Les congrès du PCF

Nous voulons intervenir, avec cette contribution, dans le domaine de ce qu’il est convenu d’appeler « l’écologie ». En effet aujourd’hui nul ne peut ignorer que l’empreinte humaine sur la nature soit particulièrement massive. Beaucoup s’en inquiètent. Certains incriminent les techniques de plus en plus performantes et même le progrès scientifique. D’autres mettent en avant la démographie et la société de consommation. Sans nier que l’impact anthropique sur la nature se fasse chaque jour plus pressant, nous pensons qu’il s’agit avant tout d’élaborer, pas à pas, une nouvelle organisation sociale qui permette aux activités humaines individuelles et collectives d’interagir avec l’environnement en protégeant les biens communs naturels de l’humanité que sont l’air, l’eau, les sols, le milieu marin, la biodiversité, le climat etc., ainsi qu’en exerçant une vigilance soutenue sur l’évolution des écosystèmes. Nous sommes convaincus que les rapports être humain - nature constituent un enjeu majeur du développement durable de l’humanité, et qu’il est possible maintenant de les adapter convenablement. Il nous semble que les conditions de l’utilisation des biens communs pour l’épanouissement de tous les êtres humains dans le respect de la nature commencent à apparaitre. L’humanité se trouve devant une bifurcation majeure. Elle peut continuer dans la logique de marchandisation des choses et des êtres que nous connaissons actuellement, et le monde de l’être humain ira en se déshumanisant de plus en plus. Mais au contraire elle peut profiter des conditions émergentes pour aller vers des horizons d’émancipation de chacun que nous peinons encore à imaginer. Rosa Luxemburg écrivait « Socialisme ou barbarie ! ». C’est plus vrai que jamais.

Nous présentons ci-joint le projet d’un ouvrage intitulé : L’être humain et la nature, quelle écologie ? Manifeste pour un développement humain durable. Cela peut contribuer à répondre au vœu de livre collectif sur l’écologie que Patric Bessac présentait dans son rapport au CN du 13 septembre. Nous discutons les notions de développement durable, de principe de précaution, de croissance et décroissance, de productivisme. Nous présentons les perspectives d’élaboration d’une civilisation nouvelle émancipatrice pour les êtres humains et respectueuse de l’environnement naturel et nous concluons sur l’incontournable nécessité de la protection des biens communs de l’humanité. Nous fondons l’ensemble de nos analyses en interrogeant tout d’abord l’origine et les mécanismes du développement de l’humanité. Elles s’appuient sur les analyses anthropologiques que L Sève a développées dans son livre L’homme ? et tiennent compte du travail réalisé par J B Foster dans Marx écologiste. Nous abordons des notions peu souvent traitées telles que les modes de production cyclisée ou le défi du progrès des connaissances scientifiques et techniques.

Nous pensons que le Parti n’est pas novice en matière d’écologie : il a produit beaucoup de documents écrits, conduit des réflexions théoriques importantes et mené de nombreuses réalisations concrètes notamment dans les communes et départements qu’il dirige. Il est nécessaire d’en faire le point de manière à mesurer les progrès significatifs qu’il reste à accomplir. Cette contribution se veut être un outil pour que la théorie et la pratique des communistes dans le domaine de l’écologie soit à la hauteur de ce qu’ils savent développer dans le domaine social, étant entendu que l’écologique et le social doivent progresser ensemble si on veut vraiment dépasser le capitalisme qui détruit l’un et l’autre. Nous souhaitons que la préparation du congrès soit l’occasion d’avancer des propositions novatrices et révolutionnaires dans tous les aspects de la politique environnementale.