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36e congrès - Le texte - Il est grand temps de rallumer les étoiles

Les statuts du PCF adoptés au 36e congrès

Discours de clôture par Pierre Laurent

Journal CommunisteS n°507 - Spécial 36e congrès - 13 février 2013

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Transformer le Parti : construire l'hégémonie communiste par Jérôme Marcuccini

De la révolution informationnelle et technologique, aux modes de vie et de consommation, de
l'évolution des modes – et donc des rapports – de production, à la mondialisation qui voit émerger
de nouvelles super-puissances et de nouvelles formes d'exploitation, ces trente dernières années
marquent des transformations profondes du monde et des rapports sociaux.
Pourtant, le vieux siècle demeure : La suprématie des États-Unis et de leurs alliés sur le monde n'a
pas encore disparu. La Russie cherche toujours à s'affirmer comme contrepoids géostratégique et à
la fois comme alter-ego de la super-puissance américaine. Ses positions sur le dossier Libyen ou
plus significativement dans la crise syrienne masquant la bataille politique, idéologique et militaire
pour le contrôle de l'Europe qui se déroule pourtant en silence.
En naissant au carrefour de ces deux époques, la crise qui éclate en 2007, résulte bien sûr du défaut
structurel d'une économie tournée vers l'exclusive rentabilité financière – bien que permettant une
gigantesque réorganisation des capitaux – mais révèle également les tentions qui existent au sortir
de la vieille structure du XXème siècle ainsi que leur résistance à la naissance des structures du
XXIème.
I. À nouveau siècle, nouvelle époque ?
A. La conception classique
Dans sa conception classique, l'Histoire nous enseigne que chaque nouvelle époque naît dans de
grands bouleversements. Ceux-ci se produiraient de manière plus ou moins concomitante avec les
changements de siècle.
Ainsi, le XXème siècle se matérialiserait par la Grande Guerre, la crise de 1929 et les événements qui
la suivent. 1914 révélant par son caractère massif la nature des événements en préparation :
massification des médias, des productions, de la consommation, etc, et massification de la guerre,
voire industrialisation de la mort.
L'entrée dans le XIXème siècle se structurant entre les révolutions française et américaine – il faut
souligner la nature progressiste de la déclaration d'indépendance américaine – la naissance de
l'empire, il devait être celui de l'affrontement des empires et de la naissance des super-puissances.
Le XVIIIème débutant par la révolution anglaise de 1688, le XVIIème avec la mort d’Henri IV et les
guerres de religions, le XVIème avec la découverte de l'Amérique en 1492, etc.
Bien qu'il soit encore tôt pour en juger, le XXIème siècle naîtrait avec l'effondrement du mur de
Berlin, du bloc soviétique et des grandes idéologies, avec l’accélération des communications, la
globalisation planétaire et la dématérialisation. Pour beaucoup, ce siècle pourrait être celui des
valeurs universelles qui transcendent les clivages idéologiques. Certains vont jusqu'à dire que la
disparition du capitalisme comme contre-pendant de la disparition du communisme serait en
marche.
Certains se contentent volontiers de penser que le XXIème sera celui du capitalisme triomphant. Ils
cultivent ainsi le mythe d'une mondialisation portant progrès et civilisation partout, arguant une
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réduction globale de la pauvreté et promettent l'universalisme par le marché, la dérégulation, la
croissance et bien sûr la consommation.
Le contre-pendant même de cette théorie est celle de l'avenir-chaos : Crise environnementale
excessive, montée des océans pouvant engloutir par endroit jusqu'à 75% des terres arables,
bouleversement climatique...
Le contraste qui règne en ce début de XXIème siècle révèle sont caractère évident dans la crise
environnementale, la diminution voire l'épuisement de certaines ressources, l'exacerbation des
tensions internationales, l'émergence de nouvelles puissances et la tentative pour les anciennes de se
maintenir, les bouleversements technologiques dont nous ne voyons que les prémices.
Au-delà de la massification des médias et leur prégnance toujours plus étroite sur les consciences
tendant à globaliser une pensée qui se voudrait unique, le savoir est lui aussi devenu massivement
accessible ouvrant la porte des alter-pensées. La sphère de l'internet a, en un peu plus d'une
décennie, révolutionnée les habitudes de générations entières. Bien que la question de l'accès à ces
technologies demeure posée pour les plus modestes, bien que le pire soit à même portée que le
meilleur, le savoir encyclopédique n'est plus réservé à l'élite des bibliothèques publiques ou privées.
Sommes-nous sur le point d'entrer dans une ère de développement de l'intelligence populaire, certes
anarchiques, au contraire du rêve éducatif mais toutefois conforme à l'ambition qu'il n'a pu atteindre
complètement au XXème siècle ?
B. La conception matérialiste
Dans la conception marxiste, les événements historiques n’existent pas en tant que condition mais
en tant que produit des conditions matérielles dans lesquelles ils naissent. L'Histoire se divise ainsi
en grandes périodes que l'état des connaissances et des conditions de production des biens
nécessaires et disponibles au développement de la société définissent en modifiant les rapports
sociaux.
Qualifiée parfois grossièrement de matérialisme historique, la conception matérialiste découpe ainsi
l'Histoire en cinq étapes :
– La préhistoire, qualifiée de « communisme primitif » : La propriété n'étant pas présente, la
société des chasseurs-cueilleurs produit ensemble, partage les moyens de production dans le
sens où elle ne peut l'aliéner, et partage le fruit de cette production.
– L'apparition de l'agriculture qui entraîne la sédentarisation, l'élevage et l'artisanat
développant la production de richesse, permettent l'accumulation et entraînent le
développement de la propriété jusqu'à la propriété de l'Homme par l'Homme ainsi que
l'apparition d'une classe de propriétaires. C'est l'antiquité ou le régime de l'esclavage.
– L'amélioration des techniques de production entraîne l'apparition de nouveaux outils qui
nécessitent le développement de l'intelligence, comme le métier à tisser. À mesure s'exprime
la nécessité d'accorder plus d'autonomie aux forces productives, l'esclavage devient servage
au cours de la féodalité.
– Ce mouvement se renforce avec les révolutions agricoles et industrielles. À mesure que
l'Homme se cultive, il devient libre. La propriété sur les individus est abandonnée pour se
reconcentrer sur la propriété des moyens de production. C'est l’avènement du capitalisme.
– Les usines se développent et la conscience de classe se répand dans les grandes unités de
production dès la fin du XIXème siècle. L'écart entre la propriété des moyens de production
et l'exploitation des forces de travail est de plus en plus flagrant et insoutenable. Il conduit à
des révoltes de masses, des grèves et des tentatives de renverser l'ordre ou révolutions.
Pour Marx, Hengels, ainsi qu'une foule de penseurs communistes, ces révolutions doivent conduire
à la disparition de toute domination et à la construction d'une société de producteurs libres et
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associés.
Dans la deuxième moitié du XXème siècle, nous voyons évoluer les rapports de production. D'abord
par l'intermédiaire d'une tertiarisation où l'Humain devient son propre outil de production, qu'il
s'agisse d'intelligence ou de service, par exemple le service à la personne, les soins à domicile, etc.
La division des tâches se recompose en morcelant l'activité dans une nébuleuse de sous-traitance
qui se nourrit d'un idéal entrepreneurial atteignant un paroxysme avec le statut d'auto-entrepreneur.
Sous prétexte de moyennisation des couches sociales se développent un partage des intérêts
dominants d'extraction de richesse, une alliance objective au sens marxien qui marginalise les
intérêts des ouvriers. Du travailleur qui s’affranchit de son patron en devenant artisan au créateur de
PME-PMI, se développe une nouvelle catégorie sociale : celle du propriétaire endetté ou, pour le
dire autrement, du travailleur contraint à extraire volontairement la plus-value de sa propre force de
travail au service du capital prêté.
A mesure que se consolide l'idéologie de la réussite et du mérite, le système – pour l'appeler ainsi à
ce stade – consolide d'abord l'idée que le crédit est remboursable et rend l'endetté défenseur d'un
capital qu'il ne possède plus que virtuellement. Avec l'éclatement de la crise financière et le
développement du débat sur la dette souveraine des États, prospère l'idée que le remboursement de
la dette, du crédit, est oblitéré par des dépenses collectives sur-gonflées par l'irresponsabilité,
l'incapacité d'entreprendre, de prendre le risque de s'endetter unilatéralement pour réussir. C'est la
proclamation de l'anéantissement de la solidarité par la conjonction des volontés de réussite
individuelle et des volontés individuelles de réussite.
Sans prétendre à l'élaboration d'une nouvelle étape du matérialisme historique, l'extraction de
l'essence de l'outil de production, de l'objet lui-même en montre toutes les caractéristiques. Bien que
l'outil soit entre les mains, sous forme de propriété légale, sa propriété financière appartient au
préteur du capital investi. Au-delà de la pression compétitive, la force de travail mute lentement en
outil d'extraction, de pressuration de la force de travail elle-même et parfois même de sa propre
force de production.
Devant le resserrement idéologique profond qui marque notre époque sommes-nous totalement
démunis ? L'évolution des scores du Front de Gauche avec plus de 4 millions d'électrices et
d'électeurs se reconnaissant dans le projet « l'Humain d'abord » montre que non.
C. Desserrer l’étau idéologique
Lorsque le penseur Antonio Gramsci fait l'examen des conditions de réalisation du renversement
des mécanismes de domination, il butte sur une difficulté majeure : alors que la massification des
unités de production se fait vecteur de propagation de la conscience de classe, la révolution prédite
par Marx n'intervient pas. Alors que l'analyse s'est profondément penchée sur les conditions
économiques et sociologiques de la lutte des classes, elle n'a pas suffisamment envisagé l'étreinte de
l'idéologie dominante sur la conscience.
À travers les codes culturels et sociologiques, comme le montrent les travaux récents des Pinçon-
Charlot, les groupes dominants propagent une conscience formatée par eux et pour eux. Sans entrer
dans le détail, Gramsci développe le concept d'hégémonie culturelle comme barrage au
développement de la conscience des intérêts partagés par là ou les classes dominées. Il incombe dès
lors au mouvement communiste de desserrer l'étau de l'idéologie dominante pour entrer dans une
révolution active et efficace.
J'en profite donc pour faire un détour par la situation du gouvernement actuel.
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Lorsque la Grèce est confrontée au problème de sa dette souveraine, le peuple grec est cloué au
pilori de l'austérité et livré à la prédation de la finance internationale. Alors que l'Italie possède la
troisième dette mondiale et la première de l'OCDE, elle échappe au même sort. Bien que la situation
n'étant pas analogue car son bilan repose sur une économie réelle plus solide que son homologue
grecque, l'Italie figure au rang des bons élèves qui entreprennent les réformes nécessaires à appâter
les investisseurs et les marchés financiers.
De façon volontaire ou insidieuse, cet épisode est venu fixer en Europe et, dans une part
substantielle des consciences collectives, l'idée selon laquelle il n'est pas de salut hors de la
satisfaction du marché et des intérêts de la finance. Il marque une étape importante de l'offensive
idéologique d'envergure qui se déploie sur le monde.
Sans déresponsabiliser le Président de la République et le Gouvernement, nous devons mesurer leur
action dans le contexte idéologique global. Bien que les attentes populaires ne puissent trouver
d'issue dans la politique actuelle et dans une voie austéritaire, il n'existe pas à ce moment précis de
conscience manifestée majoritairement pour une alternative politique. Voilà un empêchement
majeur à la politique que nous voudrions, et qu'il conviendrait de mener immédiatement, pour la
France et pour l'Europe.
Dans la société des médias et de l'instantané, les codes et les concepts de l'idéologie dominante sont
bien plus présents qu'au début du XXème siècle. Le déferlement combiné à l'évolution des rapports
de production et par conséquent l'évolution des rapports sociaux, accroissent formidablement leur
étreinte sur les esprits.
II. Construire une nouvelle hégémonie
Les travaux de Gramsci l'ont conduit à penser que le renversement de l'hégémonie culturelle était un
préalable à la réalisation des conditions de renversement de la domination ainsi qu'à la réalisation
des conditions de l'émancipation de chacun pour l'émancipation de tous. Il le détaillait ainsi en deux
phases.
La première qualifiée de « guerre de position » s'opère par la constitution et le renforcement des
positions idéologiques. L'implantation du débat politique dans tous les milieux de la société, dans
les associations, les cercles, ainsi que le truchement des alliances tendent alors à rendre la pensée
communiste hégémonique. J'insiste sur le terme d'hégémonique et non de majoritaire. Il s'agit du
basculement opéré par la limpidité et la justesse du raisonnement, par lequel une force non acquise
à nos idées s'en fait un défenseur convaincu.
Coupant peu à peu le pouvoir dominant de l'étreinte culturelle et idéologique sur les esprits, par
laquelle il s'est de tout temps maintenu en place, son renversement devient possible par la mise en
action des forces sociales. Cela s'appelle la « guerre de mouvement ».
Dans les conditions précédemment citées, nous voyons combien établir des positions idéologiques
durables à l'intérieur d'une société en perpétuel mouvement et en pleine restructuration devient
complexe. Pour filer l'allégorie gramscienne, la nécessité de notre temps n'est-elle pas dans la
« guérilla idéologique » ? Non dans le sens de déploiement, attaque et mouvement, mais dans le
sens de « guerre de position » et « guerre de mouvement » simultanées.
A. Le rassemblement moteur de mouvement
Dans les conditions décrites précédemment, celles et ceux que nous rencontrons sont soumis à un
bombardement idéologique constant des médias et de la culture dominante, mais aussi par leurs
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voisins, leurs collègues de travail, leurs proches, qui du fait d'un resserrement peut-être sans
précédent de l'hégémonie culturelle, en deviennent malgré eux des vecteurs inconscients. La tâche
que nous voulons accomplir en devient d'autant plus difficile.
Toutefois, contrairement à Sisyphe dont le rocher à peine au sommet de la montagne dégringolait de
l'autre côté pour être hissé de nouveau et à l'infini – c'est ce qu'on était parfois tentés d'éprouver
dans les années 90 ou 2000 – nous ne sommes pas totalement démunis.
Si les formes de militantisme jusque-là explorées sont absolument nécessaires, notamment à nous
faire apparaître comme une force implantée dans le réel, nous mesurons combien les avancées
politiques qu'elles nous permettent d'arracher sont précaires. L'exemple du retournement électoral
entre la présidentielle et les législatives en est, entre-autre, une illustration.
Devant cette difficulté essentielle, il nous est nécessaire de mettre en mouvement celles et ceux qui
entrent – ou sont déjà entrés – dans la conviction qu'une alternative à la domination de la rente du
capital est possible. Les Assemblées citoyennes du Front de Gauche nous ont donné l'outil
nécessaire.
Au-delà des résultats évidents qu'elles ont apportés à l'occasion des campagnes électorales du
printemps – la carte de leur implantation se superposant strictement à la progressions de nos
résultats – elles constituent un appel d'air et de dynamique.
D'abord, sur la forme ouverte à tous, de co-élaboration et de co-décision, ces Assemblées citoyennes
ont inauguré de nouveaux espaces d'éducation populaire – un outil puissant d'acculturation et dans
le cas précis, de désintoxication culturelle.
Elles ont ensuite permis, par la mise en application directe de ce qui était communément décidé, de
fixer dans l'action, dans le mouvement, la construction politique d'une alternative.
Enfin, ce mouvement illustré par les immenses réussites de la Bastille et du Prado, a permis de
contrer l'offensive de la pensée dominante.
Les forces qui se sont levées sont considérables. Sur 55 assemblées citoyennes que nous avons
recensées dans le département en tenant compte, non de leur appellation, mais de l'objet précis,
nous estimons la quantité de personnes non-encartées ayant pris part aux dernières campagnes
autour des 1.500. Certes, l'engagement s'est fait à des degrés très divers. Toutefois, rapporté aux
2.100 adhérents du PCF et aux 400 du PG, cela représente un vivier considérable d’intelligence et
de pratique qui explique très raisonnablement les résultats constatés sur le terrain et notamment
dans les urnes.
Pour en revenir à la pensée gramscienne, si le Front de Gauche sous sa forme Assemblée citoyenne
est à la fois l'espace de la guerre de mouvement rendu nécessaire pour se dérober à l’étreinte
idéologique, qu'il est dans le même temps l'objet, disons d'alliances objectives répondant aux enjeux
de la guerre de position, quel est le rôle dévolu au PCF ?
B. Le PCF et la constitution d'une alternative
Lorsque nous avons choisi d'ouvrir la constitution du Front de Gauche en 2009, dans la lancée de
nos choix de rassemblement au 34ème congrès, nous avons pris une responsabilité considérable. Il
nous fallait à la fois affirmer nos ambitions – celles qui conditionnaient justement cet engagement –
en étant une composante ultra-majoritaire, sans pour autant employer la force du nombre. C'était la
garantie que nous voulions créer un rassemblement avec et non-pas autour du Parti, sans quoi nous
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n'aurions guère rassemblé que nous-mêmes et nos sympathisants.
Cet exercice n'a pas été aisé et ne s'est pas fait sans tensions mais il nous a fallu trouver le chemin
objectif de sa réalisation : c'est à dire convaincre des partenaires qui ont tout sauf un caractère de
suivisme, surtout en ce qui concerne un Parti dont le passé de discipline et souvent dépassé par le
mythe qui l'entoure.
Prenons le cas concret de la question de l'adhésion directe au Front de Gauche, voire la constitution
d'une nouvelle organisation politique. Notre premier réflexe commun est de sentir la menace de
disparition de notre Parti et de peser les conséquences historiques que cela aurait – et cela d'autant
plus que de nombreux exemples d'une telle catastrophe nous entourent. Notre premier réflexe, est
un réflexe de rejet catégorique.
Le seul moyen d'adhérer au Front de Gauche étant celui d'adhérer à un parti politique, ce qui est
considéré comme inenvisageable pour une parti de ceux qui nous rejoignent. Cela constituerait donc
un empêchement d'élargissement aux « non-encartés » et ne leur laisserait aucune voix dans le
rassemblement. Toutefois, permettre l'adhésion directe au Front de Gauche transforme un « nonencarté
» en « encarté » et ne transforme-t-il pas le Front de Gauche en organisation politique, ou
pour parler plus franchement, en parti ? Que deviennent alors celles et ceux qui n'envisagent pas
non-plus d'adhérer directement au Front de Gauche ? Qui les représente ?
La démarche de rassemblement exigeait une nouvelle forme, celle de la participation directe, locale,
de la co-élaboration et de la co-décision. Nous avons fini par la trouver avec les Assemblées
citoyennes et c'est aujourd'hui la conception qui fait sens commun de l'organisation du Front de
Gauche.
Chaque développement nous plaçant dans une impasse successive, il nous aura fallu faire oeuvre
d'intelligence collective et, c'est parce que notre raisonnement à fait sens auprès de chacune des
composantes du Front de Gauche que cette conception est devenue la conception commune – en
terme gramscien : nous avons construit une conception hégémonique du Front de Gauche.
En prenant l'initiative du Front de Gauche, nous nous sommes auto-investis de la responsabilité
d'impulser son activité, sa dynamique, ses réflexions. Nous n'avons pas chois de l'ouvrir comme une
auberge espagnole et d'attendre sur le bord du chemin, voir ce qui se passerait.
Nous avons pris une responsabilité historique qui nous impose d'être à la hauteur dans toutes les
initiatives. Puisque ce rassemblement démarre avec les contenus politiques, nous avons pris la
responsabilité de proposer des contenus d'une exceptionnelle qualité, d'être les porteurs et les
garants de la qualité des idées. Toutes nos ambitions doivent donc être tournées dans ce sens :
comment promouvoir un projet politique qui satisfasse aux attentes populaires ?
Si le Parti communiste veut être conforme à la responsabilité qu'il a prise, nous devons
collectivement devenir le gage de l'excellence Politique, celle qui donne de la noblesse aux idées et
rétablit la fonction démocratique, être des constructeurs, des passeurs d'idées, des fédérateurs de
société.
À chaque échelon, nous devons promouvoir le travail et l'intelligence collective, permettre leur
émergence en libérant les intelligences individuelles. L'organisation de la pensée comme la
structuration de l'activité, ne sont pas des choses qui poussent aux arbres mais des talents qui se
cultivent et se transmettent.
Nous avons l'intelligence, le savoir faire et les ressources nécessaires à déployer une gigantesque
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dynamique d'éducation populaire, en commençant par donner aux communistes l'intégralité des
outils nécessaires à être des maçons de la réalité politique et en s'y exerçant.
Nous devons rétablir la fonction du rapport politique, pour celui qui l'écoute mais plus encore pour
celui qui le réalise, en ce qu'il est un outil de préhension des réalités politiques qui se cachent
derrière l'actualité ; nous devons multiplier les formations théoriques et pratiques afin de développer
l'activité militante, les conférences et les réflexions pour mutualiser les idées et les enrichir,
référencer les ressources et renforcer l'organisation pour entrer dans l'efficacité par l'unité d'action.
Bref, Gramsci nous inviterait ainsi, à nous mettre dans la disposition de construire une nouvelle
hégémonie communiste. L'avenir et notre capacité à atteindre ces objectifs en décidera.

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le 22 October 2012

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