d’elle, à mes propos m’a rétorqué cela, et a rajouté : "Moi je dis, nous sommes dans une dictature participative on nous demande de participer mais tout est décidé d’avance." Oui le peuple (les 99%) est intelligent, il ne se laisse pas faire, mais il ne peut faire qu’avec les armes démocratiques qu’il a, donc celles d’aujourd’hui. Mais demain si nous faisions évoluer la démocratie qualitativement et quantitativement, c’est ce peuple là, intelligent, qui lui, fera bouger toutes les lignes. Bien sûr, ces deux mots là vont provoquer dans l’opinion publique des débats contradictoires, acerbes, peut-être violents, des débats où la lutte de la classe des prolétaires et celle des 1% vont alimenter les gazettes, j’en suis convaincue, et bien temps mieux. Donnons enfin au peuple le pouvoir d’intervenir sur le sujet qui le concerne au premier chef : changer la base de la démocratie, pour changer la société. En tout cas nos deux visions (prise du pouvoir par une poignée d’acteurs politiques "une élite", ou autre conception du pouvoir avec une autre démocratie) invitent au débat, nous y sommes en plein dedans, ici dans cet atelier communiste.

    En proposant cet outil, cette arme démocratique mais communiste, nous pouvons voir que changer de type d’économie devient possible. La démocratie libérale dans laquelle nous vivons est la caution morale du capitalisme, elle lui permet de faire passer la pilule comme on dit, mais elle se planque, elle ne met pas en avant son idéologie et pour cause en ne la signifiant pas, elle universalise de fait le capitalisme le rendant indétrônable et son économie de marché avec. Elle se croit seule souveraine au monde, mais elle reste indécrottablement libérale. Elle agit comme si le communisme n’existait pas, comme s’il ne pouvait pas évoluer, il est devenu soi-disant un astre mort. N’avons-nous pas à le réveiller ? A le mettre en pleine lumière avec d’autres ingrédients politiques avec une autre démocratie. N’avons-nous pas à proposer une croissance, une économie communiste ? N’avons nous pas à proposer la socialisation de toute la société, à l’entreprise comme à la banque. Etc etc. Mais il est vrai qu’il nous faut d’autres mots, d’autres pratiques, il nous faut dépasser l’existant et d’abord la forme Parti lui-même.

    En proposant la Démocratie Communiste ne vois-tu pas qu’on révèle d’un seul coup tous les pièges, ceux, que la libérale recèlent et ceux qui nous empêche à nous d’avancer ? La démocratie libérale est au service du capitalisme, libéraux et les sociaux libéraux s’y complaisent dans leur professionnalisme, dans la mise en spectacle de leur personnalité et de leur politique. Sommes-nous assez fous pour continuer à rester passifs devant et dans ces pratiques là ? Sommes-nous assez fous de continuer à leur servir d’alibis et de bonne conscience.

    A ne plus parler de communisme, ne vois-tu pas que nous ne l’avons pas fait évoluer ? Pourtant, il reste une valeur sûre dans l’inconscient collectif. Malheureusement, pour l’heure le peuple voit le Parti comme incapable de révolutionner la société. Le FDG n’est qu’une dimension électoraliste de plus, dans cette société libérale. Nous sommes devenus la caution morale de cette société là, son alibi, sa bonne conscience, uniquement bons à revendiquer, sans déterminisme politique. Nous nous sommes figés dans le réel de cette société libérale. Nous nous sommes social démocratisés. Résultat l’idéologie capitaliste à pris le dessus. En imaginant un contexte communiste à partir du peuple, cela permet de voir qu’il peut, lui, tirer le fil du communisme d’une toute autre manière, il peut lui, en partant d’en bas, nous sortir des tentacules de la pieuvre capitaliste. Bien sûr, nous faisons nous communistes partis de cette élite là, celle du peuple, de cette intelligence là, celle des 99%, alors n’avons-nous pas intérêt à conduire notre politique autrement ? Oui il peut y avoir d’autres obédiences plus ou moins communistes, organisées ou pas, avec lesquelles on peut travailler, mais nous Parti Communiste Français notre histoire, notre responsabilité, nous oblige à voir que le rassemblement se fera de lui-même, dès lors que chacun peut se reconnaitre par exemple dans l’entité prolétariat. Il ne suffit plus de le désirer et de lancer des appels incessants au rassemblement, il faut lui permettre qu’il se constitue, la différence est de taille.

    Quant à : S’offrir le luxe de partager avec "les autres" les productions, concepts, propositions et inventions dont aura besoin "LA VRAIE DEMOCRATIE" ; est-ce à dire que tu évinces le mot communisme pour que la pilule passe mieux, qu’elle soit plus digeste ? Moi je l’arbore pas seulement par fierté, mais j’essai d’en faire une arme politique suprême, incontournable et redoutable. La différence de point de vue est de taille, tu en conviendras. Mais j’en vois une autre : "les autres" est-ce à dire dans tes pensées profondes, que ce sont les 99% ou bien, les acteurs politiques de l’élite politique de la "VRAIE" gauche dont tu parles ? La différence est là aussi, de taille. Dans feux l’Union de la Gauche, la problématique était identique. Nous voulions que "le peuple de gauche suive" les acteurs politiques de gauche dans d’hypothétiques alliances de sommet, entre Partis frères. Un combat reste un combat, en politique comme ailleurs. Nous demandions au peuple "de gauche" (pas celui du prolétariat) de nous porter au pouvoir. Ainsi fier de notre exploit, nous allions faire à sa place, pour son bonheur en partant d’en haut. L’histoire a tourné court. Seulement voilà le FDG participe de la même démarche, certes avec des acteurs politiques moins libéraux et plus radicaux, mais ou l’intention et les pratiques sont identiques, voilà tout. "Les autres", ils seraient la "VRAIE" gauche ? Cette élite politique qui vient toujours d’en haut, toujours empêtrée dans ses mêmes combats fratricides et ses contradictions. Qui après cette première expérience passée, qui peut en nier l’évidence ? Le peuple lui, dans tout cela, il ne s’est pas laissé prendre. Une seule partie a applaudi le spectacle, mais au résultat final, le compte n’y est pas. Une partie de cette partie a déserté. La gifle que nous avons prise après le spectacle, nous indique que nous devons revoir sacrément notre copie. J’en propose une autre, différente de la tienne, tout simplement.

    Que ce soit l’Union de la Gauche ou la "VRAIE" Gauche, de façon identique, nous laissons le peuple spectateur de la "GRANDE" politique. On s’illusionne aujourd’hui comme hier, sur ce que fera et pourra faire le peuple, après la chute de la social-démocratie, comme s’il n’y avait aucune nécessité à la politisation du peuple des prolétaires pour qu’ils prennent les commandes dans tout. Le FDG (aggloméra de forces politiques en proie aux divisions) serait la seule issue ? Nous serions l’unique recours au peuple ? En claquant les doigts, il viendrait vers nous ? Sans élargissement possible de sa connaissance politique, est-ce possible ? Encore une fois on demanderait au peuple de "nous suivre", d’être discipliné comme dit Mélenchon et nous, nous resterions toujours fiers d’en être son élite. Tu parles ! Nous ne sommes l’élite de personne, et Mélenchon pas davantage. Quand il parle de discipline je fuis. Je fais, j’agis en fonction de mes connaissances politiques comme le fait tout simplement n’importe quel prolétaire. Les prolétaires ne sont pas des moutons de panurge, ils agissent avec leurs connaissances et les outils politiques qu’ils ont sous la main, et ceux qu’on met à leurs dispositions. Si nous évoluons ils évolueront et réciproquement. Sans l’implication politique totale des prolétaires et dans la réalité de ce qu’ils vivent, au quotidien, rien ne pourra changer. Ce n’est pas une poignée d’acteurs politiques aux meilleurs accents communistes qui soient, avec les meilleurs porte-paroles, qui changera la donne, seul le peuple des prolétaires mieux et davantages politisés peut le faire. La démocratie c’est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Cela concerne donc, chaque individu qui se reconnait comme faisant partie du prolétariat.

    Ce que je vais te dire maintenant va te sembler énorme. Il ne faut plus revendiquer. Revendiquer c’est reconnaitre sa soumission aux dominants, aux autres. Soyons libres, libérons le travail, démocratisons la finance et le travail, pas à pas, mais par le bas, avec le peuple des prolétaires. Autrement dit ne revendiquons plus, mais construisons. Ce peuple là n’en peut plus, il attend une autre politique, il attend de pouvoir en finir avec ce système économique, il est prêt à s’investir, à mettre la main à la pâte, mais pour l’heure il n’a aucun moyens politiques ou si peu avec et dans cette démocratie libérale. Arrêtons de le prendre par la main, de lui montrer le chemin des revendications, proposons lui de se désaliéner par lui-même, du capitalisme et de tout ce qui gravite autour. Mais que lui manque-t-il à ce chacun, composante de ce peuple de prolétaires ? Sinon une démocratie qui ose dire son nom et qui lui garanti que l’organisation politique dans laquelle nous agissons ne lui confisquera pas son pouvoir. Démontrons-lui, qu’il peut compter sur nous, pour l’accompagner le mieux que nous pouvons, dans toutes ses actions politiques. Tout ceci, j’en suis bien consciente, est totalement différent de ta position.

    De plus, tout cela oblige d’avoir un autre regard, une autre pratique politique. Cela implique de passer de la notion d’émancipation, à l’affirmation de l’épanouissement humain comme énergie indispensable au changement de la société. C’est ce qu’annonce Dany-Robert Dufour d’une toute autre manière dans : l’Homme qui vient… après le libéralisme où la gouvernance de soi, permet l’émergence d’une civilisation où l’homme enfin libre, devient un homme enfin sympathique. Voilà j’espère avoir mieux explicité mon positionnement et édicté le mieux possible ce que je comprends du tien. Fraternellement.

    Par Béziat Aline, le 17 novembre 2012 à 16:09.

  • Communisme "irréalisable" versus "Démocratie Communiste"

    La définition de la "démocratie" quand un parti prétend la dicter aux "autres", est en effet "irréalisable", Chère camarade Aline ! S'il devait y avoir une "Démocratie Communiste", avant même que l'ensemble massif d'une majorité populaire se mette en mouvement pour une telle chose et par la vertu même d'une mobilisation "démocratique", ce serait nier la dialectique marxienne dont pierre Laurent fait usage en réaffirmant "Notre passion du rassemblement, vous l'avez compris, demeure entière. Car l'intelligence est dans la société. Nous voulons être utiles, toujours, à l'encourager, à la mettre en mouvement, à la rassembler, à la dynamiser". Loin de prétendre posséder en exclusivité, "puisque communistes" les clefs de "la Démocratie Communiste",

    nous faisons le seul pari qu'on puisse faire si l'on prétend faire émerger cette "Démocratie Communiste": celui selon lequel "l'intelligence est dans la société"...Alors, nous pouvons travailler dans notre "atelier communiste", à produire au sevice de cette "intelligence populaire existante", les choses attendues depuis si longtemps par elle, comme autant d'outils pour inverser le rapport des forces "obsolète" et grotesque imposé par "1% des habitants de la planète à 99% non dépourvus de cette "intelligence humaine" !...Et comme notre parti est "immergé" dans cette humanité-là, il peut aussi s'offrir le luxe de partager avec "les autres" les productions, concepts, propositions et inventions dont aura besoin "LA VRAIE DEMOCRATIE" ! Fraternellement.

    Par Alain Guillou, le 15 novembre 2012 à 14:40.

  • Le communisme

    Le Communisme de nouvelle génération ici présenté, est un communisme irréalisable, qui reste ancré dans ses veilles pratiques. Ceci expliquant cela. Le peuple de gauche est ici invité à suivre une nouvelle autorité, celle du Front de gauche à dominante communiste, copier/coller de l’union de la gauche à ses débuts. Les ingrédients sont les mêmes, tout vient d’en haut. La direction ne voit que les ficelles qu’elles tirent ne conviennent plus, elle parle au peuple de gauche, elle n’écoute pas le poumon du prolétariat. Le Front de gauche n’est qu’un emplâtre sur une jambe de bois, au regard de l’immensité de la dimension politique que le prolétariat pourrait jouer, s’il avait l’arme de la Démocratie Communiste à sa disposition. Il s’agit de permettre au prolétariat de décider, dans toutes les strates de la société et d’aller bien au-delà de cette démocratie participative verrue de la démocratie citoyenne, où tout est décidé d’en haut. Le prolétariat pourrait démultiplier tous ses potentiels si une révolution communiste voyait le jour. La direction parle du communisme de nouvelle génération, sans vouloir changer les bases de ce qui a échoué hier et qui ne peut qu’échouer demain.

    Le peuple de gauche plus ou moins politisé, est encore ici considéré comme une armée de petits soldats qui n’a le choix que de suivre les grands leaders du FDG. La gauche politisée est social libérale, communiste, radicale et gauchisante. Le prolétariat dans son entité et dans sa puissance n’est pas ici pris en considération et ce communisme de nouvelle génération ne lui permettra pas de se désaliéner du capitalisme. On demande au peuple de gauche de revendiquer contre le capitalisme, alors que l’entité du prolétariat peut lui construire du communisme du socialisme dans toutes les strates de la société. Politiser le prolétariat ou espérer que le peuple de gauche suive le FDG pour le porter au pouvoir, n’est-ce pas deux visions et deux pratiques politiques qui demandent réflexion ?

    Ce communisme de nouvelle génération, ne révolutionne pas le communisme et donc ne peut pas révolutionner la société. Il parle au peuple de gauche, pas au peuple des prolétaires. Les prolétaires ne sont pas invités ici à prendre leur avenir en main. Ce communisme ici reste figé dans le concept "de prendre le pouvoir d’abord pour faire le bonheur des gens mais sans eux", tout en essayant de nous convaincre du contraire. Comme si certains communistes n’étaient pas capables de suprématie. Libérer ce communisme replié sur lui-même, le rendre plus efficace aux nouveaux adhérents, et permettre le retour de tous ceux qui l’ont quitté, c’est changer en profondeur et son contenu et sa pratique. Le turnover des adhérents indique que le communisme actuel n’est pas de qualité, qu’il a ses failles et ses manques. Peut-on entendre cela ? La refondation et la métamorphose du communisme, avec sa démocratie mérite que soient approfondies toutes les recherches allant dans ce sens. Tant que la direction ne parlera pas de Démocratie Communiste, j’aurai des doutes sur la profondeur du changement qu’elle souhaite apporter dans ce congrès. Je sais bien que c’est la remise en cause de notre propre fonctionnement qui pose problème. Allons-nous oser en parler ? Sommes-nous capables de changer de base politique ? Pour l’instant, j’en doute. Mais tout est ouvert ne désespérons pas.

    Faire diversion en parlant de révolutions informationnelles techniques et scientifiques, oubliant qu’en politique, la véritable révolution c’est la révolution des idées, me semble très équivoque. Ne pas vouloir révolutionner le communisme pose problème. Est-ce volontaire pour garder une dose de suprématie ou sommes-nous encore dans l’aveuglement et dans l’illusion du grand soir ? Ne vouloir rien entendre, ne vouloir rien voir, chacun pourra en mesurer les dégâts pour les futures générations, encore une fois. On parle à nouveau de communisme, parce qu’on ne peut plus faire autrement, mais en ne voulant rien changer sur le fond, le doute s’installe. On utilise un langage qui fait d’illusion. On donne l’impression que tout change mais pour ne rien changer. Alors qu’il nous faut tout changer pour que tout change.

    La naissance et l’affirmation ici d’un communisme de nouvelle génération n’est qu’un leurre. Outre le clivage entre génération ici affiché, cela ne participe absolument pas à une évolution, à la révolution du communisme lui-même. La révolution technologique et informationnelle est une jungle ou le nocif côtoie le positif. Si les Fab-labs donnent cette illusion, cette impression majeure que l’on peut maintenant être maître de l’outil de production, et donc être libre de tout, on se leurre soi-même. Si l’on ne voit pas ou si l’on ne veut pas voir que sans être maître de l’économie de l’idéologie et de la politique, le prolétaire dans son travail, ne peut pas se libérer, nous commettons une lourde faute politique. Sans révolutionner le communisme sans une Démocratie Communiste qui permet à chacun de s’approprier la politique rien ne changera. En restant figés sur des pratiques anciennes, nous fermons le débat sur la révolution du communisme et sa démocratie. Etre maître de l’outil de production c’est une chose, mais si l’on n’est pas maître de l’outil et de l’arme politique, le prolétaire ne pourra pas se désaliéner du capitalisme. Le capitalisme est une pieuvre qui accaparera économiquement les Fab-labs comme tout le reste. Chercher à y échapper ne suffit pas, il nous faut en finir avec le capitalisme dans toutes les strates de la société, sinon il renaîtra de ses cendres.

    C’est dans la pratique et l’épanouissement de l’action politique que le prolétaire pourra tout changer et il utilisera toutes les évolutions technologiques à bon escient, sans se laisser abuser, manipuler, là est l’essentiel. C’est la prise de conscience politique qui évitera les catastrophes annoncées et les déviances produites par ces évolutions dites révolutions ; technologiques, scientifiques et informationnelles. Si on ne place pas la politique sur la plus haute marche de la révolution de la démocratie, de la connaissance politique, c’est la porte ouverte aux pires des catastrophes. Ce congrès peut révolutionner le communisme encore faut-il voir, les limites dans lesquelles on cherche à nous canaliser, pour mieux nous corseter et empêcher son développement. (Voir l’essai : Manifeste pour une Démocratie Communiste).

    Aline Béziat Mirebeau le 14 novembre 2012

    Par Béziat Aline, le 14 novembre 2012 à 22:52.

 

Le Parti communiste français achève sa mue : nous sommes passés en dynamique offensive. Notre ambition s'inscrit dans une visée d’avenir

Par Pierre Laurent, le 10 novembre 2012

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