Les congrès du PCF

Prendre le pouvoir dans notre Parti : c’est maintenant.

 

Les années 1980/90 ont été marquées par la victoire idéologique du libéralisme. Les laudateurs du système capitaliste financiarisé nous annonçaient la fin de l’histoire. Leur système de domination du marché et de la concurrence de tous contre tous était l’ultime et dernière étape de l’humanité.

La réalité allait se rappeler, douloureusement pour les peuples, à la mémoire du genre humain sous la forme d’une des plus graves crises que le monde ait connu.

Par contre coup, des concepts que certains croyaient démodés, allaient resurgir du fond de la conscience humaine. Mis au jour par K. Marx, ils ont des noms connus « exploitation capitaliste », « accumulation du capital », « chômage de masse », « régression sociale », « baisse du taux de profit », « expansion de la misère » Cette réalité revient à la une, malgré les tentatives de camouflage du Dieu Monnaie par les idéologues de service.

Aujourd’hui, la crise s’étale au grand jour. Les contradictions du système continuent de faire des centaines de millions de victimes partout dans le monde. Du lustre du libéralisme surgit les affres des grandes crises qui ont conduit le monde au déchirement et aux guerres.

L’issue de la crise actuelle peut être porteuse d’une nouvelle étape du progrès social, mais elle peut aussi déboucher sur le pire scénario.

Pour l’heure, les orientations mises en œuvre par le Président et le Gouvernement ne garantissent pas une sortie par la porte du progrès. Elles portent en elles le risque d’un nouvel échec. Pour barrer la route à cette issue dangereuse, un mouvement populaire de grande ampleur est indispensable sur deux plans :

 

1) Imposer des réformes immédiatement utiles au peuple,

 

2) Maintenir ouverte la perspective d’un dépassement du système capitaliste financiarisé, seule issue durable à l’impasse écologique et sociale dans laquelle se trouve le pays.

 

Dans ces circonstances, le P.C.F. garde toute son utilité. Il dispose de l’expérience historique et des connaissances accumulées par les intellectuels néo-marxistes notamment. Encore faut-il qu’il se donne les moyens politiques de contrer l’idéologie libérale en favorisant l’intervention consciente des exploités et plus largement de tous ceux qui vivent de leur travail.

Un P.C.F. dynamique, ouvert sur la réalité, combattif est aussi un atout nécessaire pour tout rassemblement de la Gauche au-delà même de la « forme » actuelle du Front de Gauche.

La mise en mouvement d’un élan populaire puissant suppose un lieu de rencontre et d’organisation de l’action. Espace à géométrie variable susceptible de fédérer des formations politiques, des associations, des individus en vue d’actions diverses et de grande ampleur, sur des sujets variés. Chacun venant avec ses motivations et ses espérances.

Le Front de gauche peut jouer ce rôle s’il ne limite pas son intervention à une partie seulement de la Gauche. Dans ce contexte, il peut être le levier pour que se lèvent à la fois un front de refus et de lutte à l’austérité et un mouvement de renaissance pour une démocratie économique, sociale et politique.

Face aux exigences de notre époque, la préparation du prochain congrès de notre Parti ne saurait rester en vase clos.

Nous nous adressons à tous les communistes, à tous ceux qui l’ont été, à tous ceux qui se reconnaissent dans le chemin que nous esquissons. L’invitation vaut particulièrement pour celles et ceux qui sont engagés dans le mouvement syndical et associatif et en premier lieu aux jeunes.

Tous ont leur place dans nos débats d’élaboration du texte fondateur de notre stratégie, de notre conception du Parti et de l’action politique. Tous peuvent contribuer à ouvrir une perspective de progrès et inventer un Parti communiste de notre temps. Evidemment, les décisions relatives à la vie du P.C.F. seront prises par les adhérents dans le cadre des assemblées statutaires : cellules, sections, fédérations et XXXVIème Congrès.

Dans le PCF,  chacune, chacun, doit trouver dans le travail commun, un lieu d’enrichissement de sa personnalité et un moyen d’exercer des responsabilités à la mesure de ses envies.

La démocratie, la direction collégiale, le débat ou chacun est l’égal de l’autre sont des règles incontournables.

Nous faisons appel au débat sans tabou, sans interdits, ouvert à toutes celles et à tous ceux qui ne se résignent pas et qui fondent leurs espoirs et leurs luttes, dans l’émancipation humaine.

Toutes celles et ceux qui prendront part à cette belle aventure humaine doivent pouvoir dire plus tard, avec fierté, j’en étais.

Encore faut-il que toutes les directions, s'emploient activement à créer les conditions de l'indispensable et exigeant débat que veut la grande majorité des communistes, qu'elles les respectent dans la diversité de leurs interrogations et de leurs options stratégiques.

 

Nous constatons, et nous le regrettons, que c'est loin d'être le cas. Pour nous, il faut en finir avec le monolithisme, les comportements étroits. L'urgence est à reconstruire le rassemblement fraternel de tous les communistes. Dans la perspective du congrès départemental, cette question ne peut pas être évacuée. Le respect vigilant de la démocratie, son essor en permanence dans le parti, la transparence dans les résultats de l'activité des directions à tous les niveaux, sont des conditions décisives pour aller de l'avant.

 

Nous veillerons à ce qu'il en soit bien ainsi.

 

 

Premiers signataires :

Jean Pierre ALI – OUANAS Montmagny

Jackie CHERIN Bezons

Henri CUKIERMAN Sarcelles

Denis DUVOT Montigny lès Cormeilles

Alain FEUCHOT Montigny lès Cormeilles

Yann GAROUI Argenteuil

Marie Thérèse GROSMAITRE Osny

Christiane LESER Bezons

Michel MASO Montigny lès Cormeilles

Raymond MONTEIL Argenteuil

Roger OUVRARD Argenteuil

Jean – Christophe SOLARD Argenteuil

Michel TOUMAZET Goussainville

Pascal VIDECOQ Montigny lès Cormeilles

Pierre VIENNEY Argenteuil