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36e congrès - Le texte - Il est grand temps de rallumer les étoiles

Les statuts du PCF adoptés au 36e congrès

Discours de clôture par Pierre Laurent

Journal CommunisteS n°507 - Spécial 36e congrès - 13 février 2013

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Les lieux de travail, enjeux stratégiques de notre politique par Pierre Ferrand

Après les élections, le changement politique se faisant attendre, les plans sociaux se multipliant, des luttes plutôt défensives que d’espérance se développent. Or ce sont ceux qui luttent aujourd’hui qui ont permis l’élection de F. Hollande. Ce sont les mêmes qui ont manifestés dans la dernière période qui favorisent des possibles même si la situation exige de monter d’un cran.

Dans tous les cas, que ce soit sur le traité européen, l’automobile, Arcelor, Air France…, les luttes permettent la construction d’un socle à la riposte qui s’impose. Elles doivent prendre un contenu plus offensif, plus politique notamment parmi les salariés.

Pouvons- nous continuer comme cela indéfiniment, faut-il s’adapter continuellement à ce système ?

Ces questionnements nous les ressentons au travers de la défense de l’emploi, l’entreprise mais aussi sur d’autres sujets sensibles comme le pouvoir d’achat, les salaires, la protection sociale, la santé… Comment aborder ces enjeux en termes de choix, l’humain étant au cœur de la société et de sa transformation. Ces questionnements portent sur adaptation ou dépassement du système. Le cœur de ce positionnement est l’entreprise. L’enjeu démocratique porte sur la responsabilité sociale de l’entreprise.

Enjeu démocratique non pas comme but mais comme moyens pour satisfaire les besoins sociaux. La démocratie est une nécessité, ce qui exige des droits et des pouvoirs nouveaux et donc la construction d’un rassemblement susceptible de porter cette question comme réponse immédiate à un certain nombre de problématiques, mais aussi de porter cette exigence en termes de choix de société. La démocratie ne doit pas s’arrêter à la porte des entreprises, bien au contraire elle doit en être un acteur.

Cela exige de notre part de mener le débat d’idées sur le travail

D’un point de vue du mouvement dans la société nous sommes passés du rapport de l’homme à la machine avec un élargissement de la créativité. Avec la forme réseau, les rapports s’intensifient y compris en créativité. C’est après s’être approprié le travail manuel que le capitalisme aujourd’hui s’approprie l’idée car elle est devenue un moteur du développement des forces productives. En s’accaparant la créativité le capital fait disparaître le sens par l’aliénation du travail.

Ainsi au cœur de la bataille d’idées les salariés doivent se donner des pouvoirs nouveaux pour discuter de ses moyens pour une émancipation.

Nous devons donc appréhender la transformation du travail, la place du travail dans la société, dans la vie. Or on nous parle du travail à longueur de journée en termes de coût, de compétitivité. D’ailleurs l’idée que ce sont les charges qui pèsent sur le travail et donc que le travail est d’abord un coût est dans de nombreuses têtes. Ce qui permet un positionnement de classe fort de la part du patronat aujourd’hui. C’est en ce sens que les forces réactionnaires pilonnent sur compétitivité. C’est bien notre apport dans le débat qui doit permettre de faire prendre conscience d’une toute autre réalité. Prenons la bataille des idées sur les enjeux fondamentaux que porte le capitalisme. Le fait que les salariés sont rémunérés selon leur résultat, la valeur ne portant plus sur la valeur du travail mais sur le taux de profit dégagé.

En ce qui nous concerne nous devons traiter le salaire comme élément de la valeur travail, un élément d’épanouissement des hommes et des femmes au travail, la reconnaissance de leur savoir- faire, leur activité et leur qualification. Mais aussi comme élément d’épanouissement de vie hors travail.

C’est à partir de ce travail idéologique que peut se construire une nouvelle conscience de classe. Le travail devrait permettre l’épanouissement des individus, or il est vécu comme une souffrance, cette souffrance est partout, souffrance des salariés, des sans-emplois, des précaires, des jeunes, des retraités. La dimension et le rôle du travail aujourd’hui doit être abordé. Quel est le combat de classe, les termes, la nature des forces productives et des rapports sociaux aujourd’hui ? Nous avons besoin de cette analyse de la société, d’une vision du travail et de la conscience de classe complètement différente car s’il y a de la souffrance et de l’exploitation partout, elle n’est pas forcément de même nature. On ne peut aborder la question du travail sans, au préalable, redéfinir la notion de classe permettant aux victimes du système de se reconnaître.

La conscience de classe est à la fois savoir, pensée, appartenance, lucidité, humanisme mis en savoir et en actes, un rapport aux autres, au monde et à l’histoire. Nous l’avons déjà pointé, mais nous devons approfondir notre réflexion de la notion de conscience des exploités et dominés. Pour prolonger notre réflexion, les lieux de travail ne sont-ils pas le lieu le mieux adapté ? Parce que c’est souvent le lieu où l’on vit directement dans sa chair la contradiction Capital/Travail.

Faire de la politique au travail

C’est partir des préoccupations et des revendications de ce qui motive les salariés. C’est à partir des motivations que l’on explique les raisons de telles situations et les possibilités de changement que cela implique. Au-delà des débats syndicaux, des soutiens que nous pouvons apporter en matière d’emploi, sur des questions industrielles… nous devons traiter du pouvoir, de la place de l’individu, du féminisme, la liberté, la démocratie, le contenu du travail, le rôle des services publics, l’écologie…, ce qui fonde un projet politique.

C’est primordial si l’on veut que le peuple s’approprie le débat.

Cela doit être l’affaire de tous les communistes et de leurs structures. Nous devons réfléchir à un Parti tourné résolument vers le monde du travail, tel qu’il est en se donnant les moyens politiques et les structures adaptées pour construire l’unification des exploités.

Si nous sommes d’accord, il est alors indispensable de reconstruire, un outil politique qui fasse de l’analyse des contradictions en œuvre dans les forces productives et le monde du travail, le point de départ de sa stratégie.

 

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le 07 novembre 2012

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