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36e congrès - Le texte - Il est grand temps de rallumer les étoiles

Les statuts du PCF adoptés au 36e congrès

Discours de clôture par Pierre Laurent

Journal CommunisteS n°507 - Spécial 36e congrès - 13 février 2013

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Un communisme de nouvelle génération - Interview de Pierre Laurent

« Rock’n’roll », « congrès de renaissance », Pierre Laurent, secrétaire national du PCF a multiplié les adjectifs pour qualifier l’ambition de notre prochain congrès. Qu’en est-il vraiment ? Quels sont à ses yeux les avancées nécessaires ? Quel est le rôle des communistes ? Il répond à nos questions.

Quelle est pour vous la question principale du congrès ?

Pierre Laurent : comment être utile ? Comment être utile à la France, à l’Europe ? À l’humanité ? Nous sommes dans une période historique singulière. La crise nous invite au bouleversement du monde, mais elle peut aussi conduire à des chocs terribles. Etre utile à ouvrir des chemins nouveaux d’émancipation, c’est la question centrale. Tout le reste, stratégie, élections, rassemblement, découle d’une seule et même question, assumer nos responsabilités.

 

Cela paraît assez logique...

Non, ça n’a rien de naturel. Quand des millions de nos concitoyens, quand des millions d’européens considèrent la politique comme inutile, coupée de leur vie, c’est tout sauf évident. Les forces populaires doivent trouver la force d’affronter la finance. Je vois le danger d’extrême-droite, la montée du désespoir et du ni-droite-ni-gauche. Copé multiplie les provocations à caractère raciste... il y a urgence. L’heure n’est plus à finasser : nous devons être à la hauteur.

Revenons au congrès...

Mais nous sommes en plein dans le congrès ! L’austérité n’a pas d’avenir. Et
les conséquences d’une détresse sociale massive sont imprévisibles.
Soyons clair : dans les débats auxquels j’ai participé sur le traité européen, les participants n’ont qu’une seule question : comment faire autrement ? Quelle politique d’avenir ? Comment construire le changement ? Alors oui, je suis pour un congrès d’offensive sur l’avenir, qui nous engage à poursuivre le travail de rassemblement, avec et au-delà du Front de gauche, pour agréger le maximum de forces contre l’austérité et pour une nouvelle politique.

 

Quelles sont pour vous les éléments de rupture nécessaire ?

La clé de tout, c’est l’implication démocratique, la prise de pouvoir populaire sur les débats et les choix politiques. Les communistes vont débattre pendant plusieurs mois. Et chacun, chacune compte pour un. Il faut aussi dépasser les anciens clivages, les anciennes divisions. Ce congrès doit être un grand congrès de rassemblement et de fraternité, qui envoi des signaux clairs de nouveauté à la société. Je prends un exemple : l’industrie. Il faut reprendre le flambeau de la production. Qui peut croire qu’il est plus écologique de fermer ici des usines pour produire à 10 000 kilomètres les biens dont nous avons besoin ? Qui peut croire que nous pourrons longtemps produire des téléphones portables, jetés en moyenne tous les 18 mois, irréparables, alors que la fabrication de leurs composants est hautement polluante. Aujourd’hui, un ouvrier dans l’automobile produit quinze fois plus qu’il y a 40 ans... Et nous devrions nous plier à l’injonction de la compétitivité ? Il faut donc se retrousser les manches, définir une politique industrielle, sociale et écologique et sortir du modèle dominant. Cette audace, nous devons l’avoir sur tous les sujets. Notre base commune de discussion est une invitation à créer des idées, du projet et de l’action.

 

Pourquoi parler d’un communisme de nouvelle génération ?

Parce que la génération actuelle a vécu à la fois dans le monde du chaos social et écologique et dans le monde de l’explosion des capacités de partage. Les nouveaux adhérents me frappent : ils sont décomplexés. Il faut s’appuyer à fond sur cette poussée nouvelle en partant du réel, du réel et encore du réel. Et le réel, c’est l’explosion des capacités de partage. Donc oui, un communisme de nouvelle génération.

 

Il y a actuellement 3 réactions

  • Communisme à rinventer, à rénover, à revaloriser

    Ivan, je te renvoie à deux de mes textes sur notre site :

    Communisme et démocratie et Manifeste pour une Démocratie Communiste.

    Bien sur je n'en reste pas à l'opposition à la Démocratie Libérale. Bien sur tu y trouveras la transformation du travail, la transformation de la propriété, la démocratisation du travail, la démocratisation de la finance, passer de l'économie de marché à l'économie d'échange équitable, passer de l'aliénation à l'épanouissement humain, satisfaire les besoisn humains à commencer par les plus démunis etc. Etre dans le concrêt là est ma recherche.

    Bien sur, ma réaction au texte de Pierre Laurent ne pouvait pas tout dire. Mais à ce poser les mauvaises questions on ne peut pas avoir les bonnes réponses. Pour moi Un Communisme de nouvelle génération, clive alors que nous avons à dépasser justement tous les clivages jeune, vieux, hommes, femmes. Le communisme ce n'est pas une question de génération, il est universel et de tout temps. Sauf que nous n'en avons plus parlé depuis des lustres, c'était le meilleur moyen d'en réduire sa voilure. A qui la faute? à l'air du temps, mais ce congrès peut le réanchanter. Aujourd'hui le remettre en pleine lumière, c'est lui apporter de nouvelles voiles, de nouvelles ambitions, pour irriguer toute la société de sa puissance et saper le capitalisme partout où il se nourrit de son insatiable avidité.

    Donc je suis dans la concrétisation d'un communisme de notre temps et certainement pas dans le lyrisme de l'Humanifeste de la base commune. Ce texte pour moi n'est pas un Manifeste il n'est pas dans la concrétisation possible d'un changement de société, il n'est qu'un appel au changement, ce qui est totalement réducteur. Alors que le peuple demande depuis des lustres du comment faire? Comment lui le peuple peut-il s'approprier la politique pour faire? Alors que la démocratie libérale ex bourgoise le lui interdit. La réponse à Que faire? C'est la Démocratie Communiste qui peut répondre à cette question mythique. S'atteler en profondeur à cette réponse qui nous l'empêche? J'essai, c'est tout.

    Aline Béziat

    Par Béziat Aline, le 14 November 2012 à 06:06.

  • Savoir ce que communisme veut dire

    Tout ça c'est bien beau, on parle du communisme, du socialisme, mais on ne dit rien du contenu. Parler de démocratie communiste en l'opposant à démocratie bourgeoise n'a aucun sens si on en reste là. Qu'est-ce qui caractérise la démocratie bourgeoise, qu'est-ce qui caractérise une démocratie communiste au delà des adjectifs employés ? Je suis assez effrayé et effaré de la discussion actuelle, je la caractériserais par deux mots "Idéaliste" et "subjectiviste", Marx déjà en son temps fustigeait l'idéalisme des socialistes français, ça n'a guère changé. Rien ou presque sur la dynamique des forces productives, rien ou presque sur les transformations du travail. C'est grave car seule cette analyse fine permettrait de se projeter dans l'avenir. J'ai bien conscience que nous sommes dans l'urgence et que des réponses immédiates, un programme à court terme, sont indispensables, mais si ça ne s'inscrit pas dans un projet historique, c'est tout au plus une attitude sociale-démocrate de gauche de gestion du système. Ce serait renoncer à chercher la rupture avec le mode de production et d'échange capitaliste. Ce mode de production et d'échanges est daté, traçons les lignes de force d'un autre mode de production et d'échanges structuré par l'évolution prévisible des forces productives de l'humanité, et alors, mais alors seulement nous serons dignes de nos grands anciens.

    Par Ivan, le 08 November 2012 à 21:51.

  • Démocratie communiste

    Le jeunisme mène bien souvent à cette maladie infantile du communisme bien connue. Mais toute jeune pousse intelligente et bien armée politiquement peut soulever des montagnes. Le communisme n’est pas une question de génération, il est l’évolution de la conscience de chacun et tout au long de sa vie. La soif du mieux vivre et du mieux être c’est le communisme qui en est le moteur. L’aspiration à l’évolution des relations humaines à laquelle tout le monde aspire, se heurte aux rapports sociaux que le capitalisme dégradent. La puissance de la montée de la violence est là pour nous le rappeler. Il y a tellement longtemps que nous n’avons plus parlé du communisme, qu’il serait grand temps de le mettre en pleine lumière car lui seul peut transcender la société.

    Se gausser de mots ne change rien de l’affaire. « Rock’n’roll », « congrès de renaissance », ne dit pas le communisme que nous pouvons enclencher pour tout changer. Ce congrès ce serait le congrès des militants ? Chiche ! Quand la structure de la base commune fait du communisme un point particulier comme une potiche que l’on met sur le coin de la cheminée pour se donner bonne conscience, on en reste au rêve, mais on n’en impulse pas sa réalisation. Cela indique encore qu’il suffirait que le peuple nous suive, suive ce rêve utopique, ce n’est plus possible. Le peuple doit trouver la structure politique et l'idéologie qui lui correspond, pour se l’approprier. Le communisme doit devenir l’axe central, l’élément moteur de notre réflexion, pour tout changer. Le texte de la base commune n’invite pas à cela. Il n’invite pas à la réflexion sur le "Travail non divisé", sur la désaliénation du travail, sur la lutte de classe, sur le prolétariat et la classe des capitalistes, sur l’idéologie capitaliste, sur l’étalon de la monnaie, sur la transformation du capital en épargne, sur la socialisation des plus démunis, sur la reconnaissance de l’activité associative, sur la propriété d’emprunt, sur la liberté du locataire de pouvoir tout changer dans son espace de vie, etc etc. Il en reste dans le constat des choses, dans le désir, dans les souhaits, dans le rêve. Il n’assoit pas la confiance par l’apport indispensable de la transparence politique et économique. Il ne s’appuie pas sur l’apport indéniable de la désignation par reconnaissance des élus et des dirigeants. Il n’en fait pas un des éléments moteurs, pour en finir avec la professionnalisation et la personnalisation de la politique. Certes la désignation par reconnaissance dans le Parti existe, mais elle a besoin d’évoluer considérablement non seulement pour plus d’efficacité dans notre organisation, mais pour devenir un outil d’évolution de la démocratie dans la société elle-même. Ce texte ne dépasse pas le stade du projet alors que nous avons besoin, qu’un processus démocratique d’une tout autre nature s’enclenche, pour conduire une politique communiste de très haut niveau.

    Alors oui, la clé de tout, c’est l’implication de la démocratie et dans tout. Mais osons dire le mot, par la démocratie communiste car la libérale dans laquelle nous vivons, n’est que le pilier du capitalisme. Il est impossible de construire du socialisme, du communisme avec cette dernière. Changer l’idéologie de la démocratie et tout changera. La prise du pouvoir du peuple ne peut se faire qu’avec une démocratie communiste, ce qui implique une autre organisation politique, une autre conception dans notre pratique politique. Le rassemblement ne peut se construire que si le fil du communisme est perceptible pour que le peuple, à savoir chaque individualité, puisse se l’approprier et ainsi devenir un membre actif à la transformation de la société. Les débats pour les débats, ne mèneront à rien, si nous ne les mettons pas en cohérence avec le fil conducteur du communisme de notre temps. Cette mise en cohérence est possible dans ce congrès, si le communisme en devient le fer de lance. Pour mieux me faire comprendre je vous renvoie à la contribution : Communisme et Démocratie mis en ligne sur ce site.

    Aline Béziat Mirebeau le 25 octobre 2012

    Par Béziat Aline, le 25 October 2012 à 08:46.

 

Un communisme de nouvelle génération - Interview de Pierre Laurent

Par Pierre Laurent, le 22 October 2012

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