Les congrès du PCF

Les congrès du PCF
Accueil
 

36e congrès - Le texte - Il est grand temps de rallumer les étoiles

Les statuts du PCF adoptés au 36e congrès

Discours de clôture par Pierre Laurent

Journal CommunisteS n°507 - Spécial 36e congrès - 13 février 2013

Restez informé-e

Chaque semaine, un point sur les initiatives et les débats en lien avec le congrès.

Recevoir la lettre du 36e Congrès

 
 
 

La classe ouvrière et sa représentativité au sein de toutes les instances du parti par Marc Almeras

Dans le cadre de la préparation du congrès, je voudrais apporter ma réflexion et ma contribution. Elle portera essentiellement sur la classe ouvrière et sa représentativité au sein de toutes les instances du parti.

J’ai lu attentivement le rapport de Patrice BESSAC. Bien que je ne sois pas d’accord sur tout, j’ai relevé, si j’ai bien compris, qu’enfin dans le PCF du XXIème siècle on commence à se poser la question sur la présence minimale des ouvriers au sein du PCF. Patrice BESSAC dit : « La représentation décrochée du réel, l’éradication des couches populaires (dont les ouvriers qui la composent) des lieux de pouvoirs, la quasi disparition des organisations politiques dans les quartiers populaires (composés surtout d’ouvriers), leur disparition des instances des partis politiques et du notre mais avec moins d’ampleur et moins vite » dit-il, peut-être, mais du notre tout de même. Il y a bien longtemps qu’une telle réflexion n’était pas montée de la part de la direction du PCF.

Depuis des années j’ai attiré l’attention sur cette question qui me semble essentielle : un parti communiste sans des représentants ouvriers ?

En proportion, dans ces instances, c’est contradictoire et antidémocratique quand on sait que dans notre pays il y a 28 millions d’ouvriers actifs et 16 millions de retraités tous anciens ouvriers salariés.

Je recite BESSAC : « vous savez, dans le congrès, c’est le moment de la commission des mandats. A cette occasion nous constatons la surreprésentation des fonctionnaires et des professions intermédiaires (appelés en terme populaire : le parti des pseudos intellos et des professeurs) ». BESSAC continue : « un débat plan plan s’ensuit et il se conclut généralement en eau de boudin ». Ceux sont ses propres termes.

Tout cela me conforte à dire et à revendiquer la prise en compte des ouvriers dans toutes les instances jusqu’à la direction.

Le même, dans son rapport, appelle tous à identifier un acte de renaissance de l’ambition communiste.

Comment reconnaître cette ambition si la partie la plus importante, c'est-à-dire le monde du travail, est laissée sur le bord de la route. Il serait peut-être bon de faire une recherche chiffrée de toutes les composantes du PCF, comme l’ont fait les sociologues Pinçon sur les différentes représentations dans les instances du pouvoir où il ressortait, effectivement, la sous représentativité des ouvriers. Comme le PCF était celui qui en présentait le plus c’est bien. Mais, il y a une lacune dans ce sens et il faudrait la corriger, d’autant que lorsqu’on parle de large rassemblement, ne pas corriger cette anomalie me paraît contradictoire et ne pas regarder la réalité en face. Pourquoi se poser la question des abstentions, lors des votes politiques, du monde ouvrier et des quartiers populaires. Tout simplement parce qu’ils se sentent abandonnés par la politique et surtout par le PCF.

Parlons que du monde ouvrier communiste : En quelques décennies, il a vu ses repères dont il avait été formé, disparaître les uns après les autres. J’en citerai quelques uns : abandon de la dictature du Prolétariat, du centralisme démocratique, du symbole de la faucille et du marteau, de la lutte des classes, périmée ou obsolète, disparition de la courroie de transmission, sans parler des alliances avec le PS qui se sont toutes terminées par des trahisons.

Pour ce qui est de l’information, le journal l’Humanité qui était l’organe du parti, mais qui ne l’est plus, tout en l’étant et où la plupart des journalistes étaient des ouvriers formés au journalisme, parle à la place des ouvriers. La dernière en date : il a organisé une table ronde sur le travail sans un représentant du monde du travail.

Après toutes ces déceptions, comment ne pas comprendre la défection de ces catégories là dans le parti.

Ce n’est pas fini, contrairement à ce que dit BESSAC : je le cite encore : « En ce début de XXIème siècle, les divisions et points de rupture du court XXème siècle n’ont désormais plus lieu d’être. Vingt ans après la disparition de l’URSS, les raisons qui ont séparé ces sensibilités ont disparu ». Pour les jeunes générations peut-être, mais pour la tranche d’âges de 70 à 90 ans, voire plus, ces sensibilités restent bien ancrées et même au-delà, car ces générations là ont transmis leur sensibilité à leurs descendants (cette tranche d’âges existe encore, elle vit, elle vote ou pas).

Alors, sans vouloir revenir en arrière, cette classe ouvrière, avec cette partie que je viens de citer, il faut la prendre en compte, la rendre visible dans le parti, lui donner sa place réelle par rapport à sa représentativité et ce dans toutes les instances, d’en bas jusqu’en haut.

Dans ce cadre là, je propose qu’un ouvrier devienne le secrétaire général du parti. Pourquoi pas Didier LE RESTE, en tout cas c’est ma proposition et pour le reste, l’objet de ma contribution, la représentativité des ouvriers.

Malgré tout, je ne voudrais pas terminer sans parler du Front de Gauche qui pour moi est une très bonne et très belle réalisation du PCF. Il faut continuer à rassembler et à élargir le plus possible, sur tous les points d’accord, pour faire reculer le monde de la finance et le traité TSCG, néfaste pour tout notre peuple. Le parti a un grand rôle à jouer et ceux qui craignent son effacement ne devraient pas avoir d’inquiétude. Au contraire, le PCF a construit le Front de Gauche et sans le PCF, c’est le Front de Gauche qui risque l’effacement.

Une question encore qui m’interroge : lorsque l’on dit « Nous ne sommes pas dans le gouvernement, nous ne sommes pas dans l’opposition », en terme populaire on appelle ça « avoir le cul entre deux chaises ». Là aussi il faudra clarifier. Là aussi le monde du travail se pose la question : gouvernement de gauche ou gouvernement de gôche ?

Il y a actuellement 0 réactions

Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires.

 

le 08 October 2012

    A voir aussi