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36e congrès - Le texte - Il est grand temps de rallumer les étoiles

Les statuts du PCF adoptés au 36e congrès

Discours de clôture par Pierre Laurent

Journal CommunisteS n°507 - Spécial 36e congrès - 13 février 2013

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Capitalisme ''mondialisé'' : notion aujourd'hui très insuffisante et devenue - à mon avis - peu pertinente par Michel Pilhan

Pour rendre compte des transformations internes au capitalisme tel que nous l'affrontons aujourd'hui, ce qualificatif ''mondialisé'' me semble, malgré les apparences, beaucoup trop superficiel pour dire dans un titre ce qu'est devenu ce système.

Tout d'abord, ce terme mondialisation porte une signification trop limitée à l'espace géographique. De ce point de vue, la mondialisation est ancienne. Elle est même partie constitutive du capitalisme, dès sa naissance. Le Manifeste Communiste de 1848 souligne d'ailleurs cet aspect géographique mondial. Le retravail interne de transformation du capitalisme ne cesse depuis cette époque. Se contenter d'employer de façon par trop répétitive et routinière (au point d'en devenir une rengaine jusque dans un titre comme celui de Paul Boccara dans sa contribution dans l'HD du 4 au 10 octobre), ne peut prétendre résumer ainsi une caractéristique explicative des transformations très lourdes intervenues dans le contenu du capitalisme.

Question : si nous sous-estimons par trop ces transformations internes au système quand par exemple nous en affichons une vision actuelle trop étroite, une vision trop limitée à la géographie, pouvons-nous prétendre être à la hauteur de l'alternative nécessaire alors que ses conditions ont tellement évolué, notamment les trois dernières décennies ? Ces évolutions très intenses ne demandent-elles pas de dépasser l'appellation-formule de ce qualificatif ''mondialisé'' concernant le capitalisme actuel, alors que c'est bien à ce capitalisme là que nous avons affaire ?

Ce qualificatif ''mondialisé'' peut même être contredit par la transformation la plus récente : celle qui exprime avant tout les intérêts exclusifs d'une seule partie du monde, celle située aux USA dictant sa loi à toutes les autres, y compris par-dessus l'ONU, et oblige ou prétend obliger le reste du monde à adopter cette vision US ? Dans ces conditions, la mondialisation ne revêt-elle pas un contour singulièrement réduit bien que globalisé ?

Proposition : ne faudrait-il pas utiliser plus souvent ce dernier adjectif ''globalisé'' qui, à mon sens, ne comporte pas la réduction par trop géographique, et laisse ouvertes les possibilités de désignations plus pertinentes pour, à la fois, mieux préciser les multiples transformations à l'œuvre avec leur contenu essentiellement conflictuel, situer avec davantage de précision la portée des luttes, et avoir un plus juste positionnement quant aux solutions alternatives nécessaires ?

En effet, que penser de cette appellation-valise de ''Valeur Ajoutée'' qui, additionnant sans frémir deux réalités éminemment opposées que sont le salaire et le profit, et cela dans un tout indifférencié ainsi globalisé, facilite formidablement la tâche du patronat pour son placement financier d'entreprise ? Par cette addition comptable et sans contenu de ''Valeur Ajoutée'', le salaire pourtant propriété du salarié est du même coup renvoyé lui aussi sur la table du partage social alors que le patronat avait déjà le profit. Cette Valeur Ajoutée n'est-elle pas l'expression théorique d'un salaire ainsi devenu, sans obstacle de notre part dans ce domaine comptable, variable d'ajustement pour un placement financier d'entreprise mis à disposition des actionnaires et de leur exigence de rendement à deux chiffres ? 

Autre exemple préoccupant tant sa démarche persiste : refuser d'intégrer le salaire dans l'emploi-formation, n'est-ce pas une façon de dérouler la logique de la Valeur Ajoutée dans la mesure où, le patronat sachant immédiatement détecter la faiblesse de l'adversaire, ne manque pas de le faire danser sur sa jambe manquante, ici le salaire, ce qui enlève à l'emploi et à la formation, une part décisive de leur contenu, de leur signification ? N'est-ce-pas ce qu'il se passe par exemple avec les allègements de cotisations sociales, cette part socialisée du salaire, lorsque ces cotisations sociales sont décrétées y compris chez nous comme étant '' prises sur la Valeur Ajoutée '' ? (cf HD spéciale Sécurité Sociale, 17 septembre 2009, page 25, citation-référence à Catherine Mills).

Cette Valeur soi-disant et indistinctement Ajoutée s'avère ainsi et plus que jamais une désastreuse et ruineuse concession à succursales multiples faite à une comptabilité façon patronat, c'est à dire globalisée. Je ne crois pas une seule seconde à un communisme qui serait assis sur le laminage des ressources des salariés, encore moins quand il s'agit de cette part solidaire de leur salaire que sont les cotisations sociales, quand la même page 25 de l'HD Sécurité sociale, toujours en référence à Catherine Mills les définit d'entrée de citation comme étant ''hors salaire''.

Pour une meilleure qualité de la connaissance des enjeux actuels et du débat-partage de cette connaissance, ne nous abandonnons surtout pas au laxisme, à l'apparance du mot-routine-passe-partout gonflant nos titres et nos désignations, alors que tout se transforme, se complexifie et s'aiguise à grande vitesse, et que cela ne devrait pas surprendre les communistes ? Nous n'avons pas pour objectif de rabaisser la réflexion et l'échange au niveau de l'effet d'annonce en faveur d'un produit standardisé à vendre pour ce qu'il n'est pas. Il me semble que c'est Albert Camus qui disait quelque chose du genre : '' à mal nommer une chose, on ajoute du malheur au monde ''.

Michel PILHAN, le 20 octobre 2012 

section pcf Bonneuil, fédération du Val de Marne

 

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le 29 October 2012

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