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36e congrès - Le texte - Il est grand temps de rallumer les étoiles

Les statuts du PCF adoptés au 36e congrès

Discours de clôture par Pierre Laurent

Journal CommunisteS n°507 - Spécial 36e congrès - 13 février 2013

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Cette base commune, n’est pas un manifeste par Aline Béziat

Commentaire

J’ignore le fonctionnement de la commission transparence. J’ignore si elle a pu matériellement, tenir compte des différentes contributions pour l’écriture de la base commune. J’ignore si l’ensemble du Conseil National a pu capter et se faire une opinion des différentes contributions et a pu participer à la réflexion collective. Le vote des seuls membres présents au CN du 14 octobre me donne l’impression que tout n’a pas pu être travaillé en profondeur. Nous allons débattre de tout, mais la base commune déjà ficelée porte en elle, les stigmates des schémas anciens, qui à mon avis ne conviennent plus. La mise en cohérence des idées qui fusent de partout implique un processus démocratique différent. Nous ne sommes qu’au début de la mise en œuvre du processus de ce congrès, il peut être l’occasion d’innover dans de nouvelles pratiques, tout est ouvert. Non ?

 

Critiques de la base commune

Rien dans la base commune ne fait état d’une possible réflexion sur l’évolution de la démocratie dans laquelle nous vivons pour actionner une politique réellement communiste. Rien n’indique que pour dépasser le capitalisme, le moteur du mouvement réel doit être actionné par une démocratie qui ose dire son nom.

Ce texte se base sur des souhaits, sur des désirs, et des incantations, en un mot sur du rêve et donc sur une utopie qui ne peut pas se réaliser. Il n’est pas un texte d’engagement permettant aux citoyens, aux salariés, aux prolétaires, aux actionnaires, aux épargnants, aux adhérents de s’approprier la politique dans toutes les strates de la société pour rendre le vote citoyen bien plus perspicace qu’il ne l’est actuellement. L’utopie réalisable est possible dès lors que l’on s’interroge sur un engagement d’une politique innovante par l’impulsion d’un processus démocratique adapté. En politique, passer du rêve à la réalité c’est actionner tous les leviers démocratiques qui changent la vie. Marx en avait indiqué la voie en parlant de mener la démocratie jusqu’au bout. Ne devrait-elle pas devenir communiste ?

Ce texte se base sur ce que nous voulons et non sur ce que nous pouvons faire avec le peuple, avec le mouvement social, avec le mouvement populaire pour engager la transformation de la société. Il n’est pas un texte de mise en action du mouvement réel, il se limite à la bonne volonté de l’action militante des communistes figés dans une hypothétique prise du pouvoir par une poignée d’acteurs politiques. Cela indique que nous ne comprenons toujours pas, pourquoi le peuple ne peut pas nous comprendre et nous prendre en considération. Il ne reconnait pas les idéaux communistes. Nous ne lui apportons toujours pas les éléments nécessaires à sa mise en action. Nous ne lui permettons pas d’accéder à la connaissance de la politique, de la culture communiste. Cette dernière, se capte dans l’action politique, dans l’action sociale et dans l’action économique, mais comme nous laissons le peuple à l’écart de toute activité politique, il reste un acteur passif, un spectateur des jeux politiciens, et donc rien ne peut bouger. Nous restons figés dans la conceptualisation de la démocratie libérale. Résultat ce texte n’est qu’une incantation de bonnes intentions, il en est réduit à lancer des appels espérant que le peuple finira par nous comprendre, finira par voter pour nous. Ce texte n’invite qu’à un suivisme électoraliste, basé sur notre bonne mine, sur une confiance aveugle et certainement pas sur notre objectif de donner au peuple le pouvoir de devenir un acteur politique à part entière. Ce texte ne s’inscrit pas dans l’étude de ce qu’est le pouvoir, où il s’exerce, et quelles sont ses interactions pour que la démocratie citoyenne devienne de plus en plus efficace. Il ne s’interroge pas non plus sur ce qu’est la démocratie, sur ce qu’elle doit devenir pour que le peuple s’approprie la politique.

Ce texte reste confiné dans les pratiques et les logiques de la démocratie libérale, il ne permet même pas aux communistes de s’en dégager. Il n’invite pas à la réflexion sur le "Travail non divisé", sur la désaliénation du travail, sur l’étalon de la monnaie, sur la socialisation des plus démunis, sur la reconnaissance de l’activité associative, sur la propriété d’emprunt, sur la liberté du locataire de pouvoir tout changer dans son espace de vie, sur la transformation du capital en épargne, sur l’utilisation de l’argent pour des échanges équitables, sur l’aspiration à l’évolution des relations humaines. Il ne reste que dans le constat des choses sans se donner les moyens de pouvoir tout changer. Il ne fait pas une analyse sur l’assise de la confiance par la conceptualisation de la transparence, pour qu’elle devienne de plus en plus efficace. Il ne s’appuie pas sur l’apport de la désignation par reconnaissance qui existe dans le Parti et qui en évoluant pourrait considérablement non seulement rendre notre organisation politique bien plus efficace, mais devenir un outil d’expérience pour la démocratisation de la société elle-même. Ce texte n’indique pas l’implication de la citoyenneté dans le monde associatif, dans le monde du travail et dans le monde de la finance. Il n’invite pas à faire le grand saut de l’intrusion de la démocratie dans le monde du travail et inévitablement dans celui de la finance. Il en reste à un vœu pieux comme si les choses allaient se concrétiser d’elles-mêmes. Ce texte ne dépasse pas le stade du projet alors que nous avons besoin qu’un processus démocratique efficace s’enclenche, pour conduire une politique communiste de très haut niveau. Ce texte n’invite pas au ruissellement du bas vers le haut dont parle Stiglitz. Il n’invite pas à la réflexion des spirales entremêlées des deux référents incontournables que sont le capitalisme et le communisme dont leurs fils conducteurs vont dans des sens contraires. Ce texte ne capte pas, l’impact que pourrait apporter la lecture de "L’homme qui vient… après le libéralisme" de Denis-Robert Dufour sur l’évolution des mentalités. Pour mieux me faire comprendre je vous renvoie à la contribution : Communisme et Démocratie mis en ligne sur le site du Congrès.

Bref cette base commune, n’est pas un manifeste.

Aline Béziat

Mirebeau 20 octobre 2012

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le 29 octobre 2012

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