Le prochain congrès doit être aussi important que celui qui a permis la création du PCF en 1920.
Les dangers de régression sont énormes. Le besoin de partage, de mise en commun, de droit pour tous, n’a jamais été aussi fort et urgent. La crise du capitalisme appelle des changements radicaux. Le capitalisme est mis en cause, et pourtant nous vivons une période marquée par une crise de perspective. Nous avons effectivement besoin d’un congrès résolument tourné vers l’avenir.
D’abord le projet
Ces dernières années, de nombreuses luttes sociales ont mis sur le devant de la scène les exigences de justice sociale, d’un autre partage des richesses, et de démocratie, mais cela n’a pas empêché les défaites. Le brouillage des repères, la pression de l’idéologie libérale et l’absence de projet alternatif crédible n’ont pas permis d’obtenir des victoires.
Si nous étions porteurs d’un projet cohérent, lisible, nos propositions seraient mieux comprises parce que formulées au nom d’un autre possible. Cela donnerait du sens à l’engagement militant parce que tout pas en avant dans l’action, comme dans les choix de gestion, serait compris comme une avancée dans le sens d’un projet démocratique de transformation sociale. Bref, cela permettrait de mieux identifier les actes quotidiens et de les mettre en perspective.
Cette question me semble cruciale au moment où toutes les questions concrètes renvoient à une vision de la société et de l’humanité.
La stratégie de rassemblement
Si nous ne voulons pas que s’installe le désespoir, le Front de Gauche comme nouveau front populaire a besoin d’apparaitre non pas comme la force capable d’ « accéder au pouvoir d’ici 10 ans » sur la base des décombres de la « trahison de la gauche socialiste », mais comme une force constructive permettant d’obtenir tout de suite des changements concrets pour nos concitoyens.
Au cœur de notre démarche de rassemblement, il devrait y avoir la démocratie. La restitution du pouvoir aux citoyens à tous les échelons de la société (du local au mondial) devrait être un combat permanent avec l’objectif de conquérir sans attendre des droits et des pouvoirs nouveaux, y compris dans les entreprises.
Les assemblées citoyennes ou ateliers législatifs peuvent être les espaces efficaces dans cette démarche.
Comment gagner le changement ?
Par le développement de campagnes visant à construire des majorités d’idées autour de propositions crédibles.
La bataille des idées est décisive. Les français souhaitent que les responsables politiques s’attaquent aux marchés financiers, ils soutiennent les propositions en rupture avec les politiques libérales, mais lorsqu’ils votent à gauche, ils ne choisissent pas majoritairement ceux qui sont porteurs de ces exigences. Il faudrait partir de cette réalité pour mener une bataille d’idées efficace. Ce n’est pas à coup de slogans ou d’incantations que nous résoudrons ces contradictions (qui ne sont pas nouvelles).
Il faudrait lier bataille de masse, débat dans toute la gauche et avec les syndicats et associations.
Des campagnes politiques durables sur des questions comme :
Les causes et les origines de la dette publique
Droits et pouvoirs nouveaux pour les salarié-e-s et les citoyen-ne-s
Réforme fiscale radicale
Pôle public financier et un autre crédit bancaire
Fonds européen financé par la BCE pour développer les services publics et l’emploi
La sécurisation des parcours professionnels en allant vers une sécurité d’emploi ou de formation
Augmentation des salaires, des pensions…
Batailles à mener en ayant conscience que ce qui manque, c’est la conscience politique que l’alternative est possible.
Daniel Picq, le 12/10/2012
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