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36e congrès - Le texte - Il est grand temps de rallumer les étoiles

Les statuts du PCF adoptés au 36e congrès

Discours de clôture par Pierre Laurent

Journal CommunisteS n°507 - Spécial 36e congrès - 13 février 2013

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Une vision claire du communisme dans le texte du CN pour le congrès du PCF ? Pas si sûr… par Sylvain roch

Certains camarades peuvent se poser la question de l’utilité d’un texte alternatif à celui de la direction, il est vrai que le texte de la direction qui nous est proposé est beaucoup plus lisible que la dernière fois et qu’on peut interpréter certaines tournures comme résolument communistes et révolutionnaires.

Mais le problème est justement que c’est une interprétation et pas un message clair que l’on nous donne, et quand on a lu l’interview de Pierre Laurent dans Libération du 15 Aout dernier, on peut légitimement se demander si la direction a la même interprétation du texte.

Quand dans le texte il est dit « ce que nous nommons communisme : l’incessant mouvement démocratique d’appropriation citoyenne du monde et de partage des avoirs, des savoirs et des pouvoirs qui enverra peu à peu aux oubliettes l’ancien régime du capitalisme et fera grandir l’humain dans l’humanité », nous pouvons nous dire voilà une phrase qui exprime notre volonté de reprendre aux capitalistes le pouvoir et donc de nationaliser une grande partie de l’économie pour changer de système économique.

Mais ceci est une interprétation, le texte ne dis pas clairement cela.

Tout d’abord il dit « incessant mouvement démocratique », on peut penser que l’on veut qu’au sein du mouvement la démocratie soit de mise, mais on peut laisser entendre aussi que le mouvement doit rester dans le cadre de la démocratie actuelle, c’est-à-dire celle qui a été forgée par et pour le capitalisme et qui naturellement restreint l’activité publique aux « à côté » de l’économie.

Puis on parle d’ «  appropriation citoyenne du monde  », on pourrait se dire que l’on veut que les citoyens (terme qui regroupe toute les classes et qui ne fait référence qu’à l’appartenance au corps social français ce qui a tendance à nier la lutte de classe) prennent possession de tout ce qui les entourent, y compris l’économie, mais là encore ce n’est pas clairement dit veut-on que le sol, les sous-sols, les usines, les mers, etc soit sous le contrôle direct des travailleurs ?

Quand le texte parle de « partage des avoirs, des savoirs et des pouvoirs », nous pouvons penser que l’on veut le partage de la richesse crée entre les créateurs de cette richesse c’est-à-dire (à au moins 90% en France) entre les salariés, mais on ne dit mot sur les bénéficiaires de ce partage, quand régulièrement la direction dit que le problème c’est la répartition de la valeur ajoutée et qu’il faut « rééquilibrer » cette répartition cela signifie que l’on accepte le capitalisme et que l’on souhaite « juste » l’améliorer.

La fin du texte qui dit « qui enverra peu à peu aux oubliettes l’ancien régime du capitalisme », m’inquiète quelque peu, si l’on parle de « l’avènement » du communisme, alors en effet cela prendra plusieurs générations car les rapports sociaux se modifieront plus lentement que le système économique, une économie sous le contrôle démocratique des salariés est à construire tout de suite, mais la société qui en découlera sera plus longue à se mettre en place.

Mais on peut, aussi, interpréter cette phrase comme une construction alternative au capitalisme « peu à peu » ou « pas à pas » comme le disait Bernstein, laissant la place à une vision de la création d’un « nouveau » régime économique « graduel », réforme après réforme. Quand Pierre Laurent dit dans l’interview de Libération : « Prélever à la source une partie des richesses pour la consacrer au bien-être social des populations, c’est communiste ! Mais cela n’est pas contradictoire avec l’existence d’entreprises privées ! » nous pouvons craindre qu’il penche plus vers Bernstein et le réformisme.

Le texte « combattre l’austérité, en finir avec le capitalisme » (disponible sur www.renforcerlepcf.com) énonce clairement, lui, ce qu’est le communisme, sans qu’aucune interprétation réformiste puisse en être faite, il dit :

« Ces idées (le communisme NDLR) exprimaient et expriment encore la nécessité d’en finir avec la dictature du capital, ce qui veut dire, concrètement, la suppression de la propriété capitaliste des banques, des organismes de crédit et des assurances, ainsi que des grandes entreprises de la production et de la distribution, et la réorganisation de la société sur des bases socialistes, où la maîtrise de l’économie et de l’administration publique sera entre les mains des travailleurs. Le socialisme devrait être clairement identifié comme notre projet de société. »

Voilà pourquoi il faut que ce texte puisse être mis à la connaissance des adhérents, le texte de la direction ne mets pas clairement la vision de notre projet, il ne met pas en avant la nécessité de s’attaquer directement à la propriété capitaliste.

A l’heure où la crise pousse les salariés à s’interroger sur le système économique, où l’incohérence de ce système pose la question de Qui produit et Qui en profite (voir Sanofi, PSA etc), où les salariés eux-mêmes s’interrogent sur le pouvoir exorbitant de la propriété privé des moyens de production, où certains syndicalistes vont déjà jusqu’à réclamer la nationalisation de leur entreprise. Le PCF se doit d’affirmer que rien ne sera possible sans que les salariés deviennent les gestionnaires de la société, et pour être gestionnaire, le mieux, c’est de posséder les grands leviers de l’économie.

ROCH Sylvain Chameyrat (19)

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le 06 novembre 2012

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