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36e congrès - Le texte - Il est grand temps de rallumer les étoiles

Les statuts du PCF adoptés au 36e congrès

Discours de clôture par Pierre Laurent

Journal CommunisteS n°507 - Spécial 36e congrès - 13 février 2013

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36e congrès - Une forte envie de bousculer

Colère, recherche, espoir, ce sont sans doute les caractéristiques dominantes des premières (quarante) contributions qu’on peut consulter sur le site du PCF, rubrique Congrès. On se dit que les auteur-e-s sont, de manière générale, des gens qui ont de la mémoire (il est beaucoup question d’histoire, récente ou plus lointaine), de la culture (on peut y trouver des citations de Thucydide ou de Shakespeare !), des passionnés aussi, au point que certains proposent des textes de plus de 100 000 signes !

Quelques interventions, deux ou trois, doutent un peu qu’on aille vers un vrai débat, large, ouvert. Le bureau de section d’Arcachon, par exemple, redoute « un débat bâclé » ; Jacky Cusol, pour sa part, regrette que « la direction du Parti fige le débat sur un soutien à cette stratégie (Front de gauche), sans trop de reculs et de précautions » et les « consultations (sont) pour le coup Rock n’roll ». L’essentiel des contributions portent cependant une forte envie d’apporter sa pierre, de jouer le jeu, de comprendre, de bousculer, d’avancer. Dans cet atelier citoyen à grande échelle qu’est cette préparation de congrès, l’interpellation est individuelle ou collective, personnelle ou d’organisation. Pour simplifier, on dira qu’il y a trois angles d’attaque : des considérations de nature stratégique (Quelle crise ? Quel changement ? Quel rassemblement ? Quel Front de gauche ? Quel communisme ?) ; des réflexions plus précises, sur le féminisme, l’éducation, l’intelligentsia, l’économie, l’euro ; des suggestions enfin sur le Parti communiste, son organisation, ses directions, ses pratiques militantes, son engagement à l’entreprise, ses statuts.

 

Stratégie

Alain Obadia, Jean-Charles Nègre et Taylan Coskun, déjà signataires d’un texte commun en 2008, se félicitent de la stratégie du Front de gauche et plaident pour « un congrès qui déborde les lignes et innove ». Daniel Picq insiste sur « le projet » et note que « le besoin de partage, de mise en commun, de droit pour tous n’a jamais été aussi fort et urgent ». Jean- Jacques Karman, dans un texte intitulé 1917 %, se prononce pour « une orientation révolutionnaire » et des « luttes prioritaires ». Plusieurs textes s’interrogent sur l’histoire et la définition du communisme ; c’est le cas d’Alain Janvier, d’Aline Beziat.

 

Thématiques

Le double intérêt de ces contributions est d’éclairer un aspect de la réalité et, ce faisant, d’aider à mieux comprendre la nature
de la crise. C’est le cas du texte collectif, « Le féminisme ne tue pas », signé L. Cohen, E. Ackermann, H. Bidard, M.-G. Buffet, B. Dionnet, C. Mô et F. Perrot. Si cette « contribution féministe » est proposée « en amont », écrivent-elles, c’est parce qu’il « n’est plus supportable d’amender des textes à la marge », à l’heure « d’une remise en cause » des droits féminins. La contribution est ainsi chapitrée: système patriarcal de domination, femme et travail, liberté de pouvoir disposer de son corps, parité. Amar Bellal de son côté argumente sur les notions de « progrès », de « productivisme » et de démocratie. Daniel Forget souhaite placer « au cœur de notre stratégie de transformation l’éducation, pratique et création artistique ». Louis Mazuy s’intéresse à « la politique de développement national ». Pierre Assante plaide pour une « recherche économique globale ». Franck Trannoy souhaite, lui, une sortie de l’euro. La question d’une nouvelle approche écologique est souvent posée. Roland Charlion et Luc Foulquier, avec « L’être humain et la nature, quelle écologie ? », proposent carrément un « Manifeste pour un développement humain durable ». Michèle Souef s’interroge sur le « pouvoir d’achat » (acheter oui, mais quoi ?), ce que Vincent Taconet appelle le « savoir d’achat ». Pierre Bachman parle de la finance, « De l’argent, il y en a ! », et du travail, des dynamiques du travail. Gautier Weinmann invoque Marx, Lénine et le besoin de nationaliser. David Gaini traite de la jeunesse, sa précarité, ses besoins immédiats et à long terme.

 

Le Parti communiste

Jean-Pierre Kaminker s’intéresse aux pratiques militantes (l’importance d’AG thématiques, par exemple). Luc Foulquier ouvre le dossier des statuts - comme Y. Jamain - et se livre à un historique méticuleux de ce thème lors des derniers congrès communistes. La section RATP insiste sur l’activité politique sur les lieux de travail. Fabienne Pourre évoque la crise de la politique et le rôle des partis, le besoin de faire de la politique autrement. M. Almeras s’inquiète de la (faible) place de la classe ouvrière dans le PC. Bertin refait aussi l’histoire du PC et donne son avis sur quelques dirigeants. Olivier Gebuhrer questionne l’action communiste en direction des scientifiques et Daniel Thombrau se demande : Quelles propositions du PCF pour La Poste ? Dans une contribution collective de militants du Val- d’Oise (quinze signataires, pardon de ne pas donner tous les noms qu’on trouvera sur le site), on estime que « l’activité des directions doit être aussi soumise au débat » ; le sous-titre est « Prendre le pouvoir dans notre parti : c’est maintenant. » Tout un programme.

Toutes les contributions sont publiées sur le site du congrès : congres.pcf.fr / rubrique "Le débat"

Il y a actuellement 3 réactions

  • Textes alternatifs

    Le débat ne porte pas que sur le texte de la direction actuelle. Cet article oublie totalement de parler des textes alternatifs qui se multiplient (3 à ce jour) qui sont le signe d'une perte de crédibilité de la direction. Plus qu'un simple débat d'idées c'est un vrai débat de fond en comble que nous promet ce congrés, et une remise en cause de la stratégie adopté depuis plus de 10 ans au PCF.

    Par Christophe C., le 25 October 2012 à 18:24.

  • Stratégie ?

    Je ne fais pas dans l’histoire ou dans une simple définition du communisme. Dans Communisme et démocratie j’en fais l’élément déterminant permettant aux individualités que compose le peuple, au mouvement social, au mouvement populaire de s’approprier la politique. C’est pour cette raison que je reproche à la base commune de mettre le communisme en point particulier et non l’axe central. La relecture de Marx, prolongée par sa réflexion de mener jusqu’au bout la démocratie, demande réflexions et analyses profondes dans ce congrès.

    Du coup, en découle évidemment pour moi, que la stratégie du Front de Gauche est totalement insuffisante, elle reste confinée dans des alliances électoralistes, à mon avis complètement stériles. Les tensions entre organisations politiques ne peuvent produire que de l’explosion en plein vol. Elles peuvent devenir hégémoniques ou dirigistes, car elles tirent toujours leurs couvertures à elles. En effet, toutes les alliances entre organisations politiques ne durent que le temps de l’accord, de l’intérêt commun pour la prise du pouvoir. Elles ne permettent pas d’engranger un processus de transformation sociale de l’ensemble de la société par le peuple lui-même. Cette stratégie du Front de Gauche laisse le peuple dans l’unique perspective d’un suivisme partisan, mais pas dans l’implication de chacun dans toutes les strates de la société, là où il peut agir et en permanence. La démarche électoraliste ne peut pas transformer la société, elle est bien trop restrictive, elle en est même un frein la démocratie libérale est à l’œuvre. Le vote n’est jamais acquis, il n’est le reflet que de l’opinion publique à un moment donné où la manipulation de l’idéologie libérale est totale. Transformer la société ne peut se faire que par la prise de conscience de ce qu’est et de ce que doit et peut devenir le communisme. Alors la démocratie citoyenne se donnera des élus d’une toute autre dimension, pour répondre à la demande sociale, a la demande économique par une politique communiste de haute portée.

    Ce congrès devrait permettre le développement d’une nouvelle dimension politique. Que certains continuent à œuvrer avec le Front de Gauche, ne doit pas freiner l’aspiration à pratiquer une autre politique. Ce dont nous avons besoin pour ce congrès, c’est que la politique communiste s’ouvre à tous les espaces de la vie sociale (entreprises, banques, associations). Pour moi il est grand temps de nous plonger dans un communisme innovant. Voir qu’un communisme du 21ème siècle, qui engrange un processus démocratique suffisamment puissant pour construire du communisme du socialisme par le peuple lui-même partout où c’est possible est à la portée de tous. Rien n’est préétablit personne ne peut savoir ce que le peuple est capable de produire dès lors qu’une révolution démocratique se met en œuvre. Il ne s’agit pas de construire un modèle, mais d’engranger un processus. Si on est capable de relever ce défit, dans ce cas nous avons besoin d’une toute autre organisation pour mener une politique communiste tout autrement.

    Aline Béziat Mirebeau le 25 octobre 2012

    Par Béziat Aline, le 25 October 2012 à 10:58.

  • contributions

    Rédactrice du texte " le féminisme ne tue pas, je souhaite informer qu'il ne s'agit pas d'une contribution " thématique" mais d'un appel à ce que tous les adhérents et adhérentes du parti planchent sur cette question. Il s'agit donc d'un texte à discuter comme la base commune, on peut l'amender par exemple.En tout cas, nous n'avons pas voulu ni ajouter des " e " ni des amendements mais faire réflechir et débattre sur la double domination patriarcale et capitaliste que - en tant que parti- nous avons à combattre dans la réalité , pour envisager de pouvoir changer la société. Ce qui aussi appelle à ce que le renouveau dont on parle pour notre parti passe aussi par l'amélioration de notre démarche féministe en son sein.N'hésitez à nous inviter dans les sections et fédé pour en discuter mais l'essentiel est d'en discuter!

    Par dionnet, le 24 October 2012 à 15:30.

 

36e congrès - Une forte envie de bousculer

Par Gérard Streiff, le 24 October 2012

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